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Le Loir-et-Cher entend investir malgré la contrainte budgétaire

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Le Conseil départemental de Loir-et-Cher s’est réuni ce jeudi 6 février 2025 en séance plénière pour voter son budget 2025, dans un contexte économique et politique particulièrement tendu.

Un contexte international et national instable

Dès l’ouverture de la session, Philippe Gouet, président du Conseil départemental, a souligné la situation inédite qui a contraint le département à décaler son vote budgétaire. L’instabilité politique et budgétaire nationale, couplée à une conjoncture internationale troublée, ne permettait pas d’établir sereinement les projections financières.

En outre, malgré un léger reflux de l’inflation à 1,3 %, les perspectives d’investissement se dégradent et l’activité industrielle recule. Résultat : une croissance à l’arrêt avec un recul de 0,1 % au dernier trimestre 2024. Le marché du travail est lui aussi sous tension. Le chômage, déjà en hausse, devrait atteindre 8,5 % de la population active fin 2025, alors que 100 000 destructions d’emplois sont anticipées cette année. Le secteur du logement est particulièrement touché, avec une chute de 12,3 % des permis de construire en 2024, conséquence de la flambée des prix des matériaux et de la remontée brutale des taux d’emprunt.

Face à cette dégradation généralisée, les finances des collectivités locales sont sous pression. L’État s’est engagé à ramener le déficit public sous la barre des 3 % d’ici 2029, impliquant des coupes. Le Loir-et-Cher devra absorber un effort supplémentaire de 16 millions d’euros, hors revalorisation du RSA et volet social du Ségur. La situation est critique : la principale recette fiscale du département, les droits de mutation à titre onéreux (DMTO), est en chute libre. Après avoir déjà perdu 18 millions d’euros en trois ans, cette érosion des recettes compromet directement les capacités d’investissement et de fonctionnement du département.

Parallèlement, les dépenses sociales explosent, représentant désormais plus de 70 % des budgets départementaux. En Loir-et-Cher, le reste à charge des allocations individuelles de solidarité (AIS) atteint 35 millions d’euros en 2024, et cumule 576 millions d’euros depuis 2002.

Un budget entre rigueur et maintien des investissements

Malgré ces contraintes, le Conseil départemental affirme refuser de céder à l’austérité. « Nous ne faisons pas de coupes sombres et brutales dans nos dépenses, contrairement à de nombreux départements », a insisté Philippe Gouet. Ainsi, les politiques de solidarité, cœur de compétence du département, sont stabilisées, suite à une hausse de 40 millions d’euros en trois ans. Les grands dispositifs en faveur de la culture, du sport, de la jeunesse et des communes sont maintenus. Toutefois, une maîtrise des dépenses de personnel a été décidée, ainsi qu’un « effort de rationalisation » sur le secteur associatif.

Dans son allocution, Philippe Gouet a défendu un budget qu’il veut à la fois responsable et ambitieux. Pour le président du département, il est impératif de concilier prudence et audace, et surtout d’éviter une politique du renoncement. « Parce qu’un département qui cesse d’investir est un département qui s’éteint. »

Conseil départemental de Loir-et-Cher

Les choix stratégiques ont été exposés par Claire Foucher-Maupetit, vice-présidente en charge des finances. Le budget 2025 repose sur un équilibre global, avec une section de fonctionnement fixée à 382,4 millions d’euros et une section d’investissement de 68,2 millions d’euros, incluant 10 millions dédiés au remboursement du capital de la dette. Le budget total du département s’établit à 450,6 millions d’euros.

Malgré un contexte budgétaire tendu, le département maintient un niveau d’investissement soutenu, avec un budget d’investissement de 68,2 millions d’euros. Plusieurs projets majeurs sont confirmés, notamment des opérations dans les collèges de Neung-sur-Beuvron et Veuzain-sur-Loire, ainsi que le lancement des travaux de la passerelle sur la Loire*.

Le financement des investissements repose sur un emprunt de 34 millions d’euros, complété par 22,1 millions d’euros de ressources propres. Toutefois, l’épargne nette du département, en forte baisse, s’établit désormais à 2 millions d’euros, soit une diminution de 65 % par rapport à 2024 et de 95 % par rapport à 2022. Cette tendance, observée dans de nombreux départements, est préoccupante et pourrait limiter les marges de manœuvre financières à l’avenir.

Conseil départemental de Loir-et-Cher

Des oppositions

A l’heure du vote du budget, le groupe « Le Loir-et-Cher Autrement » a dit partager la volonté du Conseil départemental de maintenir un haut niveau d’investissement et de maîtriser les charges de fonctionnement, mais a estimé que la réduction des subventions aux associations devait être menée avec plus de discernement. Par la voix de Michel Contour, il a regretté le manque d’informations détaillées sur les demandes de subventions et a plaidé pour une meilleure concertation dans la préparation du budget. En conséquence, le groupe a choisi l’abstention sur le dossier des subventions et sur l’ensemble du budget 2025 par souci de cohérence.

Conseil départemental de Loir-et-Cher

De son côté, le ticket Benjamin VételéHanan El Adraoui avait déposé six amendements à ce budget. Aucun n’ayant été voté, le tandem de Blois 1 a voté contre celui-ci. Auparavant, Benjamin Vételé avait dénoncé les coupes budgétaires dans le secteur des solidarités, qu’il juge excessives et injustifiées, notamment dans les domaines de l’habitat, l’insertion, la protection de l’enfance et la santé. Il a défendu trois amendements visant à maintenir les crédits sociaux, à renoncer aux baisses de financement des aides aux jeunes et à expérimenter un revenu d’émancipation pour les moins de 35 ans, avec une enveloppe de 200 000 euros. Il a souligné que ces propositions étaient équilibrées financièrement, tout en appelant à une meilleure prise en compte des enjeux sociaux dans l’élaboration du budget.

Conseil départemental de Loir-et-Cher

Voix de CentreS 41, Stéphane Baudu a confié que parmi les collectivités qui cette semaine votaient leur budget, la situation la plus préoccupante était celle du Département, en raison de la faible autonomie financière, des contraintes budgétaires croissantes et de la détérioration des ratios financiers. Il a souligné que, malgré ces difficultés, des avancées significatives avaient été réalisées, notamment sur la mobilité, la rénovation énergétique et l’agenda 2030, mais a exprimé son inquiétude quant à la réduction de la subvention du CDPNE 41, qui risque de fragiliser un acteur essentiel du territoire. Il a conclu en affirmant que son groupe voterait le budget 2025.

Au nom de la majorité départementale, Catherine Lhéritier a voulu souligner que le budget 2025, bien que contraint par la baisse des ressources des départements, avait maintenu un niveau d’investissement ambitieux, notamment pour les solidarités, la culture, les infrastructures et le développement des mobilités douces, avec le lancement de la passerelle sur la Loire*. Elle a insisté sur la nécessité d’une gestion rigoureuse, tout en préservant les politiques essentielles, comme le soutien aux communes rurales et le renforcement du SDIS, crucial face aux risques d’incendie accrus dans le massif de Sologne. Enfin, Pascal Bioulac (La Droite Républicaine pour le Loir-et-Cher) et son groupe ont soutenu et voté le budget « pour garantir la continuité de l’action publique.« 


*Le Département de Loir-et-Cher réalise une passerelle dédiée aux mobilités douces (piétons, cyclistes et cavaliers) entre La Chaussée-Saint-Victor et Vineuil, pour sécuriser les déplacements et renforcer l’attractivité touristique du territoire.

Caractéristiques techniques et financement

  • 380 mètres de long, 4 mètres de large.
  • Coût total : 17,48 millions d’euros.
  • Répartition financière :
    • État : 27 %
    • Région Centre-Val de Loire : 28 %
    • Département de Loir-et-Cher : 31 %
    • Agglopolys (Communauté d’agglomération de Blois) : 14 %.
  • Calendrier prévisionnel : Été 2025 – Printemps 2027.

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