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Avec le Duo Vodomar « la voix du souvenir » va résonner Galerie Wilson

Ce samedi 28 septembre, la Galerie Wilson de Blois accueillera le Duo Vodomar, composé de la mezzo-soprano Ivana Sofia Ivanovic et du guitariste Stéphane Nogrette. À partir de 19h30, les spectatrices et spectateurs auront l’opportunité de découvrir un spectacle intitulé La voix du souvenir. Ce concert est une invitation au voyage musical à travers les âges et les cultures, reliant les époques grâce à un fil conducteur poétique et mémoriel.

Un duo né d’une rencontre inattendue

L’histoire du Duo Vodomar est marquée par une rencontre fortuite en 2019. Comme l’explique Stéphane Nogrette, « Ivana m’a contacté car elle devait donner un concert et avait besoin d’un guitariste. On lui avait conseillé de me contacter, car j’avais joué l’année précédente dans le même lieu, où cela s’était très bien passé. Ce qui aurait dû être un simple remplacement pour un concert s’est transformé en un partenariat artistique durable. »

Le point de départ de leur collaboration ? Un coup de foudre musical, lorsqu’Ivana envoie à Stéphane un enregistrement de sa voix. « J’ai été frappé par la beauté de sa voix et par la puissance du répertoire des Balkans qu’elle proposait. Ce qui devait être un travail simple et rapide a évolué en quelque chose de beaucoup plus sophistiqué », se souvient Stéphane. Ce premier contact a immédiatement transformé leur collaboration en un projet musical beaucoup plus riche et élaboré que prévu.

Stéphane Nogrette raconte qu’au départ, Ivana lui avait dit que le répertoire traditionnel des Balkans était harmonique relativement simple : « Pour moi, cela ne demandait pas beaucoup de travail. Mais dès que j’ai entendu sa voix, je n’ai pas pu m’empêcher de créer des arrangements plus complexes, plus recherchés. » Cette révision de leur approche a abouti à une véritable réinvention de ces musiques traditionnelles, apportant des harmonies et des nuances nouvelles tout en respectant l’esprit d’origine.

Une collaboration à distance dans un contexte de pandémie

Le travail du Duo Vodomar a été marqué par la pandémie de 2020, qui a retardé leurs répétitions et leurs concerts. Malgré ces obstacles, Stéphane et Ivana ont poursuivi leur collaboration à distance, échappant à la contrainte de la séparation physique grâce à la technologie. « Nous devions commencer à répéter début 2020, mais avec la pandémie, cela n’a pas été possible. Nous avons donc travaillé à distance, en échangeant des enregistrements et en nous parlant régulièrement par téléphone », explique Stéphane.

Cette collaboration à distance a paradoxalement renforcé leur lien artistique. Stéphane Nogrette évoque la fluidité avec laquelle ils ont travaillé ensemble : « C’est un plaisir de travailler avec Ivana. Tout se fait de manière naturelle et fluide. C’est rare dans la musique de ressentir cette simplicité. » Grâce à cette synergie, ils ont pu surmonter les difficultés imposées par la pandémie et approfondir leur projet artistique.

Un répertoire qui dépasse les frontières des Balkans

Le répertoire du Duo Vodomar est profondément enraciné dans les musiques traditionnelles des Balkans, mais il s’étend bien au-delà. Stéphane Nogrette décrit la richesse de leur collaboration : « Chacun de nous a apporté des styles de musique différents. Moi, j’étais plus familier avec la musique sud-américaine et espagnole, tandis qu’Ivana, d’origine serbe, apportait la richesse des musiques d’Europe de l’Est. En combinant ces influences avec notre amour commun pour la musique ancienne, nous avons créé un répertoire extrêmement varié. »

Cette diversité musicale est l’une des caractéristiques principales du Duo Vodomar. Les inspirations sud-américaines, espagnoles, africaines, et bien sûr balkaniques, se mêlent harmonieusement dans leurs arrangements. Stéphane insiste sur le rôle fondamental de l’arrangement dans leur travail : « L’arrangement me permet une grande liberté. Je pars souvent d’une simple mélodie et je la transforme, en y ajoutant des harmonies nouvelles. »

Il explique que ce processus est différent de la transcription, qui vise à rester fidèle à une œuvre originale : « Quand on fait une transcription en musique classique, on essaie de respecter le texte. Mais avec l’arrangement, je pouvais me permettre plus de liberté, même de réinterpréter une mélodie. C’était vraiment un plaisir de travailler avec cette flexibilité. »

duo vodomar

Une plongée dans la mémoire collective

Le spectacle La voix du souvenir se veut donc voyage immersif à travers le temps et les émotions humaines. Ivana Sofia Ivanovic, qui a une grande sensibilité littéraire et poétique, a conçu un conte qui sert de fil conducteur au spectacle. « Nous voulions que ce soit plus qu’un concert. Nous voulions que ce soit un voyage, un moment hors du temps où le public pourrait se laisser porter par la musique », précise Stéphane.

Ce conte explore des thèmes universels comme la quête de l’amour, la liberté, et la transmission des traditions de génération en génération. La musique, qu’il s’agisse de pièces du 16e siècle ou de compositions sud-américaines modernes, sert de support à cette narration. « Ivana a fait un travail formidable en unifiant toutes ces influences musicales. À première vue, on pourrait penser qu’une chanson de John Dowland et une pièce d’Ariel Ramirez n’ont rien en commun, mais en réalité, elles partagent des thèmes et des sentiments universels », souligne Stéphane.

L’art du picorage

Stéphane Nogrette se revendique de l’école française de guitare, et de la lignée initiée par Alexandre Lagoya. Bien que ce dernier n’ait pas été son professeur direct, Stéphane se sent héritier de ses enseignements. « J’ai travaillé un peu avec Lagoya, et même si je n’ai pas eu la chance de le côtoyer longtemps, je me sens profondément influencé par sa technique et sa manière d’approcher la guitare. »

Cependant, Stéphane ne se limite pas à cette seule influence. Sa curiosité l’a conduit à explorer de nombreux styles de guitare à travers le monde, du flamenco à la musique sud-américaine. « L’art du picorage, c’est ce qui m’a permis d’enrichir mon jeu. J’ai toujours pioché dans ce qui me plaisait, que ce soit dans le flamenco, la musique espagnole, ou sud-américaine. Il ne faut jamais se fermer à un seul style », affirme-t-il.

Cette ouverture d’esprit se reflète également dans son enseignement. Stéphane, qui est aussi professeur de guitare au conservatoire, pousse ses élèves à être curieux. « La curiosité n’est pas un défaut, c’est une qualité indispensable pour tout musicien. Je dis toujours à mes élèves d’écouter sans préjugés, de se laisser surprendre et séduire par la musique. » Le public est invité à faire preuve de cette même curiosité en se rendant samedi prochain Galerie Wilson, en Blois-Vienne.

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