Au fil des tombes au sein du cimetière de Blois-Ville
En cette période de recueillement où la Toussaint cède sa place au jour des défunts, à la fête des Morts, les habitants de Blois ont l’occasion de rendre hommage à leurs illustres prédécesseurs au cimetière de Blois-Ville, lieu de mémoire et de respect où l’art et l’histoire se rencontrent.
Autrefois, le repos éternel des Blésois de renom se trouvait dans le vieux cimetière des Capucins, servant les paroisses de Saint-Nicolas et de Saint-Louis. Avec l’avènement de la révolution industrielle et l’inauguration de la gare en 1846, le besoin d’un nouveau sanctuaire pour les défunts s’est fait sentir. C’est ainsi que naquit en 1857 le cimetière actuel, situé au lieu-dit Maison Rouge, conçu comme un havre de paix loin du tumulte du développement urbain.
En parcourant les allées du cimetière, on découvre le caveau monumental de la famille Poulain, dont le patriarche, Auguste Poulain, a non seulement bâti un empire chocolatier mais a aussi marqué de son empreinte la ville de Blois. Sa sépulture, semblable à un arc de triomphe, est un hommage pérenne à son héritage et à celui de sa descendance. Avec un message clair : « Hommage au travail ».
À quelques pas de là, Louis-Edmé Rousset repose, lui qui a révolutionné l’industrie de la chaussure par ses inventions. Mais c’est peut-être la tombe (ci-dessous) de Jean-Eugène Robert-Houdin, restaurée, qui capte le regard des visiteurs.
Ce lieu de dernier repos est également un panthéon local, où reposent d’anciens maires comme Pierre Sudreau, des héros de guerres et des résistants, dont le commandant Valin de La Vaissière et Pierre Perry. Le cimetière de Blois-Ville ne se limite pas à être un simple champ de repos. Il est un peu une galerie d’art à ciel ouvert, où des œuvres ornent les tombes, comme celle du docteur Blanchon, embellie d’un médaillon en bronze réalisé par sa nièce, ou encore le bas-relief accompagnant la sépulture du sapeur-pompier Clamet. Des personnalités culturelles y ont également leur épitaphe, comme Édouard Blau, parolier de renom, ou François Gauthier, ténor d’exception de l’Opéra de Paris. L’architecte Émile Brunet et Jean-Baptiste-Augustin-Philibert Dufresné, pionnier de l’éclairage au gaz de Blois, illustrent la diversité des talents que renferme ce cimetière.
Chaque pierre, chaque nom gravé est un fil d’Ariane qui nous conduit à travers l’histoire de Blois, où les illustres résidents du cimetière rappellent que, même dans le silence de la pierre, le passé continue de parler à ceux qui prennent un moment pour écouter.