Les futurs professionnels de santé du Loir-et-Cher sont déjà parmi vos proches !
AgendaCultureVie locale

Congruence et création : l’art végétal d’Océane Baudewyn

Aux Greniers de Vineuil, en ce mois d’août et jusqu’au 6 Septembre 2025, les murs de sa galerie portent des empreintes aux contours fluides et aux couleurs profondes. Elles sont le fruit d’un processus qui conjugue savoir-faire artisanal, attention au vivant et exigence de cohérence. Derrière ces œuvres biomorphiques, Océane Baudewyn revendique une pratique où la création et la vie quotidienne sont traversées par une même ligne de conduite : la congruence.

Car l’artiste veille à ce que chaque élément de sa pratique reste aligné avec ses valeurs : cartes de visite, reliures, carnets de nuanciers réalisés à partir de livres récupérés. Pour elle, ce souci n’est pas un impératif moral, mais une invitation : montrer que l’on peut créer avec ce que la nature offre, en respectant ses équilibres, et que ce geste peut créer du lien – entre les personnes, entre générations, et avec le vivant.

Océane Baudewyn

Un virage écologique assumé

« J’ai toujours peint et dessiné », confie-t-elle d’emblée. Les études, pourtant, la mènent vers une autre discipline : la photographie. Lilloise, elle intègre l’école Saint-Luc à Tournai, en Belgique, où l’enseignement associe cours pratiques et formation artistique générale. Elle y suit aussi des cours de dessin et de peinture. Après l’école, elle voyage, travaille, s’investit dans le domaine social. Mais l’énergie que ce métier lui demande assèche peu à peu l’élan créatif. « Je ne me mettais plus dans la création, ou alors c’était très succinct. » En 2023, elle décide se consacrer entièrement à son art. Début 2024, elle crée son statut d’artiste-auteur.

À la reprise, une évidence s’impose : impossible de continuer avec les matériaux qu’elle utilisait auparavant, acrylique ou gouache, tous issus de procédés industriels et de dérivés pétroliers. « Si ma création n’est pas congruente avec ma vie, ça ne marche pas. » Elle écarte donc toute peinture synthétique et se tourne vers les encres végétales, extraites de fleurs et de plantes.

Ce choix entraîne une série d’expérimentations : extraction des couleurs, découverte de la teinture, fabrication de pigments. Ces recherches l’amènent à modifier ses techniques : du travail à l’encre, elle passe à des méthodes qui lui permettent de peindre de nouveau sur chevalet, tout en continuant d’explorer la transparence et la fluidité. La production de son propre papier reste ponctuelle, d’autant plus qu’elle travaille aussi sur toile, une toile qu’elle récupère.

La couleur comme déclencheur

Le véritable déclic, dit-elle, est venu de la couleur. « Il y a des palettes qui se sont ouvertes devant moi, je me disais : waouh, c’est incroyable. » L’année 2024 est largement consacrée aux nuanciers : comprendre, tester, classer les teintes obtenues. Ce travail patient explique que les grands formats soient encore rares : les débuts se sont faits avec de petites quantités de matière. Avec l’expérience, les formats s’agrandissent.

Océane Baudewyn

Sa palette suit souvent le rythme des saisons : teintes chaudes en ce moment, terres présentes toute l’année. Certaines couleurs sont donc constantes, d’autres éphémères, liées aux récoltes et aux cycles naturels.

Une matière première locale et respectée

Les fleurs et plantes viennent de différents lieux : bords de Loire, jardins d’amis, pétales récupérés après leur chute. Elle a bénéficié d’un voisin aux plantations abondantes, qui l’autorisait à prélever. En milieu naturel, elle applique une règle : ne jamais cueillir plus de 10 % de ce qui est présent. « Avec deux ou trois fleurs, on a déjà une bonne quantité de couleur. »

Océane Baudewyn

Un style en évolution

Son style actuel conserve des échos de ses débuts : à quinze ans déjà, elle peignait des silhouettes à main nue, sans pinceau. Aujourd’hui, la silhouette est toujours là, mais nourrie par de nouvelles sources : formes racinaires, structures fibreuses, ramifications arborescentes, planches anatomiques.

Elle décrit une recherche qui oscille entre figuration et abstraction. Certaines œuvres prennent des allures très abstraites, mais restent ancrées dans des formes existantes qu’elle transpose. L’humain y est presque toujours présent : enraciné dans la nature, ou dans un mouvement de déploiement. Des éléments circulaires, une dimension spirituelle, et l’idée qu’« il y a une âme en toute chose » traversent son travail.

Elle aime « partir de formes très communes du vivant et leur donner vie », jusqu’à ce que le paysage lui-même devienne personnage, animé et en dialogue avec nous. Ce rapport au vivant s’accompagne d’une résonance temporelle : son geste porte quelque chose d’ancestral.

La construction des œuvres varie. Certains motifs sont totalement aléatoires : un trait, puis la couleur laissée libre de se glisser dans la trace. D’autres sont partiellement pensés, surtout pour la disposition générale. Les techniques influencent ce rapport : à l’encre, elle travaille parfois directement à l’eau avant d’ajouter la couleur. Cette alternance entre spontanéité et réflexion accompagne une évolution continue.

Ateliers et transmission

Parallèlement à la création, Océane Baudewyn organise des ateliers. Ainsi, le samedi 30 août, elle tiendra un stand-atelier lors de l’Estival des Greniers. Le 6 septembre, toujours aux Greniers de Vineuil, elle animera un atelier d’apprentissage des encres végétales, au mortier-pilon, « un acte très primitif ».

Pour en savoir plus : oceanebaudewyn.com et instagram.com/oc.bdw/

Votre annonce sur Blois Capitale

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page
Blois Capitale

GRATUIT
VOIR