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L’agence BNP de Blois encore visée pour « investissements écocides »

Ce n’est pas la première fois, l’agence de la BNP Paribas, rue Denis Papin, dans l’hypercentre de Blois, a été dégradée pour des motifs écologiques, la banque étant accusée pour certains de ses financements.

Des militants de Scientifiques en rébellion et d’Extinction Rebellion ont vandalisé la façade de l’agence BNP à Blois le 9 mai à 20 heures en la recouvrant de peinture et en y affichant des messages rappelant l’importance de cesser de financer de nouveaux projets d’extraction d’énergie fossile pour limiter le réchauffement climatique. Les activistes ont également souligné la responsabilité des membres du conseil d’administration de la banque dans ce domaine. Par ailleurs, des ballons noirs en forme de « bombes climatiques » ont été disséminés dans les rues du centre-ville avec des informations en ligne sur la campagne en cours des Scientifiques en rébellion et du mouvement Stop-EACOP.

Il faut dire que la BNP Paribas est particulièrement dans le viseur des militant.es. La banque est poursuivie en justice sur la base du « devoir de vigilance » qui lui incombe dans les enjeux climatiques. Ce « devoir » oblige les multinationales françaises à identifier et prévenir les risques sociaux et environnementaux causés par leurs activités. C’est la première fois qu’une banque commerciale est visée par une telle action en justice.

« Les actions et protestations ont ciblé BNP Paribas, car la banque française est classée première au rang des banques européennes qui financent le plus les énergies fossiles, explique la coalition. Entre 2016 et 2022, elle a investi 166 milliards de dollars dans le charbon, le pétrole et le gaz, ce qui la place 11e au classement des banques mondiales qui financent le plus ces secteurs. En 2022, elle a été la première banque au niveau mondial pour le financement du pétrole et du gaz offshore ; et entre 2016 et 2022, elle a été la quatrième banque mondiale pour le financement de l’expansion des énergies fossiles. »

Stop EACOP

En outre, on peut lire sur l’agence des affiches « Stop EACOP ». De quoi s’agit-il ? Le projet EACOP (East African Crude Oil Pipeline), qui est sur le point d’être réalisé au cœur de l’Afrique par TotalEnergies, est considéré comme une menace pour la population ougandaise, la biodiversité locale et l’avenir même de la planète. Il s’agit d’un projet pétrolier de grande envergure qui pourrait causer des dommages considérables. « Pour construire ce pipeline colossal, TotalEnergies a besoin du soutien de banques, d’assureurs, de fournisseurs du monde entier. Autant d’entreprises qui craignent pour leur réputation. Si nous faisons tomber ses alliés, alors nous pouvons arrêter le pipeline lui-même !« , explique le mouvement Stop EACOP qui regroupe plus de 260 organisations dans le monde.

Les auteurs des dégradations – une coalition entre Extinction Rebellion et Scientifiques en rébellion agissant dans le cadre de l’opération « Carnage Total »accusent la BNP Paribas d’avoir contribué l’année dernière à un prêt de huit milliards de dollars à TotalEnergies pour financer ses projets fossiles, notamment EACOP.

Des scientifiques ont déjà interpelé BNP Paribas

Des scientifiques ont interpelé BNP Paribas pour son financement de projets d’extraction d’énergie fossile, qui contribuent au réchauffement climatique. Ils ont organisé des manifestations pour sensibiliser le public à la nécessité de mettre fin à ce type de financement et pour rappeler la responsabilité des membres du conseil d’administration de la banque dans la lutte contre le changement climatique.

Le 24 février 2023, 600 scientifiques, dont plusieurs co-auteurs des rapports du GIEC, ont publié une lettre ouverte dans L’Obs pour demander aux membres du Conseil d’administration de BNP Paribas de cesser tout soutien à l’ouverture de nouveaux gisements pétroliers et gaziers. Les scientifiques ont appelé les membres du CA de BNP Paribas à prendre leurs responsabilités en matière d’environnement et à ne pas être influencés par les acteurs qui cherchent à maintenir le statu quo en matière de politique climatique. Ils ont également demandé aux membres du CA qui se sont engagés publiquement pour la protection de l’environnement de démissionner si BNP Paribas continue à soutenir directement ou indirectement l’ouverture de nouveaux gisements d’énergies fossiles.

L’assemblée générale de BNP Paribas est prévue pour le 16 mai, et les scientifiques comptent poser des questions sur cette question cruciale. Ils attendent des engagements concrets et à la hauteur des enjeux, et non pas de simples actions de « greenwashing ».

Comme évoqué précédemment, une plainte a été déposée le 23 février par trois associations (Les Amis de la Terre, Notre Affaire à Tous, Oxfam) pour non-respect de la loi sur le devoir de vigilance des multinationales. Cette plainte est le premier contentieux climatique impliquant une banque commerciale, et elle souligne la responsabilité des banques, des entreprises et des États dans les millions de décès qui pourraient être causés par leurs décisions.

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