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Quand la place Saint-Louis devint place de la Montagne

Blois a connu de nombreux bouleversements au cours des siècles. L’une des périodes marquantes a été la Révolution française de 1789. Sous l’influence des idées révolutionnaires, la municipalité blésoise a fait le choix de changements radicaux, comme les noms de certaines de ses places et rues.

En 1793, alors que les révolutionnaires de l’époque reniaient les noms de famille et de baptême associés à l’ancien régime, les administrateurs locaux prirent des mesures similaires en ce qui concerne les noms des rues de la ville. C’est ce qu’on peut lire dans « Histoire de Blois » de MM. Bergevin et Dupré. Une délibération municipale, prise en septembre 1793, fut rapidement mise en œuvre pour changer les noms de plusieurs rues, reflétant ainsi l’effervescence révolutionnaire qui régnait alors.

Parmi les transformations on citera la rue du Poids-du-Roi fut rebaptisée « rue du Poids National », symbolisant la rupture avec le passé royal. De même, la rue Croix-Boisée devint la « rue de la Raison » suite à une demande des sans-culottes locaux, militants républicains de l’époque. Les rues de la Chaîne et de la porte Bastille, dont les appellations évoquaient l’Ancien Régime, furent rebaptisées « rue de la Liberté », en accord avec les idéaux de la Révolution.

La Révolution a également touché les noms de rues à connotation religieuse. Les rues Saint-Jean, Saint-Martin, Saint-Lubin et d’autres de cette catégorie ont perdu leurs épithètes religieuses, conformément à la politique de culte de la Raison promue par la Révolution. La place Saint-Louis, qui avait été érigée en l’honneur du roi de France, fut rebaptisée « place de la Montagne » en l’honneur de la Montagne, un groupe politique puissant et radical au sein de la Convention nationale.

La cathédrale Saint-Louis devint Temple de la Raison

L’histoire de la cathédrale Saint-Louis de Blois est marquée par des transformations significatives qui reflètent les évolutions politiques et religieuses de son époque. Tout commence avec la nuit du 6 au 7 juin 1678, lorsque l’église Saint-Solenne, située à Blois, est dévastée par un violent ouragan. Les ravages de la tempête sont dévastateurs : les vitraux sont brisés, la voûte s’effondre, et les piliers sont réduits en ruine. Seule subsiste la façade et le clocher.

La reconstruction de l’église, dans un style gothique, est entreprise entre 1680 et 1700 sous la direction de l’architecte Arnoult-Séraphin Poictevin. Entre-temps, en 1697, le diocèse de Blois est érigé, et il est décidé que l’église Saint-Solenne deviendra la cathédrale du nouveau diocèse. Elle est alors placée sous le vocable de Saint Louis, en hommage au roi de France. En 1698, Louis XIV fait don de l’autel à la cathédrale, suivi en 1704 par le buffet d’orgue.

Pendant la Révolution

La Révolution française apporte des changements radicaux à la cathédrale. Elle est réquisitionnée pour servir de Temple de la Raison lors des cultes décadaires. Même la présence de l’abbé Grégoire, évêque constitutionnel, ne peut la protéger de la confiscation de son mobilier. Autels, reliquaires, orfèvrerie, statuaire, tout est vendu, à l’exception du maître autel et des grandes orgues, seuls vestiges de sa splendeur passée.

Les changements de noms de rues et d’édifices caractéristiques de l’atticisme révolutionnaire ne survécurent pas longtemps. Ils furent éphémères, associés au régime transitoire de la Révolution française. Après la chute de la Terreur et la fin du régime de la Convention nationale, les rues reprirent leurs anciens noms.

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