A Blois, un appel à la solidarité et à la défense des droits fondamentaux

La Journée internationale des migrants, instituée par l’Assemblée générale des Nations Unies, est célébrée chaque année le 18 décembre*. Elle vise à sensibiliser le public aux droits des migrants et à reconnaître leurs contributions aux sociétés à travers le monde. Mercredi, cette sensibilisation se fera à 18h à l’Espace Jorge Semprún de Blois, sous la forme d’une table ronde ouverte au public. Ce moment d’échange réunira des intervenants d’horizons variés, permettant d’aborder les problématiques liées aux droits et à l’accueil des migrants sous différents angles. Parmi les intervenants annoncés : Pas d’Enfants à la Rue, la Cimade, l’UD CGT 41, l’ASMCV (Association de Soutien aux Migrants dans la Vallée du Cher), Paroles de Migrant(e)s, et Maître Cariou, avocate spécialisée dans le droit des étrangers, qui partagera son expertise juridique.
À Blois, ce samedi après-midi, à l’initiative de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) et du Collectif de soutien aux sans-papiers et demandeurs d’asile du Loir-et-Cher, un premier acte a eu lieu dans la zone piétonne de la rue des Trois Clés. Ce rassemblement de quelques dizaines de personnes – comme les discours prononcés par Didier Richefeux, représentant de la Ligue des Droits de l’Homme, et par des membres de la Cimade – a permis de rappeler aux personnes qui passaient là ces enjeux humains cruciaux.
« Non au racisme, à la haine et à l’indifférence »
Dans son discours introductif, Didier Richefeux a rappelé les valeurs universelles qui sous-tendent cette Journée internationale : « Nous ne voulons pas d’une société raciste. Nous voulons pour nos voisins, nos voisines, nos collègues de bureau, d’atelier, nos camarades d’amphi, pour notre médecin, notre boulanger, notre boulangère, pour la copine ou le copain de classe de nos filles, de nos garçons… une réelle égalité des droits. » Il a ensuite dénoncé les politiques migratoires actuelles, jugées inhumaines et indignes. « En France, comme ailleurs, nous voyons une montée inquiétante du populisme et de l’extrême droite, qui attisent la peur de l’autre et transforment les migrants en boucs émissaires. »
Il a également évoqué la politique migratoire française, notamment la dernière loi, qu’il a qualifiée de « dangereuse et profondément contraire à nos valeurs républicaines ». « Cette loi aggrave la précarité des migrants, les prive de droits fondamentaux et légitime une xénophobie institutionnelle. »
« Les frontières ne sont pas des passoires, ce sont des cimetières »
Les membres de la Cimade présentes lors du rassemblement ont ensuite pris la parole pour exprimer leur indignation face aux drames migratoires et aux politiques répressives. « Nous refusons que des dizaines, des centaines, des milliers d’êtres humains meurent sur les routes de l’immigration. Non, les frontières ne sont pas des passoires, ce sont des cimetières », ont-elles affirmé avec force.
Elles ont également dénoncé les conditions de vie des migrants : « À Blois, cette année, les conséquences de la politique anti-migrants sont désastreuses : précarité, détresse, mise à la rue de femmes et d’enfants par le Conseil départemental, multiplication des OQTF (Obligations de Quitter le Territoire Français), enfermement en centres de rétention administrative (CRA), et mineurs isolés laissés dehors. » L’urgence d’agir face à ces situations dramatiques a été soulignée.

L’exemple espagnol face au populisme français
Les intervenantes ont également mis en lumière des alternatives à la politique migratoire française, en citant l’exemple de l’Espagne. « Regardons plutôt l’Espagne de Pedro Sánchez, qui s’apprête à régulariser des centaines de milliers de migrants déjà présents sur son territoire, et qui sont reconnus là-bas comme une chance pour la société », a déclaré une membre de la Cimade. « Cela existe. Il n’y a pas que des populistes comme Retailleau ou d’autres en France. »

« Une politique d’accueil est possible »
Pour les organisateurs du rassemblement, il est primordial de rappeler que des solutions existent et que l’accueil des migrants peut se faire dans le respect de la dignité humaine. « Oui, une vraie politique d’accueil est possible », a affirmé Didier Richefeux. « Nous demandons l’égalité des droits pour toutes et tous, la régularisation de tous les sans-papiers, la fermeture des centres de rétention administrative, le droit au logement pour toutes et tous, et l’accès universel à la santé et à l’éducation », a clamé la Cimade. Prochain rendez-vous : le 18 décembre.
*Pour rappel, la Journée internationale des migrants commémore l’adoption, le 18 décembre 1990, de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille.