Glyphosate : le Fonds d’indemnisation des victimes de pesticides établit un lien entre malformations et exposition prénatale

La commission d’indemnisation des enfants victimes d’une exposition prénatale aux pesticides a établi un lien de causalité entre l’exposition au glyphosate de Sabine Grataloup pendant sa grossesse et la malformation grave dont souffre son fils Théo.
Cette décision, rendue en mars 2022 mais seulement révélée cette semaine, est historique. Elle marque la première fois que le Fonds d’indemnisation des victimes de pesticides reconnaît officiellement l’impact dévastateur du glyphosate sur la santé humaine.
Théo Grataloup est né en 2007 avec une malformation sévère de la trachée et de l’œsophage. Sa mère, Sabine, a pointé du doigt le produit Glyper, un générique du Roundup, comme étant la cause des maux de son fils. Malgré une lutte de plusieurs années, la famille a dû faire face à une hostilité virulente sur les réseaux sociaux, poussant la famille à garder secrète cette victoire pendant une année.
La révélation de cette décision arrive à un moment crucial, avec la Commission européenne ayant récemment proposé une prolongation de dix ans de l’autorisation du glyphosate au sein de l’UE. La nouvelle a été un choc pour Sabine Grataloup, qui a déclaré, émue, sur France Télévisions : « J’en ai pleuré. Je me suis dit : ‘mais c’est pas possible, ils ne comprennent rien !' »
Le fonds d’indemnisation des victimes de pesticides a été établi en 2020, avec pour mission d’aider les personnes souffrant de maladies dues à l’exposition aux pesticides.
La décision du Fonds est d’autant plus significative qu’elle repose sur des preuves scientifiques, notamment celles révélées par les « Monsanto Papers » en 2017. Ces documents internes de la société Monsanto démontraient l’indifférence de l’entreprise face aux dangers potentiels de ses produits, sans avoir réalisé d’études sur leurs effets tératogènes.
Alors que la Commission européenne envisage de renouveler l’autorisation du glyphosate, cette décision du Fonds pose un sérieux défi à l’approche actuelle de l’UE. Une réunion prévue le 13 octobre devrait trancher sur l’avenir du glyphosate en Europe.