Ce que nous murmurent les murs de Blois

Dans les ruelles encore pavées et les voies animées de Blois, si vous levez les yeux, vous pouvez être témoin d’un passé pas totalement oublié. Les murs de notre charmante ville racontent une histoire, celle des enseignes et des publicités murales d’autrefois.
D’où vient cet art de rue ?
Au XVIIIe siècle, bien avant l’arrivée des affichages numériques, les murs étaient le canevas de choix pour les publicitaires. Ces réclames murales, qui ont pris de l’ampleur au siècle suivant, étaient un moyen efficace de transmettre des messages dans une ère où les journaux étaient moins influents. Positionnées stratégiquement près des carrefours et des routes principales, ces annonces étaient simples, directes et accessibles, même à ceux qui ne savaient pas lire.
Une régulation nécessaire
Face à cette explosion de publicités murales, le gouvernement de l’époque a instauré une taxe en fonction de l’emplacement, pour éviter la saturation visuelle. Cela a incité de nombreuses entreprises à privilégier les zones rurales, où les coûts étaient moindres.
Une époque, des choix
Il est curieux de noter que bon nombre de ces annonces vantent des boissons alcoolisées comme le Saint-Raphaël, Suze, Byrrh, Cinzano, Cognac Martel ou encore Dubonnet, marque la plus répandue des murs peints publicitaires. À une époque où la sécurité routière avait un aspect différent de celle d’aujourd’hui, ces boissons avaient fière allure sur les façades.

Les vestiges encore présents
Heureusement pour les amoureux de ces expressions publicitaires, quelques-unes ont survécu à l’épreuve du temps. Par exemple, la publicité Dubonnet au 83 avenue du Président Wilson, cachée et protégée par le lierre pendant des années, reste une fenêtre ouverte sur le passé. De même, 90 avenue de Verdun, on peut encore apercevoir les traces de Cinzano.

Il est également fascinant de découvrir que la publicité pour le ramonage Barbereau frères, située rue du Bourg Neuf, est présente depuis le début du XXe siècle.

Un patrimoine à préserver
Ces publicités murales, même si elles sont décolorées par le temps, demeurent une partie essentielle de notre patrimoine culturel. Elles rappellent une époque révolue, où l’art et la publicité se rencontraient sur les murs de nos rues. Pour les générations futures, elles servent de témoins silencieux d’une époque où la simplicité primait sur le clinquant.