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A la découverte de l’herboristerie blésoise Herbacadabra

Les futurs professionnels de santé du Loir-et-Cher sont déjà parmi vos proches !

Herbacadabra est une herboristerie située au cœur du Quartier des Arts à Blois, précisément au 46, rue Saint-Lubin, dirigée par Olivier Blondeau, un sachant en matière de plantes et de bien-être naturel. La boutique, au sein de la plus ancienne rue de Blois, propose une large gamme de produits naturels, notamment des herbes médicinales, des tisanes, des épices, des huiles essentielles, et même des élixirs comme ceux de fleurs de Bach.

Cette herboristerie est plus qu’une simple boutique, c’est aussi un lieu où Olivier partage volontiers ses connaissances à travers des conseils personnalisés, des consultations en herboristerie. Les clients peuvent y trouver des solutions naturelles pour divers maux. Cet expert réalise également, selon les prescriptions des thérapeutes, des mélanges de plantes, d’huiles essentielle. Il propose même, depuis peu, des mélanges de plantes en dégustation. Partons donc à la découverte de l’herboristerie blésoise Herbacadabra.

Une approche centrée sur le groupe sanguin

Olivier Blondeau base une grande partie de son approche sur le groupe sanguin de ses clients. « Ma base, par rapport à la personne, c’est le groupe sanguin, c’est la nature de la personne. » Selon lui, chaque groupe sanguin correspond à une nature spécifique, influençant la manière dont le corps réagit aux plantes. « Il faut des plantes acides pour quelqu’un qui a trop d’amertume dans son corps, car sinon cela travaille beaucoup le système digestif » explique-t-il, soulignant l’importance de personnaliser les soins en fonction de chaque individu. D’ailleurs, les plantes agissent plus rapidement sur les personnes du groupe B, ou AB.

Olivier ne cesse jamais d’apprendre. « Je fais une formation par an, actuellement c’est en naturopathie. Aujourd’hui, en tant qu’herboriste et donc pas thérapeute, si je dois conseiller, je dois proposer au moins deux plantes. En tant que naturopathe je pourrai ne conseiller qu’une plante. Le langage change, il pourra être plus précis. » Mais d’ores et déjà, notre herboriste, pour évaluer des besoins spécifiques (pas systématiquement), a son questionnaire de comportement de 40 questions pour aider ses clientes et clients. « A partir de là, il y a un élixir qui sert à mettre en mémoire la plante que je vais conseiller. Car le corps a une mémoire, le premier étant l’estomac. Ensuite, chaque année, il y aura juste la plante à prendre. Par exemple l’eucalyptus pour la respiration. On ne peut pas dire qu’une plante peut soigner, mais elle peut aider pendant un certain moment sur un défaut naturel du corps. Et le problème peut disparaitre si au même moment de la saison on prend la plante idoine. On peut également agir en prévention, par exemple lors des périodes de stress comme la rentrée. »

Loin de rejeter la médecine conventionnelle, Olivier Blondeau voit son travail comme complémentaire. Il note que de nombreux médicaments modernes sont basés sur des extraits de plantes, bien que souvent modifiés par des produits chimiques. « En fait, leurs médicaments, pour moi, ce sont les effets des plantes concentrés, ils sont boostés pour agir rapidement » dit-il.

A Blois, les soucis récurrents sont digestifs ou liés au sommeil

Olivier Blondeau ne se contente pas de conseiller des plantes ; il incarne une vision où l’écoute, l’empathie et la patience sont au centre de sa pratique. « Il faut être très à l’écoute, patient, calme, et faire preuve de beaucoup d’empathie envers les gens », explique-t-il.

Parmi les préoccupations courantes des clients de Herbacadabra figurent les troubles digestifs, les problèmes de sommeil. Une spécificité blésoise qui peut être expliquée par un trop bon coup de fourchette.

Olivier Blondeau

Un art de vivre au quotidien

Notre herboriste blésois insiste sur l’importance de l’écoute de son corps. « Plus on écoute ses ressentis, moins on est malade, » conseille-t-il. Pour lui, une bonne santé commence par une attention quotidienne aux signaux que le corps envoie, notamment au réveil. « Il faut savoir dans quel état on est, » explique-t-il, car le corps travaille beaucoup pendant la nuit. Et donc agir, mais aussi avoir quelques rituels.

Lui a une habitude quotidienne. « Le matin, je bois un grand verre d’eau chaude, c’est pour réveiller le corps », dit-il comme un conseil à toutes et tous. Cette simple action fait partie de sa routine matinale, qu’il associe à d’autres pratiques comme le Qigong. « Cela permet de bien commencer la journée, avant le déjeuner et la toilette », affirme-t-il. Et avant de dormir, il faut veiller à bien s’oxygéner.

Herbacadabra à Blois

Dans son travail quotidien, Olivier est confronté à une réalité complexe : l’interaction avec la médecine conventionnelle. « Quand une personne prend des médicaments allopathiques, il faut être extrêmement vigilant pour éviter le surdosage« , explique-t-il. Cette prudence est au cœur de son approche, où l’adaptation est essentielle.

Toutefois, l’herboriste regrette que la société actuelle ait en grande partie perdu le contact avec les remèdes naturels. « Aujourd’hui, on a perdu un peu le sens des plantes », constate-t-il. Cette perte, qu’il attribue à l’industrialisation et à la médicalisation excessive, le pousse à sensibiliser ses clients sur l’importance de se reconnecter à la nature et de redécouvrir les vertus des plantes.

En France, bien que le métier d’herboriste ne soit pas officiellement reconnu, les pharmaciens peuvent vendre des plantes médicinales. Olivier Blondeau dispose lui d’un diplôme européen qui lui permet d’exercer le métier. « Ainsi j’ai appris sur des plantes qui ne sont pas en France », précise-t-il.

La pratique de l’herboristerie sur le territoire national est un sujet complexe en raison d’une législation restrictive. Depuis la Seconde Guerre mondiale*, l’exercice de l’herboristerie a été sévèrement limité. « Pendant la guerre, un traité a été signé qui a conduit à l’interdiction de la profession d’herboriste », raconte Olivier Blondeau. « C’est Pétain qui a signé ce décret, et après la guerre, cela a conduit à la suppression des herboristes pour donner plus de contrôle à la médecine conventionnelle. »

Cette histoire a laissé une trace durable sur la profession, qui peine à retrouver sa place dans le paysage de la santé en France. « On ne peut pas être herboriste agréé comme ça », dit-il, précisant qu’il ne suffit pas d’avoir une formation pour ouvrir une boutique. « On ne fait pas de médecine nous, on prend la plante, on apprend ce que ça peut faire sur l’être humain et après on partage avec les gens. C’est tout. »

Cette distinction est essentielle pour les herboristes qui souhaitent être reconnus pour leur expertise sans empiéter sur le domaine médical. Leur savoir, basé sur des siècles de tradition, reste une ressource précieuse pour celles et ceux qui cherchent des alternatives ou des compléments.

Dans un monde en constante évolution, où l’incertitude et le stress sont omniprésents, l’approche d’Olivier Blondeau, ancrée dans la tradition et le respect du vivant, offre une alternative précieuse. Pour lui, « la société change, mais c’est nous la société, il y a tout à créer ». Une réflexion qui résume bien son approche : réinvestir notre pouvoir personnel pour mieux vivre et se soigner, en harmonie avec notre environnement.


Herbacadabra, 46 rue Saint-Lubin, ouvert mercredi de 14h à19h, du jeudi au samedi de 10h à 14h et de 15h à 19h.


*En 1941, sous le régime de Vichy, le maréchal Pétain a supprimé le diplôme d’herboriste en France, une décision qui a eu des répercussions durables sur la profession et l’accès aux plantes médicinales dans le pays. Cette suppression a été largement influencée par les pressions du Conseil Supérieur des Pharmaciens, créé par le régime de Vichy, qui souhaitait renforcer le monopole des pharmaciens sur la vente de médicaments, y compris ceux à base de plantes. En centralisant la distribution des plantes médicinales, le régime cherchait à contrôler davantage le secteur de la santé, favorisant ainsi l’essor de l’industrie pharmaceutique moderne.

L’herboristerie, une pratique ancienne en France, a ainsi été reléguée au second plan, et les herboristes se sont trouvés marginalisés. Le diplôme, autrefois reconnu et respecté, n’a jamais été rétabli malgré les tentatives de divers groupes pour réhabiliter cette profession. Les raisons de cette absence de rétablissement sont multiples, incluant des facteurs économiques, le lobbying puissant de l’industrie pharmaceutique, et un cadre réglementaire devenu de plus en plus complexe et restrictif pour la vente des plantes médicinales.

Aujourd’hui, la France est l’un des rares pays en Europe à ne pas reconnaître officiellement le métier d’herboriste, alors que d’autres pays comme le Royaume-Uni, la Belgique, et l’Allemagne continuent de le faire. En France, seules 148 plantes peuvent être vendues en dehors des pharmacies, une situation qui limite fortement les possibilités d’exercice pour les praticiens de l’herboristerie.

Les tentatives pour rétablir le diplôme d’herboriste se heurtent régulièrement à la résistance du lobby pharmaceutique. Cette situation perdure, malgré une demande croissante du public pour des soins plus naturels et une reconnaissance plus large des bienfaits des plantes médicinales.


**En France, bien que le métier d’herboriste ne soit pas officiellement reconnu, plusieurs écoles proposent des formations en herboristerie. Voici quelques-unes des principales écoles :

  • École Lyonnaise des Plantes Médicinales et des savoirs naturels (ELPM) – Située à Lyon, cette école est l’une des plus anciennes et propose des formations sur les plantes médicinales, la botanique, et la naturopathie. Elle est très réputée dans le domaine de l’herboristerie.
  • École Bretonne d’Herboristerie Cap Santé – Basée en Bretagne, cette école offre des formations en herboristerie et phytothérapie, et participe activement à la promotion et la reconnaissance de la profession en France.
  • École des Plantes de Paris – Cette école propose des cours sur l’utilisation des plantes médicinales et l’herboristerie, et est connue pour ses formations en ligne et en présentiel.
  • L’Institut Francophone de Formation en Herboristerie (IFFH) – Proposant des formations à distance, l’IFFH offre une large gamme de cours sur les plantes médicinales et l’herboristerie, accessibles depuis n’importe où en France.
  • École Française d’Herboristerie (EFH) – Cette école propose des formations en herboristerie à distance, avec un programme qui couvre l’ensemble des aspects de l’herboristerie moderne.

Ces écoles offrent des formations variées, souvent en ligne, pour répondre à la demande croissante pour des soins naturels et l’utilisation des plantes médicinales en France. Elles proposent des certifications et des diplômes privés qui attestent des compétences acquises en herboristerie, phytothérapie, et botanique. Par exemple :

  • Certificat d’herboriste : Ce type de certificat est délivré après une formation approfondie sur l’utilisation des plantes médicinales. Il valide les connaissances en identification, cueillette, préparation et utilisation des plantes pour des soins naturels.
  • Certificat en phytothérapie : Certaines écoles proposent également un certificat en phytothérapie, qui couvre l’usage thérapeutique des plantes, souvent dans le cadre de la naturopathie.
  • Diplôme de conseiller en herboristerie : Ce diplôme est souvent proposé par des écoles comme l’IFFH. Il atteste des compétences nécessaires pour conseiller le public sur l’utilisation des plantes médicinales.
  • Diplôme d’herbaliste : Certaines écoles proposent un diplôme d’herbaliste, qui est similaire au certificat d’herboriste, mais avec un accent plus marqué sur la préparation des remèdes à base de plantes.

Ces diplômes et certificats, bien qu’ils soient reconnus dans le secteur privé et au sein de certaines associations professionnelles, n’ont pas de reconnaissance officielle de la part de l’État français.

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