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Créer avec du sens : comment ETIC forme ses étudiant·es au design graphique

Samedi dernier, l’école ETIC, à Blois, ouvrait ses portes pour permettre aux futur·es étudiant·es et curieux·ses de découvrir ses formations en design graphique. Entre pédagogie par projet, alternance dès la troisième année et exigences professionnelles, immersion dans une école qui prépare concrètement aux métiers du design.

Une école à taille humaine, une pédagogie ancrée dans le concret

En poussant la porte d’ETIC, au sein du Campus CCI Centre, on découvre un espace dédié à la création, où se croisent enseignant·es et étudiant·es dans une ambiance studieuse mais vivante. L’école revendique une approche pédagogique fondée sur l’apprentissage par projet et l’immersion professionnelle.

ETIC BLOIS

« Quelle que soit la formation concernée, on tient à ce que les étudiants ne soient pas simplement spectateurs mais pleinement acteurs de leur apprentissage », explique Stéphanie Bardoux, coordinatrice pédagogique et enseignante à l’école ETIC. « On leur apprend à réfléchir avant de créer. D’abord les mots, ensuite l’image. » Un principe fondamental qui guide toute la formation dispensée ici.

Les étudiant·es, à ETIC, sont ainsi amené·es à explorer un large panel de techniques : arts plastiques, typographie, branding, photographie, outils numériques et motion design. La transversalité est essentielle, afin qu’iels soient à l’aise aussi bien sur des supports imprimés que numériques. « Il ne s’agit pas de faire de l’esthétique pour de l’esthétique, mais de donner du sens aux images », précise Stéphanie Bardoux.

ETIC design graphique

Une première immersion dès la première année de Bachelor

Le cursus s’articule autour d’un Bachelor en design graphique de trois ans, suivi d’un Master en Design et Stratégie de l’Innovation. Dès la première année (B1), les étudiant·es de l’école ETIC découvrent les fondamentaux du design graphique et des arts appliqués. « L’objectif, c’est de leur donner une culture du design solide, indispensable pour leur avenir professionnel », explique l’enseignante. Expérimentation plastique, dessin, couleur, perspective, photographie et argumentation orale font partie des enseignements de base. « Cette première année est essentielle, car elle leur permet d’acquérir les bases avant d’approfondir leur propre style. On travaille aussi sur leur curiosité et leur capacité à analyser des références artistiques et culturelles », ajoute-t-elle.

ETIC B1

Une deuxième année charnière et des exigences croissantes

La deuxième année (B2) marque un tournant : « C’est une année charnière, ils ne sont plus des débutants, mais ils n’ont pas encore toutes les armes. C’est parfois un peu compliqué pour eux, car ils commencent à travailler sur des projets plus professionnalisants tout en continuant d’apprendre les outils numériques », explique Stéphanie Bardoux. Si ces travaux ne sont pas toujours visibles lors des portes ouvertes, faute de finalisation à ce stade, « ils représentent une énorme charge de travail et une montée en compétence significative », souligne-t-elle.


ETIC B2

Elève en master, le travail d’Antonin se concentre sur le vêtement dans notre société. « Pour lui, l’idée est de changer les habitudes d’achat vestimentaire, profondément ancrées, pour favoriser une consommation politique », explique Stéphanie Bardoux. Son projet repose sur un système de boîtes de vêtements à louer, que les utilisateur·rices pourraient recevoir pour une durée d’un mois. Tout est pensé dans une démarche globale : « Il doit réfléchir à chaque aspect du projet : la conception de la boîte, son organisation logistique, le graphisme associé… tout, quoi », détaille l’enseignante.


Troisième année : une immersion en entreprise

À partir de la troisième année (B3), le Bachelor bascule en alternance obligatoire, un atout majeur pour l’insertion professionnelle des étudiant·es. « C’est vraiment une mise en situation professionnelle. Ils passent plus de temps en entreprise qu’à l’école, avec un rythme de trois semaines en entreprise pour deux semaines à l’école », explique l’enseignante. Ce fonctionnement leur permet d’acquérir une véritable expérience avant même l’obtention de leur diplôme.

Ambre Desbois, étudiante en B3

Ambre Desbois, étudiante en B3, témoigne : « Cette année est particulièrement intéressante car on touche à tout. Les projets sont plus courts, donc on apprend à gérer son temps et à produire des choses conséquentes en peu de temps. » Chaque étudiant·e doit également créer un kakemono, une grande affiche imprimée qui constitue sa vitrine professionnelle. « On veut qu’ils se démarquent individuellement. Leurs kakemonos sont exposés pour mettre en valeur leur travail personnel, contrairement aux années précédentes où tout est présenté par sujet. »

Un Master tourné vers l’innovation et l’entrepreneuriat

Après le Bachelor, l’école propose un Master en Design et Stratégie de l’Innovation, en partenariat avec l’École de Design Nantes Atlantique. « Le Master se fait en deux ans, avec un projet long qui doit être pensé dans son ensemble, de l’idée jusqu’à sa mise en œuvre concrète », détaille Stéphanie Bardoux. Certain·es étudiant·es développent ainsi des projets qui pourront être commercialisés. « L’année dernière, une étudiante a vendu son projet à une entreprise. Elle avait créé des mascottes autour de la consommation énergétique. Une autre a imaginé un espace de rencontre et une application pour les aides à domicile. » L’objectif de cette formation est clair : former des designers capables de penser des projets innovants, tout en les structurant pour le marché professionnel.

Des débouchés variés et un ancrage fort dans le monde du travail

Les métiers accessibles après ETIC sont nombreux : designer graphique, directeur·rice artistique, webdesigner, motion designer, illustrateur·rice, designer en espace de communication… L’école insiste sur l’accompagnement vers l’insertion professionnelle, avec un réseau d’entreprises partenaires. « Nos étudiants peuvent travailler en agence, en indépendant, en maison d’édition, en presse, ou même dans des structures publiques comme des collectivités », précise Stéphanie Bardoux. Le soutien aux étudiant·es en alternance est aussi un point fort de l’école : « Ils sont payés, avec un salaire moyen de 1 200 euros par mois selon leur âge, et bénéficient de nombreuses aides », rappelle l’enseignante.

Un engagement international et une pédagogie exigeante

L’école ETIC ne se contente pas d’une formation locale. L’anglais est un élément clé du cursus, et les étudiant·es doivent obtenir un score de 800 au TOEIC pour valider leur Master. « Nous organisons aussi une semaine internationale chaque année, avec des designers étrangers qui viennent proposer des workshops en anglais », ajoute Stéphanie Bardoux. L’expérience Erasmus est également possible après l’alternance de B3, avec des partenariats en agences de communication européennes.

Un cadre exigeant mais stimulant

ETIC n’est pas une école où l’on entre par hasard. L’admission se fait sur concours, avec une analyse du dossier scolaire et la présentation de travaux plastiques. « On ne cherche pas simplement des bons techniciens. Ce qu’on attend d’eux, c’est de la curiosité, une capacité à expérimenter et à se questionner sur leur propre démarche », souligne Stéphanie Bardoux. Un avis partagé par Ambre Desbois : « On apprend beaucoup, mais il faut être prêt à s’investir. Le design, ce n’est pas juste faire des belles images, c’est raconter des choses, résoudre des problèmes visuellement. »

« Le but, c’est qu’ils sortent de l’école en étant immédiatement opérationnels, avec un book professionnel et une vraie expérience du terrain », conclut Stéphanie Bardoux. Sans oublier une éthique qui comprend l’humain, le vivant et la planète.

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