Changement d’heure : une vieille tradition qui peut poser problème
Dimanche 29 octobre, à 3 heures du matin, les horloges reculeront d’une heure. Une tradition vieille de plus d’un siècle en France, mais dont l’utilité est aujourd’hui largement remise en cause.
C’est une coutume qui ponctue la vie des Français depuis 1976. Dans la nuit du samedi au dimanche, les montres et téléphones afficheront une heure de moins. Une initiative née pour économiser l’énergie, mais dont les bénéfices sont aujourd’hui contestés.
Un peu d’histoire…
La première introduction du changement d’heure en France remonte à 1917. Après une pause à la Libération, il est réintroduit en 1976, suite au choc pétrolier. La France cherchait à minimiser le temps d’éclairage nocturne pour économiser du fioul. Toutefois, avec le recours croissant à l’éclairage à basse consommation, son utilité est de plus en plus débattue. Ajoutons à cela l’augmentation des accidents routiers lors des jours suivants le changement et les troubles du sommeil, particulièrement chez les jeunes et les personnes âgées.
Un débat européen
En 2019, le Parlement européen avait voté pour mettre fin à cette tradition. Mais la crise sanitaire a mis ce projet au second plan. Pourtant, dans le contexte de la crise énergétique consécutive à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, certains voient le changement d’heure comme une nécessité pour réduire la consommation d’électricité.
Des économies réelles ?
L’éclairage public, notamment, représente 40% de la consommation d’électricité des collectivités, soit l’équivalent d’un réacteur nucléaire. Pourtant, les économies générées par le changement d’heure semblent minimes : elles s’établissent autour de 0,07% de la consommation totale d’électricité. Des mesures alternatives, comme l’installation d’éclairages LED ou l’extinction nocturne des lampadaires, semblent plus prometteuses pour réduire la consommation d’électricité.
L’heure d’hiver : un danger pour les usagers de la route
Avec le retour de l’heure d’hiver, les risques d’accidents augmentent. Selon l’Observatoire de la sécurité routière, les accidents impliquant un piéton augmentent de 42% en novembre. La Sécurité routière encourage ainsi les usagers, en particulier les cyclistes, à être particulièrement vigilants et à adopter des dispositifs rétro-réfléchissants pour être mieux vus des automobilistes.
Un débat international
Plus de 140 pays ont déjà testé le changement d’heure. Cependant, en 2023, seuls 40% des États continuent de l’appliquer. Aux États-Unis, en Nouvelle-Zélande, ou encore au Chili, ce débat est tout aussi vif.