Olympiades Solidaires : un projet étudiant au service de l’inclusion

Le jeudi 15 mai 2025, le collège de Pontlevoy accueillera la première édition des Olympiades Solidaires, un événement mêlant sport et sensibilisation au handicap physique. Cette initiative, portée par sept étudiants (Charlotte Fouanon, Léonie Beaumont, Emmy Sanson, Orianne Vandenbossche, Louis Hervier, Charlie Girard, Aliénor Leray-Maillet) en BUT Technique de Commercialisation de l’IUT de Tours, s’inscrit dans le cadre de leur cursus universitaire et dépasse le simple projet scolaire.
« On devait monter un projet, explique Emmy Sanson, la trésorière. À la base, on voulait organiser des Olympiades pour les étudiants, mais il fallait qu’il y ait une cause caritative. » Rapidement, l’idée évolue. L’objectif devient une sensibilisation au handicap mental, notamment la trisomie. Mais, après consultation, les étudiants se rendent compte de la complexité d’un tel projet. « On nous a expliqué que c’était un super projet, mais que l’encadrement de personnes trisomiques est déjà très complexe. Avec des élèves non porteurs de handicap, cela devenait encore plus compliqué. Et pour le sport, il y avait aussi des contraintes médicales, notamment des problèmes cardiaques. » Face à ces défis, le projet prend un tournant et s’oriente vers le handicap physique, en intégrant des disciplines sportives adaptées.
Le choix de Pontlevoy comme lieu d’accueil ne doit rien au hasard. Dès le départ, le projet est porté par un étudiant ancien élève du collège, qui convainc l’équipe d’y organiser l’événement. « Le lieu est magnifique et mon collègue Louis connaissait le directeur. Il nous a dit : « Ce serait chouette de le faire là-bas, je suis sûr qu’il serait motivé. » » Le collège adhère immédiatement au concept. « C’est un établissement très en avance sur la sensibilisation au handicap. Ils ont une association qui s’appelle Stella Maris, qui s’occupe des personnes en situation de trisomie. » Ce sera donc à Pontlevoy, avec les classes de quatrième du collège, soit 130 élèves.
Des disciplines adaptées pour une sensibilisation immersive
L’événement « Olympiades Solidaires » se veut immersif et éducatif. Chaque élève aura l’opportunité de pratiquer plusieurs disciplines adaptées, pour mieux comprendre les réalités du handicap physique.
Au programme des Olympiades Solidaires :
- Basket fauteuil ou rugby fauteuil : « Cela dépendra du club sportif qui nous accompagnera, mais ce sera forcément un sport en équipe en fauteuil. »
- Boccia : discipline popularisée par la médaille d’or d’Aurélie Aubert aux Jeux Paralympiques de Paris.
- Parcours non-voyant : « Les élèves devront se repérer grâce aux indications de leurs camarades tout en étant privés de la vue. »
- Athlétisme adapté : un élève malvoyant sera guidé par un camarade.
- Tennis de table en fauteuil.
- Lancer de vortex avec immobilisation d’un bras pour simuler un handicap moteur.
L’événement sera organisé sous forme de compétitions. Les professeurs constitueront 13 équipes de 10 élèves, qui s’affronteront sur les différentes disciplines, avec 20 élèves par atelier simultanément.
Pour garantir la réussite des Olympiades, les étudiants ont dû découvrir ces disciplines adaptées. « Nous ne connaissions pas du tout ces sports, et trouver des personnes qui s’y connaissent, qui ont le matériel, ce n’était pas simple », confie Emmy Sanson. Ils se tournent alors vers Handisport 41, qui apporte un soutien logistique et pédagogique précieux.
Le matin, avant les épreuves sportives, des conférences seront organisées, animées par des spécialistes du milieu médical et des athlètes en situation de handicap. « APF 41 nous aide à organiser ces conférences. Ce sera l’occasion d’échanger avec des intervenants qui partageront leur expérience. »
Le budget global de l’événement s’élève à 10 000 €, dont 2 000 à 3 000 € autofinancés. Le reste est couvert grâce aux dons de partenaires, parmi lesquels Thelem Assurance et le groupe Anacours à Blois. « On a aussi intégré dans le budget les dons en matériel et les lieux qui nous sont prêtés gratuitement », précise Emmy.
Un engagement de longue haleine pour les étudiants
Depuis plusieurs mois, les sept étudiants travaillent pour mener à bien le projet. « On y consacre trois heures par semaine, entre réunions, échanges avec nos partenaires, déplacements à Blois et démarchages. » Le projet mobilise différentes compétences en fonction des spécialités de chacun : les profils orientés communication s’occupent de la promotion et de l’organisation des événements. Les profils commerciaux sont en charge des négociations avec les sponsors et des démarches administratives. « On applique directement ce qu’on apprend en cours. C’est très formateur », estime Emmy Sanson.

Une première édition qui pourrait devenir pérenne
L’événement est déjà quasiment finalisé. « Tout pourrait être prêt dès demain, mais on cherche encore à peaufiner certains détails », juge l’étudiante. L’équipe est notamment en pleine recherche de goodies pour tous les élèves. « On ne veut pas que seuls les gagnants repartent avec un souvenir, on veut que tout le monde ait quelque chose. »
L’événement sera documenté à travers des vidéos et des interviews des élèves, afin de mesurer l’impact de la sensibilisation. « On va leur donner un livret qu’ils auront toute la journée. À la fin, ils pourront y inscrire leurs impressions. » Les résultats seront ensuite analysés grâce aux indicateurs de performance (KPI), un exercice essentiel dans le cadre des études des organisateurs. Mais au-delà de leur évaluation universitaire, les étudiants espèrent surtout voir leur projet se pérenniser. « Si on peut créer un précédent et donner envie à d’autres d’organiser ce genre d’événement dans d’autres établissements, ce serait une vraie victoire. »