
Une étude Ipsos, pour EDF, publiée en cette fin novembre 2023, offre un aperçu de la perception du changement climatique à travers le monde. L’observatoire international climat et opinions publiques révèle une mosaïque complexe de préoccupations, d’angoisses, mais aussi de résistances au changement dans les modes de vie.
Perception et impact du changement climatique
Le changement climatique n’est pas un concept. 63% de la population mondiale ressent directement ses effets, notamment à travers des canicules et des sécheresses. En France, 72% des personnes interrogées reconnaissent les fortes chaleurs, un sentiment partagé avec des pays comme l’Espagne et le Maroc. Ces événements climatiques ne sont pas perçus comme isolés : 80% des personnes interrogées les attribuent au changement climatique, avec une conscience particulièrement aiguë en Amérique du Sud.

La préoccupation climatique varie selon la vulnérabilité
Alors que 43% de la population mondiale se déclare très préoccupée par le changement climatique, cette inquiétude est intensifiée dans les pays les plus vulnérables. Des nations comme le Brésil, la Colombie, l’Inde et l’Indonésie, confrontées à des catastrophes climatiques récurrentes, expriment une forte anxiété.
Dans les pays développés, l’environnement et le climat figurent parmi les cinq principales préoccupations. Dans les pays du Sud, l’environnement doit concurrencer des défis comme le chômage et la corruption. L’urgence climatique, bien que reconnue, peut rester secondaire dans les esprits face à des problématiques dites plus pressantes.
Le climatoscepticisme, bien que stable, continue d’affecter environ 36% de la population mondiale. Le top 3 des pays climatosceptiques : Arabie saoudite (51%), Etats-Unis (47%) et Australie (46%). Cette attitude est répartie entre pays vulnérables et résilients, et ne semble pas significativement impacter les comportements environnementaux. Parallèlement, 41% de la population mondiale adopte une perspective « relativiste », suggérant que le changement climatique pourrait avoir des conséquences « autant positives que négatives ».
Résistance et adaptation aux changements de mode de vie
Alors que l’appel à changer les habitudes de vie se heurte à une résistance croissante, il existe une volonté manifeste d’adopter des comportements plus écologiques, notamment dans la réduction de l’utilisation de la voiture.

Les gouvernements sont perçus comme les principaux acteurs du changement climatique, plutôt que les citoyens. 56% des personnes interrogées pensent que leurs gouvernements prennent des mesures en matière de changement climatique, une augmentation par rapport aux 48% de 2019. Cependant, ce sont surtout les autorités locales, souvent les premières à faire face aux catastrophes météorologiques, qui ont gagné en visibilité sur les questions climatiques, avec une progression de 14 points en cinq ans.
Les mesures de politique climatique, en particulier celles affectant les libertés individuelles, rencontrent une résistance notable. Certaines initiatives, telles que la construction limitée d’infrastructures, sont plus acceptées. L’approche consistant à « augmenter la densité urbaine en favorisant les immeubles collectifs plutôt que les maisons individuelles » suscite des opinions fortement divergentes selon les régions : elle trouve un écho positif en Inde, en Chine, en Indonésie, ainsi qu’en Afrique et au Moyen-Orient, tandis qu’elle est largement désapprouvée en Europe, y compris en France, ainsi qu’au Japon et en Corée