Colère des assistants d’éducation au « métier formidable » mais au « statut fort minable »

Ce jeudi 16 janvier, le syndicat CGT Éduc’action 41, soutenu par l’Union Départementale CGT 41, a appelé les Assistant·es d’Éducation (AED) et les Accompagnant·es des Élèves en Situation de Handicap (AESH) à faire grève dans le cadre d’un mouvement national. À Blois, le rassemblement s’est tenu à 11 heures devant le collège Michel Bégon. Cette mobilisation visait à dénoncer la précarité des conditions de travail et de rémunération de ces personnels essentiels à l’Éducation nationale.
Une mobilisation locale et significative
Raïssa Solvar, AED mobilisée lors de ce rassemblement, a témoigné de la réussite de cette mobilisation dans laquelle on trouvait huit AED et deux AESH. Les revendications portaient donc principalement sur les rémunérations, les conditions de travail, et les contrats. « Actuellement, les AED débutent leur carrière au SMIC. Nous demandons une augmentation de 400€ et l’établissement d’une grille indiciaire commune à celle des AESH, avec un indice majoré de 366 », a expliqué Raïssa. Bien que ces revendications ne soient pas nouvelles, la question de la grille indiciaire s’est intensifiée depuis la mise en place de la CDIsation en 2022. Les grévistes demandent également une revalorisation de la prime REP/REP+, actuellement versée à seulement 62 %. « Nous n’avons jamais eu d’explications sur ce montant réduit », a déploré Raïssa Solvar.

Des contrats précaires et des conditions de travail lourdes
La précarité des contrats reste une préoccupation majeure pour les AED. Ces derniers sont embauchés sous Contrat à Durée Déterminée (CDD), renouvelables chaque année pendant six ans, avant de pouvoir prétendre à un Contrat à Durée Indéterminée (CDI). Les AESH, de leur côté, bénéficient de contrats de trois ans renouvelables. « Nous souhaitons que les contrats des AED soient alignés avec ceux des AESH, ou une titularisation », a ajouté Raïssa Solvar. Car les AED et AESH sont des agents contractuels de droit public et ne bénéficient pas du statut de fonctionnaire, ce qui contribue à la précarité de leur situation professionnelle.
Concernant les conditions de travail, les AED dénoncent des horaires excessifs. « Je travaille plus de 41 heures par semaine, ce qui est lourd. Nous souhaiterions réduire ce volume à 36 heures », nous a expliqué Raïssa Solvar. Bien que cette charge de travail ne soit pas accompagnée d’une surcharge spécifique, le taux horaire reste fatigant sur une semaine complète.

Des perspectives limitées mais une volonté de dialogue
Les grévistes espèrent que cette mobilisation sera un premier pas vers un dialogue constructif avec les autorités compétentes. « Ce rassemblement est notre première action en tant qu’AED du collège Bégon », a précisé Raïssa Solvar. Si les revendications salariales, contractuelles et organisationnelles relèvent principalement du niveau national, les grévistes comptent sur une orientation claire vers les décideurs. Cette précarité, bien que dénoncée depuis plusieurs années, reste un frein majeur à l’attractivité et à l’efficacité de ces métiers.