À Blois, l’église Saint-Nicolas restaurée rouvre ses portes avec un concert de « l’Oiseau lyre »
Vendredi 5 décembre, à partir de 17 h 30, l’église Saint-Nicolas retrouvera intégralement son public après la fin d’un vaste chantier de restauration. L’ouverture des portes permettra d’arpenter un monument rendu à sa clarté, juste avant l’inauguration officielle prévue à 18 h. La soirée se prolongera à 19 h avec un concert de la compagnie « l’Oiseau lyre », donné dans un cadre dont les volumes, les vitraux et la verticalité ont retrouvé leur éclat. L’événement est gratuit, ouvert à tous et sans réservation, dans la limite des places disponibles. Cette réouverture, à l’occasion de la Saint-Nicolas, marque l’achèvement d’un projet de 3,3 M€, initié pour consolider, restaurer et magnifier un édifice inscrit depuis 1840 au titre des monuments historiques.
Proche de la Loire, l’église Saint-Nicolas offre l’une des images les plus puissantes du patrimoine du Val de Loire. Installée au pied du château royal, au cœur du quartier du Foix, elle s’inscrit dans un paysage historique où s’entrecroisent rues anciennes, perspectives monumentales et souvenirs médiévaux. Les visiteurs pourront parcourir un espace où la rigueur des lignes, la hauteur des voûtes et l’ordonnancement de la lumière racontent une histoire de près de neuf siècles.
Une soirée musicale au cœur du chœur gothique
Le concert proposé par « l’Oiseau lyre » prolongera cette mise en lumière. Le programme réunit quelques-uns des airs les plus emblématiques du répertoire sacré et traditionnel — Ave Maria, Douce nuit, Amazing Grace, O Holy Night, l’Alleluia de Mozart — et des pages lyriques comme des extraits de La Flûte enchantée. Les voix de Geneviève Emonet, Esther Pereira et William Garlick se mêleront aux sonorités du piano, du violon et du violoncelle pour donner corps à une atmosphère de grâce, de spiritualité et d’émotion.
Une histoire profonde, inscrite dans la pierre
L’édifice que l’on visite aujourd’hui correspond à l’ancienne abbatiale Saint-Laumer. Son histoire remonte au IXᵉ siècle, lorsque des moines, fuyant les invasions normandes, fondent une première abbaye. Au XIIᵉ siècle, un nouveau chantier débute : le chœur adopte des voûtes d’arêtes et des ogives archaïques, annonçant la transition vers le gothique. La nef, construite au XIIIᵉ siècle, assume pleinement cette nouvelle esthétique, dans une proximité stylistique avec la cathédrale de Chartres. Au fil des siècles, l’église connaît reconstructions, dommages et restaurations, avant de perdre ses moines en 1791. L’année suivante, elle adopte le vocable de Saint-Nicolas, en mémoire d’une église paroissiale voisine détruite pendant la Révolution. Les deux flèches qui forment aujourd’hui sa silhouette n’apparaissent qu’au XIXᵉ siècle, élevées en 1877 pour la tour sud et en 1899 pour la tour nord.
