La Lézardière, un gîte entre patrimoine, accessibilité et engagement écologique
Sur les hauteurs de Blois avec vue sur la Loire, au 116 rue Albert Ier, se dresse une bâtisse au passé chargé d’histoire : La Lézardière. On y trouve un gîte, aujourd’hui restauré et aménagé pour l’accueil d’un large public. Le fruit d’un projet mûrement réfléchi, où se croisent la préservation d’un patrimoine familial, l’accessibilité aux personnes en situation de handicap et une volonté affirmée d’inscrire le site dans une démarche écologique.
La Lézardière se compose de plusieurs espaces d’hébergement permettant d’accueillir des visiteurs aux profils variés, qu’il s’agisse de familles, d’amis, de groupes ou de voyageurs en itinérance. La maison principale, entièrement rénovée, peut accueillir jusqu’à 15 personnes. Ses sept chambres modulables s’adaptent aux besoins de chacun, avec des lits pouvant être configurés en simples ou en king-size. L’une d’elles, située au rez-de-chaussée, est spécialement aménagée pour les personnes en situation de handicap et équipée d’un lit médicalisé. Le cœur du gîte s’organise autour d’un vaste séjour de 60 m², un espace convivial réunissant une cuisine ouverte, une salle à manger et un salon doté d’une télévision connectée ainsi que d’un rétroprojecteur.
Un second gîte indépendant permet d’accueillir jusqu’à quatre personnes, offrant une solution idéale pour les petites familles ou les couples recherchant plus d’intimité. En complément, un studio récemment aménagé permet d’accueillir les voyageurs de passage, notamment les cyclotouristes et les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle, dans un cadre confortable et fonctionnel. Chaque espace a été conçu pour garantir confort et accessibilité, tout en respectant l’âme du lieu.
Une histoire
Loin des établissements standardisés, la Lézardière s’apparente à un espace de vie à part entière, où les détails sont pensés pour offrir une belle expérience. À l’origine de cette aventure, Ludivine Pousse, qui, avec son mari et ses trois enfants, a repris ce domaine en 2019, avec une ambition claire : lui redonner toute sa vitalité sans trahir son histoire. Cette maison appartenait autrefois à la famille Sajous. « L’amiral Sajous était un personnage assez connu à Blois. Il y avait bon nombre de militaires dans la famille, et cette maison du XVIIIe siècle avait été achetée par le grand-père », explique Ludivine. Dans les années 1950, une seconde maison est construite sur le terrain. Elle est habitée par la famille. Puis, dans les années 1970, un troisième bâtiment voit le jour, destiné à la location. Une piscine a également été construite, avec vue directe sur la Loire et la Sologne.
Une restauration fidèle, entre préservation et modernisation
Si la maison était imprégnée d’histoire, son état nécessitait de lourds travaux. « Il fallait absolument la remettre en état », confie Ludivine. Avec patience et exigence, elle et son mari entreprennent une restauration complète, qui s’étale sur un an et demi, en pleine période de Covid. « Nous avons tout rénové, mais en gardant l’âme du lieu. Nous avons travaillé avec des artisans locaux, et les Bâtiments de France, car nous sommes en zone patrimoniale, près du Logis du Loup, la Maison Calcat. »
Les éléments d’origine sont préservés autant que possible. « Les ouvertures, les poutres ont été conservées. Nous avons aussi remis une balançoire dans le jardin, comme à l’époque. » Cependant, la modernisation était indispensable. « Il n’y avait pas d’isolation, des salles de bains anciennes… Nous avons tout refait, en veillant à garder une cohérence architecturale. »
Un gîte pensé pour l’accessibilité et l’écologie
L’un des axes majeurs du projet est l’accessibilité. La Lézardière est labellisée Tourisme & Handicap, garantissant un accueil adapté aux personnes en fauteuil roulant, aux déficients visuels, auditifs et mentaux. Les équipements sont modulables en fonction des besoins spécifiques de chaque groupe. « Dès le départ, je voulais que ce soit un lieu inclusif, où les personnes en situation de handicap puissent venir sans contrainte. » Ludivine Pousse sait de quoi elle parle : elle a travaillé vingt ans dans le secteur médico-social. « Ces personnes ont tellement d’endroits où elles ne peuvent pas aller, faute d’accessibilité… Je voulais que ce lieu soit différent. »
Tout a été conçu pour répondre aux besoins spécifiques des visiteurs : un lit médicalisé avec barre de lit et potence, une salle de bain adaptée avec siège de douche à roulettes et chaise percée, un espace modulable en fonction du nombre de fauteuils roulants, des repères visuels et tactiles pour les personnes en situation de handicap cognitif ou visuel.
Mais ce n’est pas tout. Engagée dans une démarche respectueuse de l’environnement, La Lézardière a obtenu le label Clef Verte, une certification attestant de sa gestion écoresponsable. Du mobilier de récupération aux pratiques de tri sélectif en passant par la sensibilisation des visiteurs à la préservation de la biodiversité, tout est pensé pour minimiser l’impact écologique du site. Du mobilier a donc été récupéré et restauré. On trouve par exemple des chaises recustomisées qui viennent d’une ancienne école de Blois, ou des fauteuils du cinéma Les Césars autrefois en Vienne. L’objectif est d’obtenir aussi le label LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux). « Nous avons une biodiversité riche ici. Des piverts, des écureuils… Nous voulons préserver tout cela. »
Un lieu de partage, dans le respect du voisinage
À la Lézardière, les espaces ne sont pas cloisonnés. « L’été, tous les enfants jouent ensemble, ceux du grand gîte, du petit gîte… Ça se rencontre, ça se lie d’amitié. » Pour autant, le calme reste une priorité. Les groupes festifs ne sont pas acceptés. « Ce n’est pas un lieu pour faire la bamboche, mettre la musique à fond, plonger sans arrêt dans la piscine. » Dès la réservation, Ludivine insiste : « En extérieur, les écouteurs, c’est une invention formidable ! (sourire) »
Une clientèle variée et des séjours sur mesure
Grâce au label Accueil Vélo, des cyclotouristes qui viennent explorer les châteaux de la Loire séjournent dans le gîte blésois. Tout comme des retraités qui font un château par jour… le spectre est large. Depuis peu, la Lézardière est aussi Accueil Pèlerin pour les marcheurs de Saint-Jacques-de-Compostelle avec le studio pour quatre personnes ci-dessous en image.
Le gîte accueille aussi des artistes en résidence, des séminaires professionnels, et des groupes en situation de handicap. « Je personnalise chaque accueil. Selon la région d’origine des visiteurs, je ne mets pas les mêmes produits locaux dans mon panier de bienvenue », confie Ludivine, qui ne compte pas ses heures. « Gérer un gîte, c’est une entreprise. C’est physique, intense. Je fais tout : le ménage, la blanchisserie… »
Si la famille Pousse a choisi Blois et le Loir-et-Cher, ce n’est pas un hasard. « Nous avons visité plusieurs villes, mais ici, il y a tout : la nature, le sport, l’histoire. » Et les visiteurs le confirment. « Ils apprécient la proximité du centre-ville, les restaurants… Blois est une ville à taille humaine, avec une belle qualité de vie. » À la Lézardière, l’histoire continue, entre transmission, valeurs, et hospitalité bienveillante.
