1.2.3... Les informations

Fatigue informationnelle : le fardeau de l’ère des news

Les images choquantes des combats en Ukraine, des massacres en Israël et Gaza, et de l’assassinat d’un enseignant à Arras inondent les médias. Les informations heurtent. Et derrière se cache un phénomène insidieux qui touche de plus en plus d’individus : la fatigue informationnelle.

En 2022, L’ObSoCo, Arte et la Fondation Jean-Jaurès ont mené une enquête pour mieux comprendre cette fatigue informationnelle, mesurer sa portée, et en saisir les enjeux et les risques. La multiplication des canaux d’information, leur profusion et leur transformation dans la façon de les produire ont créé un cocktail déroutant pour les citoyens.

La surcharge informationnelle, l’infobésité, et le syndrome de saturation cognitive sont des notions cruciales à prendre en compte. L’information, qui devrait être un bien commun permettant de comprendre notre environnement et de prendre des positions éclairées, semble parfois échapper à notre capacité de l’intégrer et de la digérer.

Selon l’enquête de 2022, pour une majorité de Français, il est important de s’informer régulièrement dans les médias, avec 59% considérant cela comme une priorité. Pour 20%, c’est même « très » important. Cependant, les méthodes d’accès à l’information ont considérablement évolué en quelques années.

Le paysage médiatique s’est métamorphosé au cours des deux dernières décennies. En 2005, seulement 52% des Français étaient connectés à Internet. Aujourd’hui, ce chiffre a bondi à 92%. Les smartphones et les tablettes ont également envahi nos vies, avec 84% des Français possédant un smartphone et 56% une tablette. Les réseaux sociaux ont explosé, passant de 23% d’utilisateurs à plus de 67%.

En conséquence, pour s’informer, les Français utilisent en moyenne 8,3 canaux différents et 3,2 quotidiennement. Les trois principales sources sont les journaux télévisés (89%), les réseaux sociaux (83%), et la radio (82%). Cependant, si l’on se concentre sur l’usage quotidien, les réseaux sociaux prennent la première place avec 62%, suivis par les journaux télévisés (55%) et la radio (46%).

Ce bombardement constant d’informations peut entraîner une fatigue informationnelle. Au lieu de digérer les nouvelles, les individus sont submergés par un flux ininterrompu d’événements qui ne laissent pas de place à la réflexion. Cette « infobésité » nous empêche de voir clairement les contours des phénomènes et nous rend aveugles face à ce que nous apportent les événements.

L’enquête de 2022 révèle que pas moins de 53% des Français souffrent de fatigue informationnelle, dont 38% en souffrent de manière significative. De plus, 50% des Français craignent de manquer quelque chose, et certains reconnaissent même une forme d’addiction à l’information.

Cette situation est exacerbée par la compétition féroce pour l’attention du public. Les médias se disputent l’économie de l’attention, rivalisant avec les réseaux sociaux et les marques pour attirer le plus grand nombre de spectateurs possible. Les techniques marketing exploitent notre système émotionnel réactif pour capter notre attention, créant une démarche parfois démagogique.

La course à l’audience, bien que nécessaire pour survivre économiquement, peut nuire à la qualité de l’information. La diversification des formats ne doit pas compromettre la transmission d’informations de qualité.

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