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De L’Agent secret au Chant des forêts, les nouveautés aux Lobis

Cette semaine, aux Lobis, la programmation embrasse de larges territoires : le Brésil des années de dictature, les forêts vosgiennes à l’écoute du vivant, Gaza sous les bombes, Hong Kong et ses fantômes, le Japon du film noir, sans oublier les marmots et leur fanfare de Noël. Une semaine dense que Laëtitia Scherier, directrice du cinéma, nous fait parcourir à travers une nouvelle carte blanche.

La spécialiste commence par son coup de cœur absolu de la semaine : L’Agent secret, de Kleber Mendonça Filho, découvert à Cannes où il a remporté le prix de la mise en scène. Le film est porté par Wagner Moura, également récompensé par le prix d’interprétation. « C’est une grande fresque politique et historique », explique Laëtitia Scherier. Le récit se déploie au Brésil, sur plusieurs temporalités : des années 1970 jusqu’à aujourd’hui, avec un important travail sur les archives. En toile de fond : l’héritage de la dictature militaire qui a marqué le pays entre le milieu des années 1960 et le milieu des années 1980.

Le film convoque tous les codes du cinéma d’espionnage : missions secrètes, complots politiques et militaires, manipulations, trahisons, fausses pistes, courses contre la montre. « On ne voit absolument pas le temps passer », souligne la directrice. Le montage très rythmé, soutenu par des motifs musicaux récurrents, maintient une tension constante. Mais L’Agent secret ne se limite pas au genre : il mêle à cette intrigue politique une quête intime, celle d’un homme qui cherche à comprendre ses origines et l’histoire de sa mère, alors même qu’il est traqué. « Pour moi, on est sur un très grand film brésilien d’espionnage, extrêmement maîtrisé. »

Changement radical d’atmosphère avec Le Chant des forêts, nouveau documentaire de Vincent Munier, très attendu par le public des Lobis après le succès de La Panthère des neiges. Tourné dans les Vosges, à proximité de la cabane du cinéaste, le film s’inscrit dans une dimension plus personnelle : trois générations y sont réunies — Vincent Munier, son père naturaliste, et son fils. Le film explore la transmission, l’écoute du vivant et le respect de la nature. « Le titre n’est pas un hasard : il s’agit vraiment d’écouter la forêt. »

Le travail sonore est central : prises de son directes, silences suspendus, attente du moindre battement d’ailes ou du passage furtif d’un animal. « Il arrive même à créer du suspense dans un documentaire », note la directrice. Le film, fruit de près de dix années de tournage, mêle images anciennes et récentes dans une grande cohérence poétique. Accessible dès 8 ou 9 ans, il s’adresse au même public que La Panthère des neiges. « Pour moi, il est totalement à la hauteur. »

Autre sortie, autrement plus éprouvante : La Voix de Hind Rajab, septième long métrage de Kaouther Ben Hania, Grand Prix à la Mostra de Venise. Le film s’inspire de faits strictement réels : l’histoire de Hind Rajab, petite fille de six ans piégée dans une voiture à Gaza en janvier 2024, sous les tirs, alors que les secours tentaient de la maintenir en ligne et d’obtenir un couloir humanitaire. « Ce n’est pas un documentaire, mais ce n’est pas une fiction inspirée de faits réels : ce sont des faits réels », insiste Laëtitia Scherier. Les noms, les lieux, les dialogues ont été conservés. Le dispositif formel est radical : presque tout le film se déroule en huis clos, dans les locaux du Croissant-Rouge, pour faire ressentir la tension extrême de l’attente.

La réalisatrice a intégré les véritables enregistrements sonores de la voix de la petite fille. Lorsqu’on l’entend, l’écran devient noir, traversé uniquement par la modulation de sa voix. « C’est un dispositif d’une grande intelligence, qui permet de garder une distance, sans jamais édulcorer la violence de la situation. » Un film dur, mais « absolument nécessaire », qui dépasse le drame individuel pour devenir un réquisitoire politique et humaniste sur Gaza et, plus largement, sur l’humanité.

Côté événements, une séance accompagnée – vendredi à 20h30 – est proposée autour de Histoire de fantômes chinois, film hongkongais culte de Ching Siu-tung, sorti en 1987 et récemment restauré. Présenté par l’association La Prochaine Séance, le film mêle fantastique, romance, arts martiaux et comédie. Il raconte la rencontre entre un jeune percepteur d’impôts et une femme d’une beauté envoûtante, qui s’avère être un fantôme travaillant pour un démon. Chorégraphe de scènes de combat, le réalisateur signe un film visuellement spectaculaire, devenu une référence du cinéma hongkongais.

Autre rendez-vous majeur du week-end : la 12ᵉ Fête des Marmots dimanche matin, autour du programme La Petite Fanfare de Noël. Quatre courts-métrages d’animation sur la musique, accessibles dès trois ans, accompagnés d’un petit déjeuner, d’une animation musicale par une fanfare et d’ateliers manuels. Le succès est déjà au rendez-vous en termes de réservations. La séance devrait afficher complet.

Enfin, les Lobis proposent lundi à 20h la ressortie d’un monument du cinéma : Entre le ciel et l’enfer, d’Akira Kurosawa. Sorti en 1963 et adapté d’un roman d’Ed McBain, pseudonyme d’Evan Hunter, de son vrai nom Salvatore Lombino, le film est souvent cité comme une référence majeure du film noir et du thriller, notamment par Bong Joon-ho ou David Fincher. Construit en deux parties, il débute en huis clos autour d’un dilemme moral — faut-il payer une rançon quand l’enfant enlevé n’est pas le sien ? — avant de basculer dans une enquête policière dans les bas-fonds de la ville. Tourné dans un noir et blanc somptueux, le film sera présenté lors d’une séance Ciné’fil exceptionnelle.

Plus d’informations : blois-les-lobis.cap-cine.fr

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