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Marie-Hélène Lafon : « Je n’ai hésité qu’entre Van Gogh et Cézanne »

Marie-Hélène Lafon, romancière renommée, était mercredi à l’Hôtel de Ville de Blois pour une rencontre littéraire organisée par Annie Huet. Il a été question de Paul Cézanne. En effet, l’auteure s’est écartée de ses thèmes habituels pour explorer le monde de la peinture à travers cette figure emblématique. Ce pas de côté lui a permis d’approcher l’artiste non pas pour sa notoriété mais pour son lien unique avec le paysage et le territoire qui l’a vu naître.

Paru en septembre 2023 chez Flammarion, cet essai intitulé « Cézanne, Des toits rouges sur la mer bleue » est une exploration personnelle et profonde de ce que Cézanne incarne pour Marie-Hélène Lafon et comment il résonne avec ses propres interrogations artistiques.

Dans son livre, Marie-Hélène Lafon ne se contente pas de narrer la vie de Cézanne mais cherche à comprendre et à transmettre le lien viscéral que l’artiste entretenait avec sa terre natale, une relation « définitivement fusionnelle » qui transcende la simple biographie pour toucher à quelque chose de plus universel : le rapport entre un artiste et son environnement.

A l’heure d’écrire sur un peintre, cette auteure aurait pu choisir de se concentrer sur la folie torturée de Van Gogh. Mais elle s’est tournée vers la douleur plus sourde mais tout aussi intense de Cézanne, qu’elle ressent moins comme de la folie que comme une profonde douleur d’être.

La structure du livre est révélatrice de la démarche de Marie-Hélène Lafon : elle a ainsi écrit le texte concernant Vallier, le jardinier, pour finir par celui-ci dans le livre (il posait pour Cézanne quand celui-ci est mort), créant un cadre chronologique et thématique qui reflète ses propres méthodes d’écriture, souvent arborescentes et intuitives. Le choix des sujets — la mère, le père, Hortense, le Docteur Gachet, et d’autres encore — montre aussi la complexité des relations de Cézanne avec son entourage, souvent marquées par des conflits non résolus et des non-dits.

Ce livre est aussi un hommage à la peinture de Cézanne, abordée non seulement comme une série de tableaux, mais comme un langage à part entière qui révèle l’intimité de ses relations et de ses tourments. Marie-Hélène Lafon explore ces dimensions en s’interrogeant sur ce que peindre signifie pour Cézanne, en relation avec les personnes qui ont marqué sa vie.

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