
Une étude publiée dans le British Medical Journal apporte un éclairage nouveau sur l’importance de la végétalisation dans nos villes et son lien avec la santé mentale. Conduite par une équipe internationale de chercheurs, elle s’appuie sur une base de données immense : près de vingt ans d’observation, plus de onze millions d’hospitalisations pour troubles mentaux, et près de sept mille localités réparties dans sept pays à travers le monde. L’objectif était simple et ambitieux à la fois : comprendre si le fait de vivre dans un environnement plus vert est associé à un risque moindre d’hospitalisation psychiatrique.
Pour mesurer la végétation, les chercheurs ont utilisé l’indice NDVI, un indicateur satellitaire qui permet de quantifier la couverture végétale. Ils ont suivi l’évolution, année après année, du niveau de végétation et du nombre d’hospitalisations, en tenant compte d’éléments pouvant influencer les résultats comme la pollution, les conditions météorologiques ou la situation socio-économique.
Les résultats montrent une association nette : là où la végétation est plus présente, les hospitalisations pour troubles mentaux sont moins nombreuses. L’étude indique qu’une hausse de 0,1 unité de l’indice NDVI est liée à une réduction moyenne d’environ 7 % du risque d’hospitalisation psychiatrique. Pour certaines catégories de troubles, comme les psychoses ou les troubles liés à l’usage de substances, cette réduction apparaît encore plus marquée. Les courbes publiées par les chercheurs montrent une tendance continue : plus les villes et leurs quartiers sont verts, plus la santé mentale semble protégée.
Cette association est particulièrement forte en milieu urbain, où la végétation est souvent rare et où son absence se fait davantage sentir. Les auteurs estiment que les espaces verts existants dans les villes étudiées pourraient être associés à plusieurs milliers d’hospitalisations évitées chaque année. Un parc clos, un espace vert inaccessible ou un terrain vague n’ont évidemment pas le même rôle qu’un jardin partagé, une rue bordée d’arbres ou une coulée verte vivante.
Les auteurs soulignent un point essentiel : leur étude reste observationnelle. Elle ne dit pas non plus si l’effet protecteur provient plutôt de la diminution du stress, de l’activité physique, de la qualité de l’air, du bruit réduit, de l’apaisement esthétique ou du lien social renforcé. Elle ouvre donc autant de pistes qu’elle apporte de réponses.


