Dans un discours de vœux de fin d’année teinté de contrition et de projections, Emmanuel Macron a voulu esquisser un tournant pour 2025. Si l’année écoulée a été marquée par des divisions exacerbées, notamment après une dissolution aux effets délétères, le président de la République a appelé à un « ressaisissement collectif » pour renouer avec une certaine stabilité politique. Dans ses propos, une annonce – à prendre avec des pincettes car ce n’est pas une première – a retenu l’attention : l’organisation possible de référendums.
Un mea culpa sur la dissolution
Face aux critiques de ses adversaires et à l’instabilité politique accrue, Emmanuel Macron a reconnu des erreurs dans sa stratégie. La dissolution, censée redonner une majorité cohérente à l’Assemblée nationale, n’a finalement fait qu’amplifier les divisions. Le président s’est exprimé sur la nécessité de « bons compromis » pour sortir de cette impasse et prendre les décisions nécessaires pour l’avenir du pays. « En 2025, nous continuerons de décider et je vous demanderai aussi de trancher certains de ces sujets déterminants », a-t-il déclaré, laissant entendre que les Français pourraient être directement consultés. Une déclaration qui, bien que vague, a suscité de nombreuses interprétations dans la sphère politique.
Un outil institutionnel jamais utilisé par Emmanuel Macron
Depuis son élection en 2017, Emmanuel Macron n’a encore jamais recouru au référendum, malgré des promesses récurrentes et des thèmes qui s’y prêtaient, tels que l’écologie ou la réforme des retraites. Selon son entourage, le président envisagerait non pas un, mais plusieurs référendums pour 2025.
Contrairement à Charles de Gaulle, dont les référendums avaient parfois des allures de plébiscite personnel, Emmanuel Macron chercherait à éviter cet écueil. L’objectif serait de poser plusieurs questions indépendantes, offrant aux électeurs des choix précis sur des sujets concrets, sans que le scrutin ne se transforme en un vote pour ou contre sa personne.
Si le mot « référendum » n’a pas été prononcé explicitement, l’Élysée reste ouvert à d’autres formes de participation populaire. Emmanuel Macron, qui avait lancé le grand débat national en 2019, pourrait également privilégier des formats participatifs, comme les conventions citoyennes. Ces dispositifs, expérimentés sur des sujets comme la fin de vie ou l’écologie, pourraient être réactivés pour élargir les possibilités de consultation. Pour Emmanuel Macron, cette annonce marque une tentative de reprendre la main alors que son pouvoir semble affaibli.