Pourquoi les nazis pensaient camoufler ou peindre la basilique

La Basilique Notre-Dame-de-la-Trinité est relativement incontournable à Blois. Visible de loin grâce à son clocher, qui, par sa ressemblance frappante avec un immense crayon, a été surnommé « Le Caran d’Ache ». C’est ce qu’on peut lire dans « Le Loir-et-Cher insolite et secret » de Jean-Paul Sauvage, Pascal Nourrisson et Dominique Mauclair (éditions Sutton). Ce monument, percuté par la Seconde guerre mondiale, a connu quelques affres.
Une histoire richement tissée
L’édification de la basilique a traversé diverses péripéties architecturales, artistiques et historiques avant d’atteindre sa forme actuelle.
Malgré les critiques, le père Clovis, passionné et déterminé, a sollicité le soutien des abonnés de sa revue, qui sont devenus de généreux donateurs pour le projet. Grâce à cette solidarité, la construction de la basilique a débuté en 1932, supervisée par l’architecte Charles-Henri Besnard. Grâce à ses techniques innovantes, la structure initiale de l’église est assemblée en béton armé. Mais après divers obstacles, c’est finalement l’architecte Paul Rouvière qui a radicalement transformé l’édifice, introduisant des galets de la Loire dans sa conception, lui conférant un effet marbré distinctif.
Les travaux de construction de la Basilique furent temporairement suspendus en raison de problèmes techniques et de litiges, avant d’être repris en 1935 par l’architecte Paul Rouvière. Ce dernier apporta une vision novatrice, favorisant des méthodes non conventionnelles, l’utilisation de matériaux inédits, l’adoption de techniques industrielles, tout en délaissant le style pittoresque au profit de formes pures, marquant ainsi une orientation vers un Art Moderne. Il opta pour le béton bouchardé, révélant ainsi le gravier de la Loire, conférant à la Basilique une authenticité et une chaleur que le simple ciment n’aurait pas su apporter. Pour orner la Basilique, Rouvière s’entoura d’artistes tels que Louis et Jean Barillet, responsables de la mosaïque du chœur et des vitraux, et Jean Lambert-Rucki, créateur du chemin de croix et des bas-reliefs du chœur.
La finalisation de la Basilique fut menée à bien par le père Grégoire et l’architecte Yves-Marie Froidevaux, et l’édifice fut consacré en 1949. En 1956, le pape Pie XII lui octroya le prestigieux titre de « Basilique ».
La basilique face à la guerre
Durant la guerre, le clocher imposant de la basilique est devenu une préoccupation majeure pour les Allemands. Sa visibilité lointaine posait un risque, car elle pouvait servir de repère pour les avions alliés, mettant en danger les infrastructures voisines, en particulier la caserne.
Les autorités allemandes ont envisagé à plusieurs reprises de camoufler ou de peindre la basilique. Des plans ont été élaborés, des discussions ont été engagées, mais chaque tentative a été contrecarrée, que ce soit par l’intervention des capucins, la sensibilité des officiers allemands sur le sujet… ou des circonstances imprévues.

Jusqu’à la fin de l’occupation allemande, le destin de la basilique a oscillé entre le respect de son art et les impératifs stratégiques de la guerre.
Rached Guide de Blois.
https://www.guidedeblois.fr/
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De la tribune au clocher en passant par la crypte, vous admirerez les vitraux et les chapelles de cet art nouveau de l’entre deux guerres.