[Podcast JBEL] Focus sur les Jardins de Cocagne (Bio-Solidaire)

Dans les deux nouveaux épisodes du podcast Journal de bord d’un élu local, l’élu écologiste Nicolas Orgelet et Gaël Point Bernard donnent la parole à Bruno Chauvet, coprésident de Bio-Solidaire et acteur clé des Jardins de Cocagne, à Blois. Ensemble, ils explorent la mission sociale, les défis économiques et les projets d’avenir de cette structure qui mêle agriculture biologique et insertion professionnelle.
Une mission sociale depuis 1993
Créée en 1993, l’association Bio-Solidaire, porteuse des Jardins de Cocagne à Blois, est une structure d’insertion par l’activité économique. Sa mission est claire : réinsérer des personnes éloignées de l’emploi en leur proposant des contrats de travail de 6 à 18 mois. Ces personnes, accompagnées par des conseillers en insertion professionnelle (CIP) et des encadrants maraîchers, reprennent confiance en elles et acquièrent des compétences pratiques dans le maraîchage biologique. Bruno Chauvet, horticulteur et pépiniériste de profession, est engagé dans l’association depuis plus de 20 ans. Désormais coprésident avec Christian Vételé, il explique : « On réinsère entre 60 et 80 personnes par an. Ils apprennent un métier, mais aussi à retrouver un rythme de travail avec des horaires stables et des consignes. Cela va bien au-delà de l’agriculture. »
Une agriculture biologique au service du social
Les Jardins de Cocagne cultivent 8 hectares de terres certifiées bio. Chaque semaine, ils produisent environ 500 paniers de légumes frais, distribués à des adhérents abonnés à l’année. Depuis janvier, le panier moyen coûte 13,50€ (9.50€ le petit), un ajustement qui reflète les hausses de coûts post-Covid : « On a dû s’aligner sur le marché. Avant, on vendait légèrement en dessous du prix moyen, mais on ne peut plus se permettre ce luxe », reconnaît Bruno Chauvet. Les paniers, composés de 3 à 4 kilos de légumes variés, sont disponibles dans plusieurs points de collecte répartis dans le Loir-et-Cher. L’association a également ouvert une boutique en vente directe, au 145 rue de Bas-Rivière, à Blois, permettant aux habitants de choisir leurs produits librement.
L’épreuve de la faillite et le renouveau
Tout n’a pas toujours été rose pour les Jardins de Cocagne. Une période critique a commencé en 2020, lorsque Val Bio Centre, une association qui commercialisait leurs paniers bio sur Paris, a capoté. Cette chute a entraîné un trou dans les finances de Bio Solidaire, mettant la structure en danger. Bruno Chauvet se souvient : « On a perdu d’un coup 4 000 paniers hebdomadaires. Cela a créé un manque de trésorerie de plusieurs centaines de milliers d’euros. Chaque mois, on se demandait si on allait pouvoir payer les salaires. » Grâce à l’aide du département, de l’agglomération de Blois et à l’implication des salariés et du conseil d’administration, Bio-Solidaire a tenu bon. Aujourd’hui, la structure voit enfin le bout du tunnel. En 2022, elle affichait encore un déficit de 59 000 euros, mais celui-ci est descendu à 18 000 euros en 2024, avec l’objectif d’équilibrer les comptes en 2025.
Diversification et projets d’avenir
Pour assurer son avenir, Bio-Solidaire mise sur la diversification. Une des initiatives phares est la cueillette libre, qui permet aux habitants de récolter eux-mêmes des petits fruits comme les fraises, les framboises et bientôt des mûres. « Les petits fruits ont une meilleure marge, et il manque de producteurs bio sur le territoire », explique Bruno Chauvet.
L’association a également commencé à planter des pommiers en collaboration avec le Conservatoire des Mille Variétés Anciennes. Bruno, spécialiste des petits fruits rares, teste également des cultures innovantes comme les agrumes rustiques et le fruit de la passion.
En parallèle, Biosolidaire explore de nouvelles sources de revenus grâce à la vente directe sur les marchés de Blois et des environs. Une activité qui, bien que bénéfique, nécessite une adaptation des équipes : « Travailler les week-ends et gérer la relation avec d’autres maraîchers, parfois inquiets de la concurrence, n’est pas simple. Mais cela fait partie de notre démarche pour stabiliser nos finances et relocaliser nos activités, » souligne Bruno.
Une démarche collective et participative
Un autre pilier du renouveau des Jardins de Cocagne est leur gouvernance participative. Bruno raconte : « Nous avons bâti un plan de relance avec la participation des salariés. Ils ont voté pour hiérarchiser les priorités et travaillent aujourd’hui dans des groupes dédiés à chaque projet. » Cette démarche inclut également un appel aux bénévoles. Que ce soit pour aider à la boutique, sur les marchés ou dans la distribution des paniers, l’association cherche à mobiliser des forces vives locales.
Crédits des podcasts Journal de Bord d’un élu local
- *Élu : Nicolas Orgelet,
- Vice-président de l’agglomération de Blois en charge de la transition écologique et énergétique, du Plan climat air énergie, de la biodiversité, des paysages, de la gestion des milieux aquatiques et prévention des inondation, du paysage
- Conseiller municipal de Blois et co-Président du groupe politique écologiste à la municipalité de Blois
- Suivi de projet – montage : Gaël Point Bernard
- Musique originale : Clément Oury
- Partenaires : StudioZef et Blois Capitale.