La rue Saint-Lubin rendue au partage avec un repas d’automne

Ce jeudi 25 septembre midi, à Blois, la rue Saint-Lubin était différente. À l’initiative d’Olivier Blondeau, de la boutique Herbacadabra, un repas partagé a rassemblé, malgré la fraicheur et l’humidité, des voisins, des commerçants, des habitants. Une trentaine de personnes se sont retrouvées autour de tables dressées sous un barnum, dans un esprit de convivialité et de simplicité.
Depuis plusieurs années déjà, les commerçants de la rue Saint-Lubin ont pris l’habitude de déjeuner ensemble, chaque jeudi, dehors. De ce rituel discret est née une idée plus large : ouvrir ce moment à l’ensemble du quartier. « Je me suis dit : si j’invitais le voisinage et les autres commerces, ça serait bien de faire une réunion, de manger tous ensemble, dans un esprit de partage », explique Olivier Blondeau.
Le repas d’automne s’est donc imposé comme une première étape. L’organisateur imagine même un rendez-vous à chaque saison, pour marquer le passage du temps et donner une occasion de se retrouver : raconter ce qui s’est passé, évoquer les projets à venir, envisager ceux qui pourraient être menés ensemble. « Le but, c’est que tout le monde se connaisse, qu’on partage et qu’on fasse vivre la ville », résume-t-il.
La rue Saint-Lubin avait été exceptionnellement fermée aux voitures pour l’occasion. « Oui, pour qu’on soit tranquilles, qu’on ait toute la rue pour profiter et partager », souligne-t-il. Mais la simplicité de l’événement cache une organisation plus lourde qu’il n’y paraît. La demande d’autorisation à la mairie, même si elle se fait désormais en ligne, reste longue, dit-il. Chaque fois, il faut préciser les conditions : s’il y aura de l’alcool, si des ventes sont prévues. « Il faut signaler à chaque fois qu’on ne va rien vendre, que c’est juste du partage », insiste Olivier Blondeau.
La réussite de cette première édition, un jeudi à la météo difficile, prouve la vitalité d’un quartier où les initiatives collectives trouvent un écho. Et le souhait est clair : attirer au-delà des cercles habituels. « Il faudrait qu’il y ait plus de gens qui viennent, même ceux qui ne sont pas du quartier. C’est ouvert à tout le monde, bien sûr, au contraire. »
La circulation automobile suspendue pour quelques heures a également montré un autre visage de la rue. « On se rend compte à quel point c’est plus agréable quand il n’y a pas de voiture. Même si la rue pouvait devenir piétonne, ça serait bien », confie l’herboriste. Malgré le temps frais, l’ambiance était chaleureuse. « C’est super », se réjouit-il, avant que chacun ne rouvre sa boutique pour l’après-midi.
Déjà, la prochaine étape se dessine : un rendez-vous pour Noël. Olivier Blondeau aimerait y associer davantage d’animations. Ce repas d’automne n’était donc qu’un commencement. Entre l’envie de renouveler l’expérience à chaque saison et la perspective de moments festifs plus étoffés, une dynamique de quartier s’affirme. Le temps d’un déjeuner partagé, la rue Saint-Lubin s’est redécouverte autrement : comme un espace de voisinage, de convivialité, de respiration.