[Municipales] Pierre-Gilles Parra propose des pistes pour l’avenir des quartiers nord

Les élections municipales se profilent. Elles auront lieu les 15 et 22 mars 2026. Des projets se font jour. Dans ce contexte, Pierre-Gilles Parra (LR), membre de la liste Unis pour Blois (centre et droite), détaille une série de propositions concernant l’avenir des quartiers nord et la question du développement économique de la ZUP. Ses propos s’organisent principalement autour de la notion de mixité fonctionnelle, visant à associer habitation, activités économiques et services dans un même périmètre urbain. Elle constitue aujourd’hui un enjeu majeur pour la redynamisation urbaine, la réduction de l’étalement, la création de proximité et la lutte contre les « cités-dortoirs ».
Pour l’ancien candidat LR aux législatives, il s’agit de sortir d’un sentiment d’abandon et une absence de dynamique collective. Dans plusieurs villes, il observe une stratégie déjà mise en œuvre : l’installation de complexes hôteliers en périphérie, capables de générer des « externalités économiques » — restaurants, salles de sport, espaces de services. Ces établissements, explique-t-il, ne s’adressent pas d’abord au tourisme patrimonial, mais au tourisme d’affaires, un segment « en sous-capacité » à Blois. Pour ce Gaulliste, cette perspective représente une « opportunité d’investissement ».

Pierre-Gilles Parra précise que cette logique ne peut pas être obtenue par de simples ajustements fonctionnels. « Il faut démolir pour reconstruire. On ne change pas la donne en transformant un immeuble d’habitation en hôtel. » La question n’est pas, souligne-t-il, une question d’usage ponctuel, mais de structure urbaine.
Tourisme d’affaires et accessibilité
La distinction qu’il établit entre tourisme d’affaires et tourisme de loisir structure son raisonnement. Le premier, dit-il, « se déplace essentiellement par la route », et ses besoins sont concrets : pouvoir stationner, accéder facilement au lieu de travail, disposer d’espaces fonctionnels. Il donne un exemple : un séminaire de commerciaux arrivant chacun en voiture. « Ce n’est pas en centre-ville que l’on va garer dix véhicules. » À ses yeux, la ZUP possède une pertinence « structurelle », parce qu’elle a été conçue selon une logique moderniste inspirée de Le Corbusier : « de grandes allées rectilignes, des parkings nombreux autour des bâtiments, rien qui empêche la circulation ». Il y voit un élément déterminant.
S’agissant du bâti, Pierre-Gilles Parra estime que les barres des années 1960 sont « dépassées ». Il explique que leur conception ne correspond plus aux usages contemporains : manque de luminosité, absence d’adaptabilité, faible confort. « Elles ont été conçues à une époque où on n’imaginait pas devoir installer un lave-vaisselle ! », dit-il, avant de rappeler que certains de ces logements sont habités par défaut, par manque d’alternative, situation qu’il qualifie de « relégation ».
Il défend l’idée d’intervenir en priorité sur les zones les plus dégradées, celles qu’il décrit comme « d’hyper-relégation », parce que les habitants « ne veulent plus y habiter ». Il parle d’une première étape limitée, un « laboratoire » possible, destiné à tester des solutions avant un déploiement plus large. Ce laboratoire viserait aussi des objectifs environnementaux : « résilience climatique », « gestion des eaux pluviales », « indicateurs de performance ».
Il précise également les modalités de mise en œuvre. La transformation urbaine passe selon lui par des zones d’aménagement concerté (ZAC). Il rappelle qu’entre la validation d’une ZAC et le lancement des travaux, « il faut compter trois ans pour arriver aux premiers coups de pioche ». En cas d’engagement en 2026, dit-il, « en 2029, il pourrait y avoir des débuts visibles de travaux ».
Emploi local et mobilité résidentielle
Le membre de Unis pour Blois – liste menée par Mathilde Desjonquères – relie cette transformation urbaine à la question de l’emploi. Il évoque l’hôtellerie comme secteur susceptible de créer des emplois accessibles à des profils variés, y compris à ceux qui ne disposent pas de qualifications élevées. Il mentionne la possibilité de « tutorat », permettant une entrée progressive dans la vie professionnelle. Pierre-Gilles Parra développe également l’idée d’une mobilité résidentielle interne aux quartiers nord. Un jeune actif pourrait commencer dans un petit appartement, puis évoluer dans un logement plus grand au fil de sa progression professionnelle, sans nécessairement quitter le quartier. Cela suppose, dit-il, de combiner logements sociaux de premier niveau et logements intermédiaires, afin que les habitants puissent choisir plutôt que subir.
Références à d’autres expériences urbaines
Pour illustrer ses propos, Pierre-Gilles Parra cite plusieurs exemples : Rouen, où un complexe hôtelier coexiste avec des logements sociaux bordés de zones industrielles, ou encore les hôtels d’affaires autour du lac de Créteil. Il évoque également le cas des îlots de la Reconstruction à Blois, en centre-ville, dont le béton, selon lui, était souvent réalisé « avec ce qui était disponible » après la guerre. Pierre-Gilles Parra estime que certains de ces ensembles pourraient également faire l’objet d’opérations de démolition-reconstruction afin de créer des rez-de-chaussée commerciaux plus adaptés aux besoins actuels et une offre de logement « conforme aux attentes contemporaines ». Cela tout en restant dans le style architectural de la cité blésoise.
Pierre-Gilles Parra esquisse une perspective centrée sur trois axes : la mixité fonctionnelle, l’hypothèse d’un complexe hôtelier implanté dans les quartiers nord de Blois, la démolition-reconstruction ciblée associée à un calendrier progressif d’aménagement.


