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[Municipales] Malik Benakcha : « Les Blésois savent que ça va être une élection ouverte »

La campagne pour les Municipales (15 et 22 mars 2026) décolle en ce mois de novembre, à Blois, avec des propositions et des projections. Logique, selon Malik Benakcha, candidat à la mairie : « Les Blésois savent que ça va être une élection ouverte », lance l’élu de droite, qui a déjà connu les scrutins de 2014 comme colistier et de 2020 comme tête de liste. Cette fois, dit-il, le scénario n’est pas écrit d’avance, il en est certain. Avec une idée centrale : « l’alternance est comme souffle démocratique. »

Une campagne « ouverte »… et des portes qui s’ouvrent

Le cœur de son analyse tient en quelques mots qu’il répète presque comme un refrain : alternance, renouvellement, et rassurance. « On m’a souvent reproché d’avoir beaucoup parlé, mais l’avantage, c’est qu’aujourd’hui on sait sur telle ou telle thématique ce que je pense, ce que je vais faire, et je crois que c’est rassurant. » Il parle d’un « battement du cœur démocratique », d’un besoin de cycle nouveau, et relie ce désir local à un mouvement plus large, au niveau national. Dans sa lecture de la situation, les Blésois sont à la fois lassés et inquiets.

Ce climat, Malik Benakcha dit le ressentir très concrètement dans le quotidien de la campagne. Il décrit une mobilisation qu’il n’aurait « jamais vue » lors de la séquence de 2020 : davantage de militants, davantage de personnes qui souhaitent intégrer l’équipe, davantage de Blésois qui viennent à lui. « On est très surpris par le nombre de fois où la porte de la permanence de campagne est ouverte, le nombre de gens qui s’inscrivent, qui demandent des rendez-vous, qui demandent à être rappelés, alors qu’on n’est qu’en novembre. » Pour lui, ce flux inhabituel est un signe politique.

Lorsqu’il s’agit de parler du bilan de la majorité sortante, Malik Benakcha dit ne pas se placer frontalement dans le registre du procès, du moins pas dans un premier temps. Il souligne d’abord ce qui, selon lui, doit être reconnu. Il cite la gare rénovée, le réaménagement de Blois-Vienne, la rue du Bourg-neuf, la continuité des pistes cyclables : « Il y a des choses que Marc Gricourt a faites, qui sont raisonnables, plutôt appréciées. » Mais cette reconnaissance est aussitôt replacée dans une dynamique plus large : celle d’un cycle politique en fin de course.

Sécurité : « Une priorité assumée »

Sur les reproches précis à l’équipe sortante, Malik Benakcha articule sa campagne autour de trois grands axes. Le premier, qu’il place clairement en tête, est la sécurité. Il dénonce un maire qui « se cache derrière le petit doigt du préfet » en renvoyant la responsabilité à l’État. Le constat : la police nationale manque d’effectifs, la présence policière est jugée insuffisante, les incivilités deviennent un sujet récurrent dans les quartiers, dans les bus, sur la voirie, dans le partage de la rue avec les trottinettes. Mais le candidat refuse l’idée selon laquelle la municipalité serait condamnée à l’impuissance en la matière.

Sa proposition est chiffrée : quarante policiers municipaux supplémentaires sur le mandat, dont vingt dès la première année. Il explique que ces recrutements seraient financés par des économies réalisées dans d’autres services, non par des licenciements, mais par le jeu des départs à la retraite, des gains de productivité permis par la digitalisation, l’intelligence artificielle et la modernisation des pratiques, ainsi que par une mutualisation accrue avec Agglopolys. « Pour être clair, on ne va virer personne », affirme-t-il. L’objectif annoncé est que les Blésois puissent constater « plus d’effectifs de policiers municipaux sur le terrain sans pour autant avoir moins de services dans les autres secteurs ».

Au-delà des effectifs, se pose la question des horaires. Malik Benakcha se projette vers une présence policière plus continue, en prenant comme référence ce qui existait sous Nicolas Perruchot. Il dit préférer un modèle 24 h/24, même s’il estime que, de manière réaliste, « ce qui paraît le plus plausible, c’est une police municipale jusqu’à 5 heures et une reprise à 7 heures ». Il ne s’agit pas, pour lui, de faire de la police municipale une « variable d’ajustement » permanente à la place de l’État, mais de garantir une « chaîne de continuité » tant que la police nationale reste sous-dotée. À plus long terme, il souhaite revenir à une police de proximité renforcée, avec des îlotiers identifiés par quartier, à qui les habitants puissent remonter non seulement les problèmes de sécurité ou d’incivilités, mais aussi des sujets plus quotidiens : nid de poule, état de la voirie, graffiti, difficultés avec les bus. Ce lien de terrain, il le juge indispensable dans un climat qu’il décrit comme « anxiogène », où les élus doivent « assumer de faire preuve d’autorité » et « faire de la sécurité une réelle priorité, avec des solutions ».

Vacance commerciale en centre-ville

Le deuxième grand sujet, qui revient dans la bouche des habitants après la sécurité et la voirie, est celui du commerce, dit un Malik Benakcha qui insiste sur la dimension systémique du problème : évolutions des modes de consommation, poids de l’Internet, développement du commerce de périphérie, absence de volonté politique forte pour repeupler le centre-ville, paupérisation progressive de l’hypercentre.

Résultat, selon lui : « Un commerce en centre-ville n’a plus le marché suffisant, il n’a plus le nombre de clients suffisant, malgré le tourisme, malgré les Blésois qui sont encore présents et qui veulent consommer local. » Il rappelle qu’il est lui-même commerçant en centre-ville, et qu’il se considère à ce titre « légitime » pour parler de ces questions. L’élu municipal défend des solutions qu’il dit porter depuis 2020 : repeuplement du centre-ville, rénovation du bâti ancien, maîtrise des loyers grâce à une foncière publique capable d’acheter ou d’exproprier des immeubles délaissés, puis de les rénover. Il évoque notamment l’Opération de restauration immobilière (ORI), dont l’ambition initiale — 24 immeubles envisagés — a été progressivement réduite pour n’en traiter finalement que six : « Aujourd’hui, on joue petit bras. »

Pour lui, lorsqu’un investissement n’est pas immédiatement rentable pour le privé, c’est à la collectivité de l’assumer, en acceptant une rentabilité étalée sur 20 ou 25 ans, et surtout en misant sur les « externalités positives » : plus d’enfants dans les écoles, plus de clients pour le commerce, plus de vie dans les rues, donc moins de sentiment d’insécurité.

À cette logique de foncière, Malik Benakcha associe une réflexion sur les loyers commerciaux, qu’il souhaite « pousser vers le bas ». Il défend l’idée d’une ville propriétaire d’une dizaine de cellules commerciales, spécialement dédiées à des porteurs de projets qui se lancent. Le schéma qu’il décrit : six premiers mois avec un loyer très attractif, six mois suivants avec un loyer encore modéré, puis, au bout d’un an, trois possibilités : retour à un loyer normal, rachat de la cellule, ou installation dans un autre local vacant, libérant ainsi la première cellule pour un nouveau porteur de projet. Un système de rotation pensé comme une sorte de couveuse commerciale municipale.

Carré Saint-Vincent : « un baroud d’honneur »

Le projet du Carré Saint-Vincent concentre une grande partie de ses critiques. Il y voit « un baroud d’honneur » d’une fin de mandature, une forme d’entêtement à vouloir « poser la première pierre » avant de partir, au prix d’un projet qui, selon lui, n’est plus en phase ni avec le commerce d’aujourd’hui ni avec la géographie sensible de la ville. Le candidat rappelle que l’idée d’origine reposait sur l’installation d’une grande enseigne, locomotive commerciale, qui nécessitait de construire de nouvelles surfaces. Or ces grandes enseignes ne sont plus au rendez-vous. À la place, le moteur envisagé est désormais une halle gourmande. Pour Malik Benakcha, une telle halle ne peut pas jouer pleinement son rôle si elle est installée au quartier Gare, dans un environnement très minéral à l’écart du cœur commerçant historique, « en tournant le dos à la Loire ». La halle, telle qu’il l’imagine, aurait trouvé naturellement sa place sur le site historique du CROUS et de la Maison de la bd. Il insiste sur le lien entre paysage, patrimoine et désir de flânerie : on va dans une halle gourmande pour manger des huîtres, boire un verre de vin blanc, acheter du fromage, mais aussi pour « profiter d’un cadre ». Là encore, il revient à une vision globale : si la halle gourmande est déconnectée de l’hypercentre, on risque de « déshabiller Pierre pour habiller Paul », de déplacer l’activité au lieu de la renforcer, et de laisser des cellules commerciales vacantes de l’autre côté.

Animation, dimanches ouverts et « magie de Noël »

À côté de ces enjeux lourds d’urbanisme et de foncier, Malik Benakcha insiste sur un levier plus immédiat : l’animation. Il s’arrête sur un point très concret : les douze dimanches d’ouverture que la loi autorise pour les commerces employant des salariés. À Blois, selon lui, seuls huit sont utilisés, régulièrement justifiés par la municipalité au nom d’une concertation avec les acteurs économiques, concertation dont il dit ne pas retrouver trace lorsqu’il interroge la CCI ou les Vitrines de Blois.

Sa proposition : profiter des animations naturelles déjà existantes pour y adosser des dimanches commerçants supplémentaires, éventuellement en piétonnisant le cœur de ville (rue Porte-Côté, rue Denis-Papin) afin de recréer cette ambiance de déambulation qui fonctionne déjà lors de la fête du sport ou des grands rendez-vous.

Il y ajoute une dimension plus sensible : la place de la culture dans la rue, le rôle de la musique dans les rues commerçantes, les décorations et événements autour de Noël. Il évoque « les enceintes avec de la musique, avec des chants de Noël » de son enfance, le marché de la Saint-Nicolas. Il regrette que la ville ait, selon lui, « tourné le dos » à cette « magie de Noël », au nom d’une méfiance idéologique, là où il plaide pour assumer pleinement ce temps fort de la vie commerçante sans y voir nécessairement un marqueur religieux.

Autre point, selon Malik Benakcha, les nombreux touristes profitent surtout à l’hôtellerie et à la restauration, et pas suffisamment au commerce de centre-ville, en raison des cheminements proposés aux touristes. Il décrit des bus qui se garent au pied du château, des groupes qui visitent puis déjeunent à proximité, avant de remonter immédiatement dans le car. Le circuit ainsi dessiné contourne largement les boutiques de l’hypercentre. L’élu de droite évoque la nécessité d’une reconnexion : avec la Loire, avec la place Louis-XII, avec les rues commerçantes. Il imagine un parcours où les touristes descendent côté Loire, par le bas du coteau, remontent par la place et les rues commerçantes, découvrent le centre historique, puis rejoignent le château.

« Redonner le sentiment que c’est facile de se garer »

Dans cette logique, le stationnement est un élément clé pour un Malik Benakcha qui propose de mettre « toutes les places de l’hyper centre en surface en zone bleue. » Il insiste sur la concurrence directe avec la périphérie, où le stationnement est gratuit, et sur la nécessité de rendre les parkings souterrains moins incontournables pour ceux qui souhaitent simplement se garer quelques dizaines de minutes pour faire des achats en centre-ville.

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