Des premières Assises des Solidarités pour forger une alliance stratégique

Il y avait foule ce matin du mardi 30 janvier 2024 à Cap’Ciné. Mais cela n’avait aucun lien avec un quelconque événement cinématographique. Il était question des solidarités à l’échelle départementale. En effet, le cap est à la consolidation des actions sociales sur son territoire. Lors des premières Assises des Solidarités, à Blois, les professionnels des secteurs sociaux, médico-sociaux et sanitaires se sont réunis pour au service des citoyens les plus vulnérables.
Avec Philippe Gouet, président du Conseil Départemental, et Xavier Pelletier, préfet du département, ainsi que d’autres responsables et dirigeants locaux, cette rencontre a marqué le lancement d’un schéma de solidarités ambitieux pour la période de 2024 à 2028. L’engagement collectif a été scellé par la signature d’une charte, dite du « Faire Alliance », un gage de l’engagement des différents acteurs à collaborer étroitement.
Dans le cadre de ces assises, le département a affirmé son rôle de chef de file en se positionnant comme un coordinateur essentiel des solidarités. Avec un budget de 276 millions d’euros alloué à cette cause, soit près de 60 % de son budget global, le département entend devenir un « assembleur » pour toutes les parties prenantes, incluant élus, professionnels, partenaires et autres acteurs du territoire.
La charte signée par les quatorze membres du comité de pilotage du schéma des solidarités s’engage à répondre à une variété de défis sociaux et à améliorer la vie des citoyens en situation de fragilité. Elle s’articule autour d’axes clés tels que la prévention, l’accès équitable aux droits et à la santé, le développement social et territorial, la coordination des actions et l’innovation sociale.
L’élaboration du schéma de solidarités s’oriente autour de trois ambitions principales : rendre acteur, prévenir et s’adapter. Ce plan stratégique est conçu pour être un document de référence transparent et cohérent, guidant les initiatives départementales en matière d’action sociale, de prise en charge de l’enfance et de la famille, d’autonomie pour les personnes âgées et handicapées, d’insertion professionnelle, de logement, ainsi que de santé.
Philippe Gouet a souligné l’importance de ce document en tant que miroir des actions menées au quotidien, reflétant l’engagement profond envers les habitants du Loir-et-Cher pour leur assurer une qualité de vie optimale et une santé durable. « Grâce à de nombreux échanges, nous avons pu dresser un état des lieux complet de nos politiques sociales, a expliqué l’élu. Ces discussions approfondies ont été indispensables face à la complexité des sujets et à leur dimension humaine, qui nécessitent une analyse détaillée de chaque situation et des obstacles rencontrés. Ce fut un moment privilégié d’écoute, de partage et de concertation, nous permettant d’aborder les problématiques sous plusieurs angles, de saisir la réalité des difficultés et de comprendre les attentes et les besoins des personnes concernées, des partenaires et des professionnels des solidarités du département. Le travail accompli nous a permis de nous immerger dans les réalités du Loir-et-Cher, grâce notamment à des consultations citoyennes. Avec plus de 800 contributions recueillies et la participation de 300 professionnels et partenaires lors de nos rencontres, ces apports précieux guideront nos décisions futures et les réformes à entreprendre. »
Ce schéma des solidarités prendra vie le 17 octobre 2024, « et sera régulièrement révisé pour rester en adéquation avec les besoins réels », précise le président du Conseil départemental. « La prochaine étape est la rédaction d’un plan d’action sur mesure. » L’objectif affiché est donc de faire de ce schéma un outil utile pour tous. « C’est le moment de s’unir, car face à la complexité des défis actuels, nous ne pouvons plus agir seuls. Il est crucial de mettre de côté nos différences pour unir nos forces », a insisté Philippe Gouet. « Cette charte de l’alliance, concrétisée par notre signature, témoigne de notre volonté collective de ne laisser personne de côté. En nous appuyant sur notre humanité partagée, nous pouvons construire un avenir où l’inclusion est la norme et où chacun a la possibilité de réaliser son plein potentiel. »

Associé à cette initiative des Assises et à ce schéma départemental des solidarités, Xavier Pelletier, le préfet, a dit rejoindre cette ambition pour le Loir-et-Cher. « L’État fournit un cadre, mais non contraignant, privilégiant avant tout la collaboration entre les acteurs, notamment à travers la direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations, a commenté Xavier Pelletier. Elle mobilise également les politiques publiques et les dispositifs concrets en interaction avec d’autres enjeux, comme la politique de la ville, qui est cruciale pour lutter contre la pauvreté et toutes formes de discrimination dans les quartiers, l’accompagnement des migrants, la lutte contre les situations de sans-abrisme, les violences faites aux femmes et l’éloignement des jeunes de l’emploi. Renforcer les solidarités et les interventions de tous les acteurs est donc un gage d’efficacité de l’action publique. »

Stéphane Cadoret, Directeur Général Adjoint (DGA) aux solidarités et à la santé au Conseil départemental de Loir-et-Cher, nous a détaillé le process qui doit servir à terme de boussole collective. « Nous avons lancé les travaux le 8 mars, avec pour objectif de réaliser en 18 mois un diagnostic approfondi. Ce diagnostic se concentre à la fois sur les politiques publiques que nous menons et sur l’ensemble des thématiques, notamment la solidarité, en intégrant un diagnostic territorial. Pour cela, nous avons mandaté l’Observatoire de l’économie et du territoire afin de dresser un diagnostic précis des vulnérabilités dans le Loir-et-Cher, couvrant l’ensemble du département et les spécificités de ses territoires : nord, centre, et sud. Ce diagnostic socio-économique vise à évaluer les fragilités et à adapter nos politiques publiques (famille, autonomie, insertion, emploi, santé, inclusion numérique, habitat, etc.) en fonction des besoins spécifiques de chaque territoire. »
Quel fut le premier constat ? « Il révèle une iniquité de traitement entre les différents territoires du département, chaque zone ayant ses propres enjeux et populations à prendre en charge, explique le DGA. Par conséquent, nous visons une approche plus équitable, apportant des réponses adaptées aux particularités de chaque territoire. Dans le cadre de notre schéma directeur, nous avons défini trois axes principaux : rendre les gens autonomes dans leur parcours de vie, prioriser la prévention dans différents domaines (santé, addictions, questions judiciaires), et s’adapter aux parcours individuels. L’objectif est d’activer les leviers de prévention et de travailler de manière transversale pour briser les silos entre les différentes politiques publiques. Nous avons également identifié des zones de fragilité spécifiques, telles que l’isolement et le vieillissement de la population dans le nord, et des défis économiques dans le sud. Pour y répondre, il est essentiel de travailler en alliance avec tous les acteurs du territoire. Pour mettre en œuvre ces stratégies, nous avons établi un comité de pilotage, transformé ensuite en comité exécutif de solidarité, qui travaillera en étroite collaboration avec la conférence départementale de solidarité et les comités territoriaux. L’objectif est de mener des actions concrètes, évaluées et ajustées annuellement, pour répondre efficacement aux besoins du territoire dès 2025. »

Les tables rondes et les stands d’information des Assises des solidarités ont ensuite été le théâtre d’échanges entre les élus, les professionnels du conseil départemental et les partenaires. Les discussions ont porté sur le partage d’expériences et de pratiques bénéfiques pour affiner le schéma de solidarités, avec l’objectif de répondre au mieux aux besoins des Loir-et-Chériens.
*le président du conseil départemental de Loir-et-Cher, le préfet du Loir-et-Cher, le président de la Région Centre Val-de-Loire, la directrice générale de l’Agence Régionale de Santé (ARS) Centre Val-de-Loire, la présidente de l’association des maires de Loir-et-Cher, le président de l’association des maires ruraux de Loir-et-Cher, le vice-président de l’association intercommunalités de France, la directrice de la Caisse d’Allocations Familiales (CAF) de Loir-et-Cher, le directeur de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) de Loir-et-Cher, le directeur de la Caisse d’Assurance Retraite et Santé (CARSAT) au Travail Centre Val-de-Loire, le directeur de la Mutuelle Sociale Agricole (MSA) Berry-Touraine.