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Valérie Lugon : « Là je suis vraiment restée sur l’idée du végétal »

En ce mois de novembre, à la Galerie d’art Wilson, Valérie Lugon, une plasticienne franco-suisse, nous entraîne dans une danse avec la nature. Racines, écorces et empreintes guident ses créations. À travers diverses techniques et supports, de la peinture à l’acier, elle offre une réflexion sur la nature et ses trésors

Quelle est donc cette technique très particulière que l’artiste emploie ? « Ce sont des plaques d’acier qui sont non galvanisées, donc pas traitées. C’est-à-dire que ça rouille avec les végétaux sur ma pelouse. Je laisse ma plaque. Chaque matin, je vais voir comment a évolué la rouille et puis le jour où j’estime que cela me convient, je retire ma plaque, je vernis pour stopper le phénomène de rouille et puis ensuite je travaille par-dessus », nous explique Valérie Lugon. « Ensuite, il y a de tout, il y a de l’encre, il y a de la peinture, il y a du crayon, il y a de la craie. En fonction de mon inspiration du moment. Mais là, c’est vraiment une série uniquement sur la nature, les végétaux. Là, j’ai un peu la sensation d’être sous un arbre, comme pour mon diptyque qui s’appelle ‘Sous le saule’. C’est vraiment l’idée. Je suis restée dans cet univers végétal, mais c’est toujours le même principe de corrosion et le travail par-dessus. Donc il y a une part d’aléatoire. »

Aléa, circonstance, impondérable, imprévu… Cela fait partie du travail de Valérie Lugon. « J’ai toujours travaillé avec le hasard, quel que soit le support », nous dit l’artiste. Mais pourquoi avoir associé le végétal au métal ? « Je voulais redonner vie à quelque chose, répond Valérie Lugon. Le végétal étant vivant, sur la pelouse, le métal étant plutôt mort, il y a une ambivalence. Le végétal devient rouille donc il n’est plus vivant, mais grâce au végétal, la plaque revit avec la rouille. C’était une idée d’opposer un peu ce qui est inerte et ce qui est vivant, et de voir comment cela pouvait se compléter. Avec une volonté de retrouver l’arbre, la forêt, le corps, le végétal, là je suis vraiment restée sur l’idée du végétal. »

Mais comment tout cela est né? « Alors ça fait très très longtemps que je travaille sur les matières qui se dégradent. J’ai toujours aimé ça, nous dit l’artiste. Toute petite déjà, j’adorais voir les murs publicitaires comme Dubonnet qui se dégradaient. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai toujours aimé cela… Ensuite j’ai fait des études d’art, j’ai toujours aimé des artistes comme… Alan Berg, par exemple, qui faisait des sérigraphies avec des reproductions d’images un peu dégradées, floues. J’ai aimé aussi les artistes comme Jacques Villeglé, qui, vous savez, décollaient des affiches qui étaient superposées. Il y avait des lacérations… voilà, cela a toujours été un univers qui me parle. J’ai toujours aimé la rouille aussi, donc je travaille régulièrement avec, j’essaie de retrouver ce sentiment de matière un peu abîmée. »

>> Jusqu’au samedi 2 décembre 2023 à la Galerie d’art Wilson, 23 avenue du Président Wilson à Blois. La galerie est ouverte du mercredi au vendredi de 14h à 19h, et le samedi de 10h à 19h. Accessible aux personnes à mobilité réduite, l’entrée est libre et gratuite pour tous.

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