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Réduire de 50% la consommation de viande pour respecter les objectifs climatiques

Dans un rapport percutant publié ce mardi, l’ONG Réseau Action Climat met en lumière l’urgence de repenser nos habitudes alimentaires pour atténuer notre impact environnemental. Selon l’étude, 22% des émissions de gaz à effet de serre en France sont attribuables à notre régime alimentaire, dominé par une consommation excessive de viande.

Un appétit pour la viande à réviser

La France se distingue par une consommation de viande deux fois supérieure à la moyenne mondiale (84,9 kilogrammes équivalent carcasse consommés par français en 2022). Face à ce constat, Réseau Action Climat appelle à une révision profonde du Programme National Nutrition Santé (PNNS), pour y intégrer des considérations environnementales aux côtés des enjeux de santé déjà présents. Créé en 2001, le PNNS a longtemps été une référence en matière de recommandations alimentaires. Cependant, il est aujourd’hui critiqué pour son manque de prise en compte des impacts environnementaux de notre alimentation. À l’heure où de nombreux pays, tels que l’Allemagne et l’Italie, ont déjà intégré ces préoccupations dans leurs politiques nutritionnelles, la France semble à la traîne.

L’agriculture, et plus particulièrement l’élevage, représente 60% de l’empreinte carbone liée à notre alimentation, contribuant ainsi à 34% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Réduire la consommation de produits d’origine animale est donc crucial pour atteindre nos objectifs climatiques.

Consommation de viande : Une tendance inquiétante

Malgré une baisse entre 1990 et 2012, la consommation de viande en France est repartie à la hausse, principalement due à un doublement de la consommation de poulet. Cette tendance va à l’encontre des efforts nécessaires pour réduire notre empreinte carbone. Actuellement, le PNNS recommande une limite de consommation de viande qui ne prend pas en compte la volaille. Cette approche est nettement plus permissive que celle d’autres pays européens qui ont déjà aligné leurs recommandations avec les impératifs climatiques.

Un nouveau modèle alimentaire pour le climat

Réseau Action Climat propose un modèle alimentaire permettant de réduire de 35% notre impact carbone, en limitant la consommation de viande à 450g par semaine et en augmentant la part des légumineuses, céréales complètes, et fruits à coque dans notre régime. Adopter une alimentation riche en végétaux et pauvre en viande est non seulement bénéfique pour la santé mais aussi pour la planète.

L’État au centre du changement

La responsabilité ne repose pas uniquement sur les épaules des consommateurs. L’État a un rôle crucial à jouer, notamment dans l’éducation, la régulation publicitaire, et le soutien à l’agriculture durable. Des mesures comme la promotion des alternatives végétariennes dans les cantines scolaires ou un meilleur encadrement de la publicité pour la viande industrielle peuvent avoir un impact significatif. Face à la crise climatique, l’heure est à l’action collective, guidée par des politiques publiques ambitieuses et responsables.

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