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Un rassemblement à Blois contre le « colonialisme qui règne en Nouvelle-Calédonie »

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Le NPA 41 et La France Insoumise 41 appelaient à un rassemblement de solidarité avec le peuple kanak jeudi 6 juin 2024, à 17h30, devant la Préfecture, à Blois. Une trentaine de personnes ont répondu à l’appel contre le « colonialisme qui règne en Nouvelle-Calédonie ». Elles ont entendu les mots du NPA, mais également ceux d’Éric Coquerel, député LFI, qui était venu faire campagne pour les Européennes 2024.

« Il y a maintenant déjà quelques semaines que des révoltes ont éclaté en Kanaky, et pour cause, alors que la France est censée se retirer petit à petit de cette colonie, une loi élargissant le droit de vote à encore plus de colons est en passe d’être mise en place, a déclaré le représentant du NPA 41. Tout comme l’an dernier, lors des révoltes légitimes après le meurtre de Nahel, la bourgeoisie et ses médias ne se sont pas fait attendre pour « dénoncer les violences ». Comme d’habitude, ce ne sont pas les violences de l’État et de sa police qui sont dénoncées mais bien la résistance, pourtant légitime, des opprimés. À l’inverse, la violence de l’État, désignée comme seule violence légitime, est elle plébiscitée. Cette violence de l’État, c’est pourtant celle d’un État colon qui bafoue le droit à l’autodétermination des Kanaks, qui triche sur les référendums aux Comores, qui tue dans les quartiers populaires et qui apporte son soutien au régime génocidaire israélien. Tout ça n’a rien d’étonnant et est tout à fait cohérent. Après tout, « La France est présente sur tous les continents du monde », une jolie manière de dire que la France est toujours un empire colonial. Et en tant que telle, elle sait où sont ses intérêts et agit en conséquence. Plus tôt, j’évoquais ce que, à la télé, ils appellent le monopole de la violence légitime de l’État. Mais en réalité, tout ça n’est qu’une façade. Car quand des colons prennent les armes pour s’opposer aux Kanaks et sauvegarder leurs intérêts, là les médias et la justice restent muets. La justice française, elle, comme lors des révoltes de l’an dernier face à ceux que fut un temps on nommait les indigènes de l’intérieur, s’aligne encore une fois sur les intérêts du colonisateur. C’est donc des comparutions immédiates et des peines de prison ferme à tour de bras pour les Kanaks. Tout ça au nom d’un prétendu retour au calme. Pourtant en Kanaky, il ne pourra y avoir de calme sans retrait de la réforme, dans les quartiers il ne peut y avoir de calme sous les coups de la police, en Palestine il ne pourra y avoir de paix sous l’occupation israélienne. Tout simplement car tant qu’il n’y aura pas de paix sans justice. »

Éric Coquerel – député LFI de la Seine-Saint-Denis réélu en 2022 et président de la Commission des finances de l’Assemblée nationale – a ensuite pris la parole en ces termes : « La situation est aujourd’hui extrêmement grave en Nouvelle-Calédonie. Parmi les participants à cette manifestation, on trouve quelques cheveux blancs. On se rappellera de la grotte d’Ouvéa et de l’assassinat du leader indépendantiste Eloi Machoro ainsi que des mouvements d’indépendance au début des années 80. Les accords de Nouméa reconnaissaient le fait colonial de l’île et stipulaient que les changements devaient se faire par consensus. On a vu qu’on pouvait ignorer les populations premières, les Kanaks, notamment lors du troisième référendum où le gouvernement a décidé de passer outre. Ce référendum est perçu comme un simulacre, puisqu’il a eu lieu juste après le Covid, et les Kanaks savaient qu’ils se trouvaient dans une situation impossible. Avec le vote de cette loi qui impose un dégel unilatéral des modifications des listes électorales, on peut dire que de nouveau, c’est le colonialisme qui règne en Nouvelle-Calédonie. Cela rejoint l’extrême-droitisation de ce pays. C’est-à-dire un gouvernement qui, bien qu’élu pour faire face à l’extrême droite, avance un programme basé sur la répression : que ce soit la répression sociale, écologiste, celle des quartiers populaires, ou encore le vote de lois racistes à l’Assemblée Nationale. Il ne faut pas se méprendre sur ce qui se passe en Kanaky : ce n’est pas seulement le retour du colonialisme, c’est aussi un fait raciste évident. Emmanuel Macron, qui il y a quelques jours dans une interview a repris les déclarations de l’extrême droite, affirme que ceux qui contestent la modification des listes électorales en Nouvelle-Calédonie seraient en contradiction avec leur position à l’échelle nationale, c’est-à-dire qu’il trouverait normal que les enfants de parents immigrés aient le droit de vote. Cela confond une colonie de peuplement avec une citoyenneté basée sur le droit du sol dans ce pays. C’est exactement ce qu’Emmanuel Macron reprend dans ses discours. Oui, je pense qu’il faut se mobiliser pour que cette réforme soit retirée. En fait, il y a vraiment une seule chose à faire : appuyer la mobilisation actuelle sur le terrain qui continue malgré les déclarations du gouvernement. Vive la Kanaky libre ! »

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