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A Blois, la BNP Paribas accusée de financer la guerre en Israël

Une vingtaine de manifestant.es, membres d’Attac et de l’Association France-Palestine Solidarité 41 (AFPS), se sont rassemblé.es samedi 9 novembre à partir de 11h devant l’agence BNP Paribas de Blois. Leur action s’inscrivait dans une campagne nationale portée par BDS France (Boycott, Désinvestissement, Sanctions), dénonçant l’implication financière de plusieurs grandes banques françaises, dont BNP Paribas, dans des activités jugées contraires aux droits humains et au droit international.

Une mobilisation nationale contre les banques françaises

Les manifestant.es, salué.es par des klaxons d’automobilistes, ont pointé du doigt cinq institutions financières françaises : BNP Paribas, Banque Populaire, Caisse d’Épargne, Société Générale et Crédit Agricole. Ces banques auraient accordé, selon le rapport de la coalition internationale Don’t Buy Into Occupation, un total de 13,2 milliards d’euros de prêts et de souscriptions à des entreprises d’armement fournissant l’armée israélienne. Le rôle de ces banques dans le financement des colonies israéliennes illégales et des entreprises liées à l’armée israélienne est dénoncé comme une forme de complicité dans la perpétuation de la colonisation et des violences dans les territoires palestiniens.

BNP Paribas est particulièrement visée pour ses engagements financiers envers des sociétés directement impliquées dans la colonisation et l’armement, mais aussi pour une levée de fonds record de 2 milliards de dollars destinée, selon les manifestants, à combler le déficit croissant d’Israël lié à la guerre en cours à Gaza.

Les accusations contre BNP Paribas

Leïla Petit, membre de l’AFPS 41, a détaillé les reproches faits à BNP Paribas : « La guerre coûte cher, et Israël, en raison du génocide qu’il est en train de commettre à Gaza, a une dette de plus en plus importante. En mars 2024, Israël a fait une levée de fonds, et BNP Paribas a accepté de financer cette opération à hauteur de 2 milliards de dollars. Cela établit une complicité claire et directe de la BNP, car si les financements étaient coupés, le génocide serait beaucoup plus difficile à mener. »

Elle souligne également que BNP Paribas est impliquée dans des activités financières qui contreviennent au droit international, notamment les récentes conclusions de la Cour internationale de justice (CIJ). En janvier 2024, la CIJ a jugé plausible l’existence d’un génocide à Gaza. De plus, en juillet 2024, la Cour internationale de justice (CIJ) a rendu un avis consultatif déclarant illégale l’occupation par Israël des territoires palestiniens, y compris Jérusalem-Est. La CIJ a également jugé que les colonies israéliennes dans ces territoires étaient contraires au droit international et a appelé Israël à mettre fin à ces pratiques « dans les plus brefs délais ». Or, « la BNP finance des sociétés présentes dans ces colonies. Sans financement, ces colonies ne pourraient pas tenir debout. Aujourd’hui, on ne vit pas sans argent. Cela fait de la BNP un acteur directement responsable », ajoute Leila Petit.

Enfin, un autre aspect dénoncé est le financement par BNP Paribas d’entreprises d’armement. Entre janvier 2021 et août 2023, BNP aurait accordé 5,7 milliards d’euros de prêts et souscriptions aux plus grands fabricants d’armes fournissant l’armée israélienne. Selon les manifestant.es, ces activités renforcent la militarisation de la région et les violations des droits humains.

Une action de sensibilisation locale et nationale

Lors de cette mobilisation blésoise, dans le cadre d’une action nationale, les manifestant.es ont distribué des tracts pour sensibiliser le public. Ce document national, produit par BDS, Attac et l’AFPS, résume les accusations contre BNP Paribas, en s’appuyant sur des données issues de rapports internationaux, notamment celui de Don’t Buy Into Occupation. « C’est avant tout une action de sensibilisation. Les gens ne sont pas informés, car il n’y a évidemment aucune publicité là-dessus. BNP ne va pas se vanter d’être complice d’un génocide », explique Leila Petit.

En parallèle, les manifestant.es ont remis une lettre argumentée au responsable local de l’agence BNP Paribas de Blois. Cette lettre détaille les accusations, cite les rapports qui les étayent, et demande au groupe BNP de cesser ses financements. « Nous avons bien expliqué au responsable de l’agence qu’il n’est pas personnellement visé, mais que nos critiques s’adressent au groupe BNP Paribas dans son ensemble. Nous l’avons invité à transmettre cette lettre à sa hiérarchie », précise Leila Petit.

Interrogée sur la motivation de BNP Paribas dans ces financements controversés, Leila Petit affirme : « La motivation est purement financière. BNP Paribas agit avant tout pour maximiser ses profits. Elle finance des entreprises et des États sans considération pour les conséquences humaines ou éthiques. »

L’objectif de ce samedi matin était double : sensibiliser le grand public et faire pression sur BNP Paribas pour qu’elle respecte les principes des droits humains et le droit international. Chaque weekend, l’AFPS 41 mène au moins une action.

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