Racisme en hausse envers les personnes noires de l’UE : un appel à l’action

L’Union européenne, réputée pour sa diversité culturelle et sa promesse d’égalité, est confrontée à une préoccupation croissante. Selon une récente enquête menée par l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (FRA), presque la moitié des personnes d’ascendance africaine résidant dans l’UE sont victimes de racisme et de discrimination au quotidien. Une réalité inquiétante qui montre une augmentation depuis 2016.

Le rapport, intitulé « Être noir dans l’UE », vise à mettre en lumière les défis auxquels sont confrontées les personnes d’ascendance africaine en Europe. Bien que des législations anti-discrimination aient été instaurées dès 2000, les chiffres montrent une tendance alarmante à la hausse.

• Discrimination raciale : 45% des répondants ont déclaré avoir été victimes de racisme au cours des cinq dernières années, soit une hausse de 6% depuis 2016. L’Allemagne et l’Autriche affichent des chiffres particulièrement élevés, avec plus de 70% de victimes.
• Harcèlement raciste : Près d’un tiers des répondants ont signalé avoir été victimes de harcèlement en raison de leur race, et les femmes, les individus éduqués et ceux qui portent des vêtements religieux sont particulièrement touchés.
• Profilage racial par la police : Plus de la moitié des répondants estiment que leur dernière interpellation était le résultat d’un profilage racial. Une telle expérience diminue considérablement la confiance envers les forces de l’ordre.
• Difficultés sur le marché du travail : La recherche d’emploi reste un champ de bataille, 34% des répondants déclarent avoir été discriminés lors de la recherche d’emploi.
• Défis en matière de logement et de pauvreté : La montée des coûts de la vie affecte de manière disproportionnée les personnes d’ascendance africaine. Trouver un logement devient de plus en plus difficile, 31% des répondants affirmant avoir été discriminés lors de cette quête.
• Challenges éducatifs : Les jeunes noirs sont trois fois plus susceptibles d’abandonner prématurément leurs études. De plus, le racisme à l’école semble augmenter, avec davantage de parents signalant que leurs enfants ont été victimes de racisme en 2022 qu’en 2016.

Face à ces préoccupations, la FRA a formulé plusieurs recommandations pour l’UE et ses États membres, allant de la mise en œuvre effective des lois anti-discrimination à la mise en place de politiques spécifiques dans des domaines tels que l’éducation, l’emploi, le logement et les soins de santé.

Michael O’Flaherty, directeur de la FRA, a déclaré : « Il est choquant de ne voir aucune amélioration depuis notre dernière enquête de 2016 […] L’UE et ses États membres devraient utiliser ces conclusions pour mieux cibler leurs efforts […] sans racisme ni discrimination ».

Ce rapport, basé sur les témoignages de plus de 6.700 personnes d’ascendance africaine vivant dans 13 pays de l’UE (Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Pologne, Portugal et Suède), sert de rappel.

Les données révèlent des écarts significatifs entre les treize pays de l’Union européenne analysés. Par exemple, en Autriche, 72% des personnes noires et 76% en Allemagne affirment avoir subi du racisme, tandis que ce taux est de 56% en Belgique et seulement de 26% au Portugal. En France, bien que le taux ait baissé à 37% par rapport à 46% en 2016, près de la moitié des répondants (48%) ont signalé avoir été profilés racialement par la police, une préoccupation que l’ONU avait déjà mise en lumière en mai.