Changement d’ère : selon une étude les jeunes se détournent de l’avion
Les Français semblent redéfinir leur rapport avec le voyage et l’avion, une tendance qui pourrait remodeler le visage du transport et de la mobilité dans l’Hexagone, révèle une étude d’Odoxa. Un nouveau front s’ouvre sur le terrain de la conscience écologique.
L’avion perd de l’altitude
La part des Français voyageant en avion au moins une fois par an tombe à 26%, soit une chute de 4 points depuis janvier. Au-delà de la barrière financière, les préoccupations écologiques pèsent lourd dans la balance du choix modal. Il s’agit d’une tendance qui n’est pas près de s’inverser, puisque 59% des sondés se disent prêts à moins voler pour aider la France à réduire sa consommation énergétique.
Une préférence pour le rail et un engagement fort
Le train semble bénéficier de cette aversion grandissante pour l’avion : 64% des usagers aériens expriment une volonté de se tourner vers le rail. Plus frappant encore, 31% des Français s’aligneraient avec les recommandations de Jean-Marc Jancovici, envisageant de limiter leurs voyages aériens à seulement quatre durant toute leur vie.
Le phénomène de « Flugscham » et le profil des voyageurs responsables
Le concept de « Flugscham », traduisible par la honte de voler, gagne du terrain, notamment parmi les citadins et les classes supérieures. Selon l’étude d’Odoxa, un spectaculaire 79% des cadres affirment être prêts à délaisser l’avion pour le train sur les trajets nationaux. Cette inclination est également partagée par 72% des jeunes adultes de la tranche d’âge 25-34 ans, et par une proportion identique de Franciliens. Ces données reflètent une prise de conscience notable au sein des populations traditionnellement considérées comme de gros consommateurs de voyages aériens.
Encore plus révélateur, 89% des voyageurs fréquents, c’est-à-dire ceux qui prennent l’avion au moins une fois par mois, expriment leur disposition à privilégier le train. Ce chiffre met en lumière une potentialité de transformation radicale des habitudes de déplacement au sein même des groupes les plus actifs en matière de voyages aériens.
Cet élan vers le changement ne s’arrête pas là, puisque les efforts pour réduire l’impact écologique se manifestent aussi dans d’autres aspects du quotidien. Un substantiel 64% des Français interrogés sont prêts à diminuer leur consommation de viande rouge, et la moitié d’entre eux indiquent avoir déjà adopté cette habitude. En outre, 21% des sondés envisagent de remplacer leur véhicule thermique par une alternative électrique, soulignant ainsi une volonté de réorientation vers des modes de vie plus durables.
L’étude Odoxa dévoile un paysage en mutation où le voyage aérien n’est plus sur le haut du panier. La pression environnementale et le désir d’économies d’énergie influent profondément sur les comportements. Les compagnies aériennes, face à ce vent contraire, devront naviguer avec précaution pour se réinventer dans un monde où le ciel n’est plus la limite mais plutôt le domaine d’une nouvelle conscience collective.
Cet article a été écrit sur la base des données de l’étude Odoxa du 31 octobre 2023, auprès d’un échantillon de 1005 Français représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, reflétant les comportements et les attitudes actuels des Français en matière de transport aérien.
