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Orava, à Blois : retisser le lien entre l’humain et la nature

Les futurs professionnels de santé du Loir-et-Cher sont déjà parmi vos proches !

Il y a des convictions qui restent souterraines longtemps, puis trouvent leur forme, simple et tenace, comme une source qui affleure. À Blois, naît Orava. Une association, toute jeune, comme une intuition chez sa fondatrice, Léa Ségui : celle que « protéger le vivant commence par se reconnecter à lui ». Cette phrase, qui pourrait n’être qu’un slogan, résume en réalité un cheminement personnel : des études de biologie et de protection de la nature, une spécialisation ornithologique, puis une bifurcation assumée vers le coaching, l’hypnose et la sophrologie.

« Je me sentais mieux dans la nature qu’avec les humains, confie-t-elle. Me former à l’accompagnement m’a obligée à m’ouvrir, à mieux comprendre. » Viennent ensuite des stages de chamanisme — sans psychotropes, précise-t-elle — où la transe lucide au tambour est utilisée comme un passage d’attention : non pas une fuite, mais une qualité de présence. À travers ces expériences, une idée se précise : relier. Relier ce goût premier pour les oiseaux, la forêt, la flore, et ce souci du mieux-être humain ; relier l’intime et le milieu ; relier, enfin, des personnes qui parfois n’osent plus s’approcher de ces sujets, « parce que trop de culpabilisation ».

Cesser de viser la perfection. « Pas besoin d’être parfait·e pour protéger la nature », pose l’association Orava, avec une ligne claire : déculpabiliser les gestes imparfaits, accompagner des transitions réalistes, encourager les petits pas — la conscience plutôt que l’injonction.

Une approche inclusive, loin des cénacles

Orava entend prendre le contrepied d’un « élitisme naturaliste ». La nouvelle association revendique une approche inclusive et accessible, avec des sorties nature, des méditations guidées et des pratiques psycho-corporelles simples, « par le toucher, par des balancements », pour apporter de la sécurité au corps, s’ancrer et « prendre conscience de l’environnement… et de soi ». Dans cette écologie vécue, l’expérience sensorielle n’est pas l’ennemie de la connaissance : elle en est l’entrée.

Léa Ségui ne cherche pas à convaincre par surplomb. Elle ne brandit pas d’ésotérisme ni de hiérarchie, mais un pas-à-pas : revenir en forêt, partager un moment, ressentir. De là naît l’envie d’en prendre soin. « Tout est interconnecté, dit-elle. Sans la nature, on n’est rien ; sans les autres, non plus ; sans soi, non plus. » Cette triangulation — soi, les autres, le vivant — est l’armature d’Orava.

Réensauvager, protéger, mesurer

Le projet matériel est net : acheter des terrains — modestes au départ, parce que « c’est extrêmement cher » — et les ré-ensauvager avec des espèces locales. L’objectif n’est pas la performance, mais la cohérence écologique ; et, parce qu’elle a le bagage pour, Léa Ségui veut suivre l’évolution des milieux, regarder ce que la durée change. Orava ne sacre ni l’homme ni la “Nature” majuscule : elle cherche des espaces de nature qui soient aussi des espaces ressourçants, « sans chasse », où l’on puisse marcher, écouter, méditer en sécurité, retrouver une disponibilité du corps et de l’attention.

Dans ce mouvement, l’association affirme que chaque action soutient à la fois la biodiversité et la santé mentale : les dons et inscriptions financent l’achat de terrains ; et les activités (sorties, ateliers, bientôt un club enfants/ados pendant les vacances) tissent ce lien d’usage qui rend le souci du vivant concret. « Je veux créer un refuge, explique la fondatrice. Un environnement où l’on reboise, où l’on fait jaillir la vie. Chacun·e peut s’engager à son échelle, sans culpabilité ni perfection. »

Déplacer le public, réparer la confiance

On pourrait croire qu’Orava ne parle qu’aux convaincus. C’est l’inverse qui se produit : « depuis la création, je touche des personnes loin des cercles naturalistes », dit Léa. Des gens qui, jusque-là, n’osaient pas : peur d’être jugés, de ne pas “faire assez bien”, de ne pas savoir les noms des plantes. Ici, on ne récite pas des listes, on marche, on observe, on écoute, puis on s’assoit. La méditation est guidée, accessible aux débutants.

Cette pédagogie sans humiliation ne nie pas les désaccords. Lorsqu’un comportement lui paraît destructeur, Léa ne l’attaque pas. Elle questionne. « Si on accuse, on braque. Discuter, c’est toujours plus riche. » La déculpabilisation n’est pas un blanc-seing : c’est la condition pour remettre en mouvement.

asso ORAVA

Une première date, un cadre simple

Le premier rendez-vous d’Orava a lieu dimanche 28 septembre à 10 h, près de Blois : balade sensorielle mêlant observation de la faune et méditation, sur inscription (lieu précisé à l’inscription). C’est gratuit pour les adhérent·es, 8 € pour les non-adhérent·es. Inscriptions par e-mail (oravaassociation@gmail.com) ou via Instagram ; adhésions et infos sur HelloAsso : helloasso.com/associations/orava/. Contact : 07 61 14 84 83. Les adhésions sont à 20 € (adultes) et 10 € en tarif réduit (ados, demandeurs d’emploi), avec tarifs famille. Elles donnent accès aux sorties gratuites ; des ateliers viendront ensuite, à tarif réduit pour les adhérents. À terme, Orava souhaite proposer en ligne des relaxations, méditations et contenus environnement ; un espace communautaire permettra d’échanger.

Ce que “retisser” veut dire

On passe plus de 80 % de notre temps en intérieur, rappelle Léa Ségui, et cela pèse lourd sur la santé mentale. Retisser, ici, n’est pas une métaphore : c’est réapprendre la fréquence« s’accorder au moins un temps par semaine » dehors —, la présence« sortir du pilote automatique » —, et la joie collective« vivre des moments très chouettes, ensemble ». De la biologie des oiseaux aux pratiques somatiques, du doute au refuge, le parcours de Léa Ségui compose la grammaire d’Orava : protéger la nature en soignant la relation que nous entretenons avec elle — et avec nous-mêmes. C’est modeste et ambitieux à la fois. Comme toutes les choses qui, pour durer, commencent à hauteur d’humain.


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