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Présentation de la sélection du Prix Roblès 2024

La sélection du Prix Roblès 2024 est connue, elle met à l’honneur, comme il se doit, un éventail de premiers romans aux thématiques variées. Et les nommés pour le Prix Roblès 2024 sont :

  • « Bleu Guitare » de Simon Baril (La tengo)
  • « À ceux qui ont tout perdu » d’Avril Bénard (Editions des instants)
  • « Et par le pouvoir d’un mot » de Xavier Donzelli (Editions Seghers)
  • « Blackout » de Gabriel Henry (Les éditions du Panseur)
  • « L’allègement des vernis » de Paul Saint Bris (Philippe Rey)
  • « Un simple dîner » de Cécile Tlili (Calmann Levy)

Deux rencontres/débats sont prévus pour en discuter : le vendredi 12 avril et le vendredi 31 mai de 18h30 à 20h, au sein de lieux culturels de Blois. Les lecteurs sont invités à se plonger dans ces ouvrages avant la remise du prix le vendredi 7 juin à 17h à La Halle aux Grains avec Matthieu Garrigou-Lagrange, producteur sur France Culture. Cet événement est ouvert à tous, renforçant l’aspect communautaire et participatif de la littérature.


« Bleu Guitare » de Simon Baril

« Bleu Guitare » de Simon Baril est un roman qui plonge dans l’univers du rock indépendant et des rêves brisés. L’histoire suit le parcours d’un musicien français qui part aux États-Unis pour réaliser ses rêves de gloire à Los Angeles. Cependant, une agression violente un soir de 1997 bouleverse son destin. S’ensuit une longue période de sept ans durant laquelle il erre, sombrant dans l’oubli de lui-même. Le livre est décrit comme une résurrection, une quête pour se retrouver et se reconstruire après une période de vie en marge, dans l’ombre de la nuit. Ce roman noir atypique prend son temps, adoptant le rythme lent d’une nuit qui s’étire, évoquant une ambiance rappelant les œuvres de David Lynch, flottant entre rêve et réalité.

Simon Baril, connu aussi pour sa carrière de traducteur littéraire, apporte à son écriture une expérience riche et une fascination pour l’Amérique, ce qui se ressent dans son livre. Il exprime un désir de créer une œuvre qui serait autant influencée par son amour pour la littérature que par ses années vécues à Los Angeles.

Le roman est apprécié pour son atmosphère singulière, la complexité de son personnage principal et la richesse de ses personnages secondaires. L’histoire est racontée avec un style qui capture les failles et les luttes du protagoniste, offrant un récit captivant et profondément humain.

La perspective de Simon Baril en tant qu’écrivain est nourrie par ses années de travail en tant que traducteur et son dialogue constant avec la culture américaine, lui permettant de tisser une histoire aussi personnelle que universelle, ancrée dans la réalité parfois crue du rêve américain.


« À ceux qui ont tout perdu » d’Avril Bénard

« À ceux qui ont tout perdu » d’Avril Bénard est un roman poignant qui aborde la thématique de la guerre et de l’exil. Le livre est structuré en dix chapitres, chacun dépeignant une heure dramatique vécue par différents personnages confrontés à l’ordre d’évacuer leur quartier en guerre. Ils doivent décider, en peu de temps, des objets de leur vie à emporter, en se limitant à un seul sac, ce qui soulève des questions sur ce qui est essentiel dans leurs vies.

Le roman est remarquable pour sa construction narrative où chaque partie se concentre sur un personnage distinct, créant un effet de résonance entre les histoires individuelles. Les personnages sont variés, allant d’une mère et sa fille, une vieille dame, un homme sourd et muet, jusqu’à un sans-abri et son chien. À travers ces perspectives multiples, l’auteure explore la nature humaine face à la tragédie, les liens entre les êtres, et la capacité de l’humain à raconter des histoires, même dans les moments les plus sombres.

L’œuvre a été saluée pour son écriture ciselée et son habileté à évoquer des images puissantes et des émotions intenses, en dépit du contexte sombre de la guerre. C’est un roman qui, tout en confrontant les lecteurs à la réalité brutale de l’exil forcé et de la survie, offre aussi une lueur d’espoir dans l’humanité et les histoires partagées​​​​.

Les critiques ont également apprécié la manière dont Avril Bénard aborde les détails, les utilisant comme des souvenirs-écrans pour échapper à l’horreur de la guerre, se focalisant ainsi sur des moments intimes et des objets symboliques dans le tourbillon du chaos​​.

Ce roman semble être un hommage à tous ceux qui ont été forcés de quitter leur vie derrière eux et qui, malgré tout, trouvent la force de se reconstruire et de se remémorer ce qui compte vraiment : les liens humains et les histoires qui perdurent.


« Et par le pouvoir d’un mot » de Xavier Donzelli

« Et par le pouvoir d’un mot » de Xavier Donzelli est un roman riche en informations qui nous plonge dans le contexte de la France occupée de 1942. Il s’agit d’un récit captivant sur la genèse et le parcours d’un poème de résistance emblématique écrit par Paul Éluard, nommé « Liberté ». Le livre traverse l’histoire et les péripéties de ce poème, à travers divers événements marquants et des figures historiques importantes de l’époque, comme Picasso et Lee Miller, mettant en lumière les risques que certaines personnes ont pris pour sa diffusion.

Le roman révèle les rebondissements et les implications du poème dans le mouvement de la Résistance, décrivant comment il a été publié clandestinement, diffusé dans des revues de la Résistance et même parachuté par des avions de la RAF sur la France. Donzelli parvient à tisser des anecdotes littéraires, des éléments de roman d’espionnage et des traits de roman policier pour construire une histoire qui se lit avec avidité, intégrant des personnages historiques et des références riches et diversifiées. Le style fluide et accessible de l’auteur rend la lecture agréable, transformant l’histoire du poème en une aventure captivante qui tient en haleine le lecteur.

L’ouvrage s’adresse non seulement à ceux qui souhaitent en apprendre davantage sur l’histoire de ce poème célèbre, mais aussi à ceux qui désirent explorer plus profondément la vie et l’œuvre de Paul Éluard. En outre, le livre lui-même est décrit comme un bel objet, avec une couverture frappante représentant une photographie d’Éluard prise par Henri Cartier-Bresson.

Les critiques et lecteurs reconnaissent ce roman comme une œuvre qui mêle poésie, histoire et récit de manière innovante et enrichissante, permettant une immersion profonde dans une période sombre de l’histoire tout en rendant hommage à la beauté et à la puissance de la poésie.

Pour celles et ceux intéressés par l’histoire littéraire, le roman « Et par le pouvoir d’un mot » offre une perspective unique et passionnante sur la manière dont un poème a pu devenir un symbole d’espoir et de liberté durant une période tumultueuse.


« Blackout » de Gabriel Henry

« Blackout » est le premier roman de Gabriel Henry, une œuvre poétique et captivante qui entraîne le lecteur à travers les vastes steppes mongoles. Le personnage principal, Ulysse, a perdu sa mémoire suite à un accident et se retrouve tel un nouveau-né guidé par Ariunaa dans son village natal, un lieu en marge du monde où sa convalescence ressemble à un voyage hors du commun. La perte de sa mémoire l’a rendu étranger à lui-même et à ce pays qu’il a pourtant déjà visité. Alors qu’il oscille entre rêve et réalité, il est hanté par le désir de découvrir la vérité sur les circonstances qui l’ont ramené dans ces terres lointaines.

Le récit est une méditation sur l’identité et l’oubli, et propose une expérience de lecture qui est à la fois un état, un lieu et une rencontre de personnages uniques. Le style d’écriture est décrit comme hypnotique et contemplatif, avec peu d’action directe mais riche en images puissantes et un langage savoureux. À travers la quête d’Ulysse pour comprendre son passé et l’obsession de la vérité, le roman invite à réfléchir sur la nature même de l’existence et de la mémoire.

Gabriel Henry, né en 1986, est un écrivain qui a publié des poèmes et des textes courts avant de se lancer dans la rédaction de « Blackout ». En plus de l’écriture, il s’intéresse au dessin, à la peinture et à la sculpture, et travaille dans l’économie sociale et solidaire, plus précisément dans le secteur du réemploi solidaire et de l’économie circulaire.


« L’allègement des vernis » de Paul Saint Bris

« L’allègement des vernis » est un premier roman signé par Paul Saint Bris, qui explore le monde de la peinture et plus spécifiquement le métier de la restauration d’œuvres d’art. L’auteur nous transporte au cœur du Louvre, suivant le personnage d’Aurélien, un intellectuel nostalgique et directeur du département des Peintures du musée. Le roman aborde la proposition audacieuse et périlleuse de restaurer la Joconde en allégeant ses vernis pour redonner à la peinture son éclat originel, proposition qui provoque des remous dans la sphère culturelle et médiatique.

Le roman est réputé pour sa richesse de détails et son humour subtil, invitant le lecteur à une réflexion profonde sur notre relation à l’art et la beauté, ainsi que sur la permanence et l’intemporalité des œuvres face à la course effrénée à la nouveauté et au besoin de performance de notre époque. En posant la question de la restauration des œuvres, Saint Bris nous fait réfléchir sur le délicat équilibre entre conservation et modernité, entre l’intégrité des œuvres et leur évolution face aux exigences contemporaines.

L’ouvrage a reçu le Prix Orange du Livre, soulignant ainsi la qualité narrative et thématique du travail de Saint Bris. Cette reconnaissance met en lumière la manière dont le roman traite des thèmes tels que la restauration artistique et les dilemmes auxquels sont confrontés ceux qui prennent soin de notre patrimoine culturel.


« Un simple dîner » de Cécile Tlili

« Un simple dîner » de Cécile Tlili est un roman qui se déroule au cœur d’un appartement parisien lors d’une soirée caniculaire. Deux couples se retrouvent pour un dîner qui promet d’être banal, mais qui est loin de l’être. L’hôtesse, Claudia, qui souffre d’une timidité extrême, a passé sa journée à préparer le repas pour cacher son anxiété. Cependant, derrière le décor de cette rencontre sociale, chaque invité cache des intentions secrètes et lutte pour garder ses propres secrets. La dynamique entre les personnages et le cours de la soirée sont décrits comme étant capables de basculer à tout moment, soulignant ainsi la précarité des apparences et des relations humaines.

À travers ce récit en huis clos, l’auteure explore des thèmes profonds tels que la place des femmes dans la société et offre une réflexion sur l’émancipation et la liberté. Ce premier roman a d’ailleurs été récompensé par le Prix Littéraire Gisèle Halimi en 2023, soulignant son approche délicate mais puissante des questions sociales actuelles​​​​.

Les critiques notent la finesse avec laquelle le roman dévoile le ressenti intérieur de chaque personnage, présentant ainsi un contraste entre l’image que l’on projette aux autres et les tourments internes. Les thèmes de l’émancipation féminine et des luttes contre les préjugés sociaux sont particulièrement mis en avant​​.

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