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Comment l’opération « De touristes à Loir-et-Chériens » transforme les visiteurs en habitants

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Dans la Biscuiterie de Chambord choisie pour son symbole — là même où la première famille installée avait scanné un QR code en 2024 — l’Agence d’attractivité du Loir-et-Cher, Be LC, a présenté ce 2 octobre les résultats de la deuxième édition de son opération « De touristes à Loir-et-Chériens ». L’initiative, lancée à titre expérimental l’an dernier, confirme son efficacité : séduire des visiteurs pour les transformer en habitants ancrés durablement. Le président du Conseil départemental et de l’agence, Philippe Gouet, a rappelé les enjeux : « En cinq ans, nous avons perdu environ 3 000 habitants. Il est nécessaire d’enrayer cette hémorragie, même si elle est lente. La finalité est de stabiliser la population. Dans les dix prochaines années, près de 2 600 départs à la retraite sont prévus dans le secteur privé. Il faut de nouvelles forces vives. »

L’opération – pilotée par Marie Lefèvre – s’appuie sur les atouts touristiques : « Le Loir-et-Cher accueille 6,2 millions de visiteurs chaque année. Bien sûr, Chambord et Beauval sont nos locomotives, mais il y a aussi les châteaux plus modestes, le val de Cher… Le message est clair : séduire les familles, particulièrement les actifs, qui viennent visiter Chambord et leur donner envie de s’installer. » Le président a salué l’action de l’agence d’attractivité : « En deux ans et demi, plus de 500 familles se sont installées durablement dans notre département. C’est un chiffre tout à fait satisfaisant. »

Karine Gourault : un travail de longue haleine

La directrice de l’agence, Karine Gourault, a insisté sur le caractère structurel de la démarche : « Nous ne sommes pas dans une impulsion touristique : s’installer, c’est un projet de vie. Notre rôle est de travailler avec les forces vives, les actifs. » Elle a rappelé le rôle central d’Aurore Héline, responsable du pôle Hospitalité et Emploi, qui accompagne les familles : « Il s’agit de vendre une vie en Loir-et-Cher, d’équilibrer projet professionnel et projet personnel. L’accompagnement consiste à rassurer, accompagner, pousser, mais aussi rendre autonomes les familles dans leur recherche d’emploi. »

Les QR codes permettent les contacts : 670 scans en 2025, 75 familles fortement intéressées. « Les touristes scannent, remplissent un questionnaire, puis nous les suivons dans le temps. Certains contacts pris l’an dernier reçoivent encore nos newsletters, nos appels, et leur projet mûrit. C’est un travail de semis et de patience. » Comme avec cet exemple d’une orthophoniste entrée en relation fin juin, dont l’installation est actée pour 2026. « Nous savons que ces projets prennent du temps. »

Pour Pascal Vittet, président de Gîtes de France Loir-et-Cher, les valeurs de l’opération résonnent avec celles de son réseau : « Le développement local durable est fondateur pour nous. Gîtes de France est né il y a 70 ans pour redynamiser des territoires ruraux. Accueillir, ce n’est pas seulement ouvrir une porte : c’est partager un territoire, une histoire, des conseils, devenir ambassadeur de sa région. » Il voit dans De touristes à Loir-et-Chériens une continuité : « Nos propriétaires vivent au quotidien avec les touristes, ils deviennent naturellement des relais pour transformer un visiteur en habitant. » La directrice de la Biscuiterie de Chambord, Guylaine Prieur, témoigne : « Je suis blésoise de naissance, Loir-et-Chérienne de cœur : participer était une évidence. Avec nos 11 magasins, nous avons une large surface de diffusion. Nos clients locaux sont eux-mêmes des ambassadeurs auprès de leurs familles et amis. »

Figure influente du développement économique dans le Loir-et-Cher, Yvan Saumet, a replacé la démarche dans son contexte économique : « Au départ, certains doutaient, pensant à un outil de communication. Mais le besoin est réel : nos entreprises doivent recruter. Avec un peu d’imagination et le soutien du Conseil départemental, on obtient des résultats concrets. » Le président de Territoires Développement Centre-Val de Loire rappelle que, malgré le ralentissement conjoncturel lié au manque de visibilité économique, la demande est structurelle : « Les départs à la retraite obligent à recruter. Ce qui compte, c’est de cibler les bons profils, en adéquation avec nos emplois. »

Une attractivité pérenne

Tous insistent sur la durée nécessaire : certaines familles s’installent en quelques mois, d’autres après deux ou trois ans. Karine Gourault souligne : « Les projets se déclenchent souvent au rythme des enfants — fin du collège, entrée en primaire… C’est un alignement des planètes. » Un exemple : une famille venue de Polynésie a mis 18 mois pour finaliser son installation, en fonction d’une mutation et d’un emploi pour le conjoint. Les installations concernent tout le territoire, même si Blois et son agglomération restent le principal pôle. « Les familles accompagnées restent, nous n’avons pas de retours en arrière au bout d’un an ou deux », souligne Karine Gourault. Actuellement, l’agence accompagne environ 490 candidats dans son vivier. Certains sont encore au stade de premiers contacts, d’autres en réflexion, et une part significative se trouve en phase avancée.

En deux ans, pour un coût raisonnable (20.000 euros), « De touristes à Loir-et-Chériens » est passé de l’expérimentation à l’opération structurée, avec 125 partenaires (le double par rapport à 2024), des résultats chiffrés et des installations concrètes. Derrière les QR codes scannés sur un set de table (80.000 imprimés), un petit guide, ou un flyer (13.000 en place), ce sont des projets de vie qui se dessinent dans le 41.

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