[Expo] Nathalie Leroy réintègre l’humain dans le vivant
La plasticienne Nathalie Leroy expose en mai et en juin, à Blois, avec deux séries de créations différentes. Avant de la retrouver exposante dans la Galerie d’art Wilson, l’artiste propose des œuvres jusqu’au 25 mai 2024 dans un espace dédié chez Florian & Co. Celui-ci est au fond de la cour au 12 rue du Bourg neuf. Le vernissage se tiendra ce samedi, le 4 mai, de 17h à 19h.
Nathalie Leroy est une artiste plasticienne qui explore des thèmes profonds tels que la condition humaine et les interactions entre les individus et leur environnement. « Cette exposition correspond parfaitement à mon travail, elle a trouvé sa place ici, parmi la verdure et les fleurs que vous voyez. C’est cohérent car mon exposition parle en fait du rapport de l’homme à son environnement et donc de son lien avec le vivant, avec le végétal« , nous dit Nathalie Leroy.
Dans son processus créatif, la plasticienne blésoise donne une nouvelle vie à des matériaux autrefois destinés à être jetés, comme ses anciennes toiles peintes à l’huile. Elle découpe ces toiles en silhouettes, choisissant soigneusement des sections qui lui paraissent graphiquement intéressantes, sans y apporter de retouche. Ces silhouettes sont ensuite combinées avec des papiers anciens, sélectionnés pour leur pertinence thématique, et retravaillés avec divers médiums pour créer de nouvelles compositions. « J’avais ce stock de toiles dans l’atelier depuis longtemps car, lorsqu’on prépare des expositions, on fait des essais, on rencontre des impasses, et avec l’huile, on ne peut pas repeindre indéfiniment dessus. J’avais mis ces toiles de côté, mais je me disais que je ne pouvais pas les jeter, car l’huile est un matériau noble. Il fallait que je trouve comment les réutiliser, explique l’artiste. Pendant le confinement, j’ai eu l’idée de découper des silhouettes dans ces couleurs. Je parlais déjà de l’humain au sein de la nature, et j’avais aussi un stock de papier ancien et récupéré dans l’atelier. Tout s’est mis naturellement en place dans une cohérence. J’ai donc redonné une seconde vie à tout cela et j’ai créé quelque chose pour parler effectivement de ce sujet. »
L’une des techniques clés de Nathalie est le collage*, qui lui permet de juxtaposer et recomposer des images pour créer des réalités visuelles et émotionnelles renouvelées. « L’inspiration vient d’une idée de base, de l’ancienne toile, de la nature. L’idée d’une composition est ce que j’ai envie de raconter. Parfois, je pars d’un texte que j’ai déjà écrit, ou je l’écris après », commente Nathalie Leroy. En effet, un élément poétique distinctif dans son travail est l’intégration de haïkus, de courts poèmes japonais qui célèbrent l’évanescence et l’impermanence des choses, ajoutant une dimension littéraire et contemplative à ses œuvres.
« Chaque élément raconte une histoire mais dans une grande histoire, il y a un lien entre eux, toujours autour de la place de l’homme au sein du vivant, détaille la plasticienne. Je ne veux pas représenter le réel, je souhaite plutôt raconter une histoire qui éveille l’émerveillement face à la nature, qui invite à une contemplation et permet à chacun d’approcher esthétiquement puis de se raconter sa propre histoire, son propre chemin. Ma démarche vise à montrer que l’humain fait partie du vivant, au même titre que le végétal et l’animal. La place de l’humain devrait être dans la nature, au même niveau que tous les autres. C’est ainsi que je vois les choses, idéalement. »
Nathalie Leroy est donc une artiste qui non seulement questionne et interprète visuellement les thèmes universels de l’existence humaine et de ses interactions, mais qui le fait en respectant une éthique de préservation de l’environnement, en réutilisant des matériaux et en explorant les limites du recyclage artistique. Son approche est distincte par l’utilisation de diverses techniques et médiums, incluant la gouache, l’acrylique, l’encre, et le dessin, tout en se concentrant de façon congruente sur des principes de durabilité et d’éco-responsabilité.
*Ici, chaque œuvre est finalement numérisée et imprimée en fine-art sur du papier 100% coton Hahnemühle, encollé sur dibond, offrant ainsi une finition de haute qualité et durable.