Le « Chou-fleur » de la place Jaurès, une halle maraîchère au destin singulier

Au coeur de la ville de Blois, un curieux édifice a autrefois marqué les esprits. Dessiné par le cabinet d’architectes parisien Christian et Colette Duffau, il était connu sous le surnom de « Chou-fleur » et se situait place Jean-Jaurès. La construction de cette halle maraîchère unique en son genre remonte à 1977, dans le cadre d’un projet d’aménagement urbain ambitieux nommé « Blois Ville moyenne ».

Ce bâtiment, imaginé pour remplacer l’ancien marché qui se tenait à la Halle aux grains, était constitué de plusieurs toits en forme de dôme, d’où son surnom de « Chou-fleur ». L’architecture audacieuse et inattendue du marché faisait écho à l’élan de modernisation qui traversait la ville. Son aspect original et ses dômes, évoquant les feuilles d’un chou-fleur, lui ont permis de marquer profondément la mémoire des Blésois et Blésoises.

Ce « Chou-fleur » architectural était bien plus qu’une simple halle maraîchère, il représentait un lien social et commercial, un carrefour où se rencontraient habitants, maraîchers et touristes. C’était le reflet d’une volonté politique de donner à la ville un nouveau visage, résolument tourné vers l’avenir.

Cependant, le destin de ce « Chou-fleur » ne fut pas aussi pérenne que le souhaitaient les architectes et les habitants. L’édifice, qui avait remplacé la Halle aux grains afin de faire place à un Centre culturel, connaîtra lui-même le même sort. En 1991, dans le cadre du chantier de construction de l’antenne universitaire, le « Chou-fleur » fut démoli.

L’histoire du « Chou-fleur » de Blois, du fait de sa construction innovante à sa disparition, incarne une phase de transition architecturale et sociale dans l’histoire de la ville. Aujourd’hui, il ne reste que quelques photos et des souvenirs dans l’esprit des anciens habitants pour rappeler l’existence de ce « Chou-fleur ». Mais, comme tout ce qui pousse, il a été récolté…