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Un plan d’investissement à 122M€ et un futur budget pour Blois qui fait débat

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Lundi, lors du Conseil municipal a été exposé un plan d’investissement de 122 millions d’euros jusqu’en 2028, soit après la mandature en cours. En contrepartie la dette passerait de 50 à 74M€ en 2028, et le taux d’épargne brut baisserait de 12.8% (2022) à 10.2% en 2028. A ce stade, il n’est question que d’orientations et d’intentions. Mais, voici la vision exposée hier par le maire de Blois, Marc Gricourt :

« L’an dernier, lors de notre débat d’orientation budgétaire, nous étions confrontés à de fortes incertitudes concernant l’évolution macroéconomique de notre pays. Nous avons dû analyser diverses hypothèses pour piloter notre budget de manière éclairée. Les choix opérés se sont avérés judicieux. Comme anticipé, les prix de l’énergie ont diminué, bien qu’ils restent supérieurs à ceux d’avant-crise. Le marché demeure tendu et volatile. Les mesures de sobriété adoptées l’automne dernier ont été efficaces, réduisant notre consommation énergétique de plus de 7%. Il est essentiel de continuer ces efforts, notamment dans notre lutte et adaptation au changement climatique, qui doivent rester une priorité dans notre budget, juge le maire de Blois. Bien que l’inflation ait légèrement diminué, elle reste élevée. Dans ce contexte, la solidarité doit être au cœur de notre exercice budgétaire, notamment à travers un soutien accru au monde associatif. Nous maintenons notre ambition pour les politiques publiques dans les domaines culturel, sportif, social et éducatif, y compris le retour de la restauration scolaire en gestion publique. L’inflation impacte également les salaires des agents publics. Face à la réponse gouvernementale insuffisante à la baisse du pouvoir d’achat, nous avons décidé, avec Christophe Degruelle et Corinne Garcia, d’augmenter de 25% en moyenne le régime indemnitaire de nos agents sur trois ans, avec un premier effort significatif dès juillet 2024, en particulier pour les salaires les plus bas. »

Et l’édile poursuit : « En raison du ralentissement de l’activité économique dans le secteur de la construction et des travaux publics, nous devons maintenir un investissement soutenu dans le cadre de vie et les services publics. Pour anticiper les changements économiques, nous avons élaboré une prospective financière avec l’aide du cabinet Michel Klopfer. Si la ville continue sa gestion efficace, bien qu’avec une légère dégradation de ses ratios financiers, nous pourrons réaliser 122 millions d’euros d’investissements au service des habitants sur les cinq prochaines années, soit environ 24,5 millions d’euros par an.« 

Quels nouveaux investissements à Blois ? « Ils comprendront la restauration de notre patrimoine, l’entretien des voiries, un nouvel espace culturel à l’Hôtel-Dieu, la rénovation de Saint-Saturnin, un centre de congrès et de théâtre, une halle couverte d’athlétisme, et divers autres projets. Nous allons également créer un bâtiment pour les archives municipales et communautaires, renforcer les actions de médiation culturelle, et améliorer les conditions pour les lecteurs. Le projet Saint-Vincent permettra un meilleur accès aux produits locaux et offrira un nouvel espace de convivialité. En résumé, notre ambition pour la ville reste forte, à la hauteur des besoins des Blésois. »

L’écologiste Nicolas Orgelet a été le premier à réagir. « Les orientations budgétaires s’inscrivent dans la lignée de nos programmes communs, à la fois sociaux, écologiques et démocratiques. Nous en sommes très satisfaits, déclare l’élu vert. Le niveau d’investissement atteint est rarement vu et témoigne d’une ambition commune forte. Je souhaite souligner l’évolution des salaires de nos agents. Je suis satisfait de voir que cette reconnaissance ne se limite pas aux mots. Concernant la halle sportive, nous soutenons ce projet pour son intérêt local et régional. Nous avons cependant quelques réserves, notamment en termes d’impact environnemental et de maîtrise budgétaire. Il est essentiel que toutes les financements prévus soient garantis sans dérapage budgétaire. Nous avons également d’autres projets urgents et indispensables, tels que la restauration de la cuisine centrale pour une gestion efficace dans nos écoles, la rénovation de la Halle aux grains pour maintenir son label de scène nationale, et la reconstruction d’un hôtel de police municipale, qui nécessitent notre attention. Enfin, il y a un léger désaccord concernant le projet de mise en lumière, mais nous avons trouvé un compromis en réduisant l’enveloppe pour parvenir à un accord médian. Ce point reste donc secondaire. Globalement, nous sommes très satisfaits de ce budget et du rapport de la Cour des comptes qui reconnaît nos efforts significatifs en matière de transition écologique. Nous nous réjouissons également de la mise en place d’un budget climat, une initiative que nous avions suggérée dès le premier conseil municipal, qui est en cours de préparation et qui nous permettra d’évaluer la réalité et l’efficacité de nos efforts. »

Nicolas Orgelet

L’opposant Malik Benakcha a lui fait part de ses inquiétudes : « Lors de chaque débat budgétaire, il est crucial de souligner un point de vigilance concernant ce que l’on appelle « l’effet ciseaux », qui se manifeste de deux manières. D’une part, il y a une augmentation des dépenses de fonctionnement et, d’autre part, une baisse des recettes de fonctionnement, couplée à une hausse des coûts d’investissement et un recours accru à l’emprunt. Le constat est simple : selon les projections jusqu’en 2028, les marges de manœuvre seront limitées pour le prochain mandat. Depuis 2011, nous avons déjà eu recours à une fiscalité excessive, et notre capacité de désendettement, qui devrait atteindre un seuil d’alerte en 2028, reste préoccupante bien qu’elle soit encore inférieure au seuil légal. Cependant, avec un taux supérieur à 8%, cela demeure un motif d’inquiétude, a déclaré la figure de la droite blésoise. Lorsque nous envisageons des perspectives d’avenir, il est impératif de tenir compte du fait que, sans augmentation des dotations ou des recettes, les seuls leviers disponibles sont l’emprunt et la fiscalité. Or, ces ressources ont déjà été largement utilisées. Une gestion réellement efficace devrait créer des marges de manœuvre, notamment par la réduction des dépenses de fonctionnement et la réalisation d’investissements générateurs de valeur. »

Malik Benakcha

« Cela signifie que, après votre mandat, il sera compliqué de réaliser de nouveaux projets, à moins qu’une révision substantielle ne soit envisagée pour le budget primitif à venir », a ajouté Malik Benkacha.

Michel Chassier (Rassemblement National) a vu des calculs politiques dans ce plan budgétaire. « Il y a un an, vous nous aviez présenté plusieurs scénarios prospectifs. Cette année, le rapport est accompagné d’une étude du cabinet Klopfer et se projette jusqu’en 2028, ce qui offre une visibilité dans le cadre de la continuité républicaine pour une future majorité. Peut-être espérez-vous une réélection en 2026, tout en envisageant d’occuper d’autres fonctions en 2028. Cependant, il manque une prévisualisation pour le BP 2024 et une trajectoire budgétaire, contrairement à ce que nous avons l’habitude de voir. Certes, il est possible de tracer les grandes lignes à partir des données du rapport, mais il est dommage que vous n’ayez pas poussé l’exercice jusqu’au bout », a déclaré l’élu RN, avant de rentrer dans des détails techniques tout en pointant la fiscalité. « L’étude confirme que la pression fiscale à Blois est supérieure à la moyenne des villes comparables. […] Bien que la situation financière de la ville de Blois soit qualifiée de correcte à la fin de 2022, l’étude alerte sur le fait que les paramètres seront mis à l’épreuve à partir de 2023. L’épargne conditionne la réalisation du programme d’investissement pour la fin de mandature et au-delà. Le scénario prévoit le maintien de l’épargne brute, mais les marges se dégradent en raison des frais financiers. Plusieurs nouveaux équipements vont également entraîner des coûts supplémentaires en fonctionnement après 2028, ce qui semble sous-estimé dans l’étude. Une analyse attentive de l’étude du cabinet Klopfer devrait donc inciter à la prudence, tant sur la maîtrise des dépenses courantes que sur les choix en matière d’investissement. »

Michel Chassier

Le centriste Etienne Panchout attend lui de connaître la suite qui sera donnée : « Nous attendons avec impatience le budget primitif qui sera présenté au prochain conseil municipal. En attendant, nous souhaitons souligner, comme le cabinet Klopfer, certains éléments primordiaux pour nos décisions futures. Premièrement, concernant l’imposition des Blésois. D’autre part, le rapport Klopfer met en avant le poids des dépenses de fonctionnement. La question n’est pas tant la dépense elle-même, mais plutôt le rapport entre ces dépenses et les services alloués aux habitants. Il est nécessaire de se questionner sur les besoins quotidiens. Par exemple, la question récurrente de la voirie mérite une réponse concrète.« 

« Nous sommes invités à nous projeter jusqu’en 2028, mais la validité de cette projection dépend de la tenue des engagements et des promesses, a ajouté Etienne Panchout. Où en est le projet de l’hôtel de police ? Et qu’en est-il des 2,5 millions d’euros pour la cuisine centrale, qui ne sont pas clairement indiqués ? Le projet du Carré Saint-Vincent, quant à lui, dépasse le simple « coup de rabot ». Il s’agit d’un entêtement sur un projet que nous considérons anachronique et potentiellement dommageable pour les finances de la ville sur plusieurs années. Nous avions proposé un « stop and go » pour revoir ce projet. Certes, il a été modifié, mais les changements actuels semblent relever davantage de l’entêtement, ce qui est regrettable pour les Blésois. »

Etienne Panchout

Gildas Vieira a également proposé sa grille de lecture sur le sujet budgétaire : « Je retiens principalement deux ou trois points. Tout d’abord, la fiscalité à Blois nécessite une réflexion approfondie et une vigilance accrue. Ensuite, en termes de prospective, je trouve hasardeux de parier sur un recul des coûts énergétiques dans les années à venir, même en tenant compte des rénovations énergétiques. Cela n’engage que moi, mais il me semble important de le souligner, a observé le Conseiller municipal d’opposition. En ce qui concerne les charges de personnel, elles sont en augmentation, ce qui influencera à terme les dépenses de fonctionnement. Je pense qu’il va falloir s’arrêter à un moment ou à un autre pour ne pas laisser à une future mandature des difficultés prévisionnelles. Quant à la capacité d’endettement, celle que nous avons connue en 2008 n’est pas nécessairement celle que nous laisserons en fin de mandat, que le maire actuel décide de partir ou de rester. Cela soulève des questions sur la capacité à travailler avec ce niveau d’endettement. Cette étude, pour moi, soulève plus de questions que de réponses. Nous attendons donc le budget prévisionnel pour pouvoir engager une réflexion plus approfondie sur ces sujets. »

Gildas Vieira
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