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Inauguration et hommage au Théâtre Nicolas Peskine

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Vendredi 18 octobre 2024, le nouveau hall du Théâtre Nicolas Peskine, à Blois, a officiellement été inauguré dans une atmosphère empreinte de respect et d’émotion. Ce baptême a marqué la reconnaissance publique de la contribution majeure de Nicolas Peskine, dramaturge et metteur en scène décédé en 2001, ainsi que la fin de la Compagnie du Hasard, un collectif théâtral qui a marqué la scène artistique locale et bien au-delà.

Sous la direction de Marc Gricourt, maire de Blois, et en présence de nombreux acteurs locaux, cet événement a permis de revenir sur la riche histoire du théâtre blésois et l’héritage qu’a laissé Nicolas Peskine à la ville. Le maire a profité de cette inauguration pour mettre en avant l’importance du théâtre dans la vie culturelle de Blois. « Ce théâtre n’était pas forcément accueillant avant les travaux, mais aujourd’hui, il est devenu un lieu d’accueil digne de ce nom. Je suis très heureux de le voir transformé ainsi », a déclaré Marc Gricourt, avant de remercier les services municipaux et les entreprises ayant réalisé les travaux de rénovation.

Théâtre Nicolas Peskine

Un théâtre métamorphosé

L’inauguration a donc permis de dévoiler un nouveau hall d’accueil, modernisé pour offrir une meilleure expérience aux spectateurs. Cette rénovation s’inscrit dans une dynamique culturelle, comme l’a souligné Marc Gricourt : « Avec la construction du nouveau théâtre pour la scène nationale, le Théâtre Nicolas Peskine permettra à nos troupes de théâtre, qu’elles soient professionnelles ou amateurs, d’avoir un lieu où se produire. Cela reflète notre souhait d’accompagner la culture et d’offrir un accès élargi au plus grand nombre. »

Théâtre Nicolas Peskine

Le maire n’a pas manqué de rappeler les origines de ce lieu théâtral, né de l’initiative de Nicolas Peskine. Après avoir fondé la Compagnie du Hasard en 1977, Nicolas Peskine découvre en 1980 les hangars désaffectés de la Maison des Provinces à Blois. Avec patience et ingéniosité, il transforme ces espaces en un lieu de résidence pour les artistes de Blois et du monde entier, en s’appuyant sur le soutien public et privé. Le théâtre devient un espace de création, d’échanges et de partage. Nicolas Peskine y développera des projets audacieux, tels que Mir Caravane en 1989, une caravane théâtrale itinérante parcourant l’Europe de Moscou à Paris.

Rémi Boinot

Rémi Boinot : « C’est un lieu de partage »

Lors de cette soirée mémorable, l’artiste Rémi Boinot, lui-même grand contributeur à la scène artistique blésoise et auteur de l’œuvre exposée Faire Face, a pris la parole pour évoquer ses souvenirs de travail avec Nicolas Peskine. Son œuvre, désormais exposée dans le nouveau hall du théâtre, incarne une continuité de cet esprit créatif et collaboratif.

Théâtre Nicolas Peskine
« Faire face » de Rémi Boinot

Rémi Boinot a souligné l’importance du théâtre comme lieu d’expérimentation : « Le théâtre est un lieu d’apprentissage qui m’a permis de ne pas me limiter à une seule définition d’artiste. C’est ici que j’ai compris qu’il ne faut jamais négliger aucun des éléments qui permettent de s’exprimer. » Il a également partagé des souvenirs marquants de sa collaboration avec Nicolas Peskine et l’impact que cela a eu sur sa propre carrière : « Nicolas avait un véritable art de la conversation, il ne laissait jamais place au mensonge. Ce dialogue avec lui, cette exploration de l’espace scénique avec les comédiens, était formidable. »

L’artiste a également évoqué les moments forts des festivals de théâtre européens organisés par Nicolas Peskine, des événements qui, à l’époque, semblaient avant-gardistes : « L’Europe, ça ne voulait pas dire grand chose à l’époque. On a vu des choses absolument extraordinaires, des spectacles de très grande qualité. Il y avait peu de spectateurs, mais beaucoup d’artistes. Ces festivals nous ont aussi appris énormément sur ce que peut être une création artistique. »

Christian Peskine : « une vie extraordinaire »

Christian Peskine, un des frères aînés de Nicolas, a également pris la parole pour évoquer la trajectoire de vie de son frère. Il a partagé des anecdotes sur leur enfance, la relation spéciale de Nicolas avec leurs parents et l’engagement politique du dramaturge durant Mai 68. « Son langage maoïste semblait du charabia à notre père, mais il n’a jamais exprimé son désaccord avec Nicolas, préférant toujours discuter avec lui. »

C’est aussi au travers du théâtre que Nicolas a trouvé sa véritable voie. Christian Peskine a évoqué l’écriture de sa première pièce écrite en prison, Histoire de sortir, et la fondation de la Compagnie du Hasard, avant de rappeler le moment tragique où Nicolas fut frappé par la méningite. « De cette épreuve, il est ressorti avec une force extraordinaire. Malgré son fauteuil roulant, il a dirigé des centaines de personnes, formé des dizaines d’autres, et accueilli de jeunes Blésois en quête de nouvelles idées. Nicolas était un colosse. Même dans son fauteuil, il a continué à diriger, à inspirer, à créer. »

Théâtre Nicolas Peskine

La touche de Danièle

La conclusion devait forcément revenir à Danièle Marty, la compagne de Nicolas Peskine, émue aux larmes par les souvenirs évoqués par Christian. A l’heure de proposer « Allez Salut ! », les adieux de la Compagnie du Hasard, la comédienne a voulu apporter de la joie. « Ce sont des adieux, mais bon sang de bonsoir, ce n’est pas un enterrement ! » a-t-elle lancé, rappelant que, malgré la fin d’une ère théâtrale, il ne fallait pas sombrer dans la nostalgie : « L’avenir ! L’avenir ! Vive le monde moderne ! Toujours tout droit ! Pas de nostalgie ! » Et c’est avec un personnage sorti de nulle part qu’elle prit la direction de la Laponie !

Théâtre Nicolas Peskine
Théâtre Nicolas Peskine

Un théâtre d’avenir

L’inauguration du nouveau Théâtre Nicolas Peskine ne fut pas seulement concentré sur le passé, ce fut aussi un regard tourné vers l’avenir de la création artistique. D’ailleurs Fabienne Quinet, adjointe à la culture, a voulu affirmer que « la ville de Blois s’était engagée depuis plusieurs années dans une démarche d’acquisition d’œuvres d’art, pour enrichir ses collections et soutenir les artistes locaux. L’acquisition de l’œuvre ‘Faire Face’ de Rémi Boinot s’inscrivant dans cette logique. »

Le Théâtre Nicolas Peskine devient durablement un lieu vibrant de mémoire et d’avenir, un lieu qui continuera à accueillir des générations de jeunes artistes, des troupes professionnelles et amateurs, et qui, à l’image de Nicolas Peskine, restera un espace de partage, de dialogue et de création.

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