50 ans de la loi sur l’avortement : un rassemblement à Blois pour la célébrer

Hier, le 17 janvier 2025, à Blois, une cinquantaine de personnes se sont réunies devant la préfecture de Loir-et-Cher, malgré le froid hivernal, pour marquer le cinquantième anniversaire de la loi légalisant l’interruption volontaire de grossesse (IVG) en France. Ce moment a été l’occasion de rappeler l’importance historique de cette loi et les enjeux encore d’actualité autour des droits des femmes.

Une avancée obtenue de haute lutte
Adoptée le 17 janvier 1975, sous l’impulsion de Simone Veil, alors ministre de la Santé, cette loi a permis de légaliser l’avortement dans des conditions encadrées. Avant son adoption, de nombreuses femmes, confrontées à des grossesses non désirées, devaient recourir à des avortements clandestins, souvent dangereux pour leur santé et parfois au péril de leur vie.
L’histoire de cette loi est intimement liée à des décennies de mobilisation. Soutenues par une partie des médecins et de la société civile, des militantes ont dénoncé les situations précaires vécues par des générations de femmes. À travers des actions diverses – comme des départs collectifs à l’étranger pour accéder à des avortements sécurisés – elles ont contribué à faire évoluer les mentalités et à imposer ce sujet dans le débat public.
Des défis toujours présents
Alors que cette loi est devenue un pilier des droits des femmes en France, le rassemblement a été le moyen d’évoquer les menaces qui pèsent encore sur l’accès à l’IVG dans le monde. En Pologne ou dans certains États américains, des restrictions drastiques rendent difficile, voire impossible, l’accès à des soins adaptés. Des femmes se retrouvent confrontées à des refus de soins, même dans des cas de grossesses pathologiques, entraînant parfois des conséquences dramatiques.
Les exemples internationaux montrent que les droits acquis ne sont jamais définitivement garantis. L’annulation récente de l’arrêt Roe v. Wade aux États-Unis, qui avait garanti le droit à l’avortement au niveau fédéral, en est une illustration marquante. Ces situations rappellent la nécessité de rester vigilant face aux tentatives de remise en cause des droits reproductifs.
Vendredi, il a donc été aussi l’occasion de rendre hommage aux femmes qui se sont battues pour obtenir ce droit, souvent au prix de leur sécurité ou de leur liberté : « Nous n’oublions pas ces générations de femmes à qui la société refusait le droit de choisir ». L’accent a également été mis sur l’importance de garantir cet acquis pour les générations futures et d’œuvrer à un accès universel à des soins de qualité.