Quand Blois vibrait au son de l’Union Bigophonique Viennoise
En déambulant le long de la rive gauche de la Loire, du côté de Vienne, à Blois, on pouvait autrefois entendre les joyeux airs de l’Union Bigophonique Viennoise. Avec son siège dans un café local, cette équipe de passionnés – montée en association le 7 février 1933 – semait la bonne humeur, accompagnant notamment les pêcheurs lors des concours régionaux et animant les fêtes de quartier.
Mais qu’est-ce que le Bigophone ?
Héritage musical d’une époque révolue, le bigophone ou bigotphone est un instrument carnavalesque, fruit de l’imagination de Romain François Bigot. Mélange de mirliton décoratif et bruyant, cet instrument populaire et bon marché était très facile à fabriquer.
L’histoire du bigophone remonte donc à Romain François Bigot, marchand ambulant de cornets à bouquin sur les champs de foire. Le nom bigophone, dérivé de son inventeur et du suffixe grec « -phone » signifiant voix, a évolué avec le temps. D’ailleurs, aujourd’hui, « bigophone » évoque surtout le téléphone pour beaucoup, un vestige des premiers jours du téléphone où le son nasillard rappelait celui du bigophone.
Ce n’est pas qu’un instrument, c’est un phénomène culturel. Des fanfares entières se sont formées en France et en Belgique, avec chaque groupe revêtant des costumes distinctifs, parfois humoristiques. Ces musiciens se sont produits lors d’événements majeurs, des inaugurations locales aux défilés.
Les fanfares de bigophones n’étaient pas uniquement composées de bigophones. Les percussions, notamment la grosse caisse et les cymbales, jouaient un rôle essentiel, et d’autres instruments classiques comme le bugle ou la clarinette pouvaient également être inclus.
Malheureusement, sauf dans quelques régions, le bigophone a été relégué aux oubliettes de l’histoire musicale.
