Le Nouvel an berbère a débuté à l’Hôtel de Ville de Blois

Yennayer, le Nouvel An berbère, est une fête traditionnelle célébrée par les Amazighs (Berbères) d’Afrique du Nord et de l’Ouest. Il marque le début de l’année amazighe et est fêté le 12 janvier. Historiquement, Yennayer remonte à l’époque romaine et byzantine en Afrique du Nord et est étroitement lié au rythme des saisons et aux rites agraires de fécondité.
Yennayer a connu un regain d’intérêt il y a environ quarante ans grâce à la montée du militantisme berbère, visant à faire reconnaître cette culture. Depuis 2018, le Nouvel An amazigh est une fête officielle chômée et payée en Algérie, suite à la reconnaissance de la langue tamazight comme langue officielle en 2016. Selon la tradition amazighe, l’année zéro coïncide avec l’ascension du roi berbère Shoshenq I au trône d’Égypte en 950 avant JC.
Les célébrations de Yennayer 2974 sont marquées par divers événements et activités culturelles, considérés non seulement comme une occasion de festivités, mais aussi comme un moyen de réfléchir sur des questions importantes pour la communauté amazighe, telles que la préservation de la culture et de l’identité. C’est le cas à Blois avec à la baguette les associations Euro Berbère Économie, Taymate Horizon, et le Mouvement Franco-Imazighen. Ainsi, les trois jours consacrés au Nouvel an berbère ont débuté à l’Hôtel de Ville un peu avant midi, ce vendredi. Avec une prise de parole du maire, Marc Gricourt, qui a exprimé ses meilleurs vœux.
« Je vous souhaite santé, bonheur et, dans un contexte national et international compliqué, de ne pas sombrer dans le pessimisme. Moi, je ne le ferai jamais. Je ne vais pas non plus faire preuve d’un optimisme béat, mais avoir confiance en des jours meilleurs. Nous avons chacun un rôle à jouer pour ramener la raison et la solidarité sur cette planète, a déclaré l’édile. Il y a une vraie richesse dans la culture berbère, qui s’affirme aussi bien dans les pays d’Afrique du Nord qu’en France. Cette culture, basée sur des valeurs de liberté, d’égalité et de tolérance, est en harmonie avec les valeurs de la République française. Vous êtes aujourd’hui, pour la plupart, citoyens français et blésois. Blois s’est développée au XXe siècle grâce à l’industrialisation et l’arrivée de personnes d’autres régions et pays, apportant avec elles leur culture. Cela contribue à une dynamique culturelle riche et multiculturelle à Blois. »

Plusieurs conseillers municipaux étaient présents à l’Hôtel de Ville de Blois : Malik Benakcha, Rachid Meress et El Hassania Fraisse-Ziriab. Ils ont écouté les mots de Pascal Amar Khodja, Manon Legret et Youcef Kebbi. « Dans la conception berbère, amazigh, c’est un territoire qui n’a pas de frontières qui s’étend sur une bonne partie de l’Afrique de l’Ouest, et qui partage un seul drapeau, une seule culture, une seule langue, donc c’est vraiment une culture d’ouverture et de tolérance, a expliqué Manon Legret. A travers cet évènement, nous souhaitons vous la faire connaître davantage, ainsi que ses valeurs de tolérance. »
