Vie locale

Tentative de féminicide : « Chloé est une miraculée » lance sa mère

C’était le 13 décembre 2022, Chloé, 24 ans, était victime d’une tentative de féminicide à Blois. Ce jour là, traînée à l’intérieur de son immeuble, rue Croix-Boissée, dans le quartier de la Vienne, violemment frappée à la tête, la jeune femme subissait un « traumatisme craniofacial grave, avec d’importantes lésions hémorragiques cérébrales », comme l’a écrit le service médico-légal en charge du dossier de Chloé.

Après plusieurs semaines dans le coma au CHRU de Tours, Chloé a intégré « un centre de rééducation » et conserve toujours des séquelles. « Elle ne verra plus de l’œil droit », a expliqué Alexandra, la mère de Chloé, au micro de RTL. « Chloé est une miraculée : elle marche, elle parle, mais elle a quelques soucis de mémoire et des problèmes de concentration… Chloé a une force magique. »

Le plus que présumé responsable est son ex compagnon, un homme de 27 ans, interpellé dès le lendemain des faits à Plaisir (Yvelines), et non dans l’Essonne comme cela avait été dit dans un premier temps. L’homme est actuellement en détention provisoire. L’individu avait été déjà condamné en 2015 pour des faits de violences conjugales sur son ancienne compagne. Interrogé sur sa tentative d’homicide sur Chloé après les faits, il avait affirmé ne pas vouloir la tuer, tout en admettant l’avoir tirée au sol et les coups de pied à la tête… Une explication lourde de sens malgré les regrets exprimés depuis par l’intermédiaire de son avocat. « Il a voulu la tuer », juge Alexandra au sujet de celui qu’elle qualifie de monstre. « Quand on ne cherche pas à tuer, on ne tape pas sur le visage, mais sur les jambes. »

Un manquement avéré

Consciente du danger, la jeune femme de 24 ans s’était présentée au commissariat de Blois quelques heures avant la tentative de féminicide. En effet, suite à sa décision de rompre, Chloé avait été violentée, menacée, harcelée. Mais le fonctionnaire, gradé, quinquagénaire, en poste, n’avait pas souhaité prendre la plainte, l’invitant à revenir le lendemain. Selon les informations de France Télévisions, la Blésoise avait pourtant été invitée à porter plainte par la police municipale de Blois, qui s’était déplacée dans l’après-midi pour une altercation entre l’homme et la femme. Alexandra avait également signalé la menace pesant sur sa fille.

Le manquement de la police nationale avéré, les regards se sont rapidement tournés vers le fonctionnaire responsable de la non prise de plainte quelques heures avant le féminicide. Or, il se trouve qu’il était déjà suspendu à titre conservatoire pour avoir refusé de se déplacer à la suite d’un appel au 17 dans un contexte de rixe. C’est désormais au conseil de discipline (réuni en mai) que reviendra le choix de la sanction, pouvant aller du simple avertissement à la révocation. Car, l’enquête administrative de l’IGPN a jugé qu’il ne pouvait pas y avoir de suites judiciaires à l’encontre du gardien de la paix. C’est donc en interne que l’affaire sera réglée. La mère de Chloé confie avoir « beaucoup de colère » contre ce fonctionnaire de police.

Les chiffres sur les féminicides en France en ce début d’année 2023 se rapprochent de ceux de 2019, année noire pendant laquelle 146 femmes ont été victimes.

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