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Autrefois à Blois la Porte Chartraine et ses deux robustes tours

Au cœur de la ville de Blois, la rue Porte-Chartraine, célèbre pour son tracé historique, fait écho à un passé fortifié où l’architecture défensive et le symbolisme politique dessinaient le visage de l’urbanisme médiéval. En son sein, se dressait autrefois une des plus anciennes et emblématiques entrées de la ville, la Porte Chartraine, dont l’histoire nous est contée non par des pierres, mais par les vestiges iconographiques et les témoignages écrits.

Une fonction double pour une structure imposante

Conçues pour la protection et la délimitation, les fortifications de Blois, dont faisait partie la Porte Chartraine, tenaient un rôle défensif contre les invasions et matérialisaient l’emprise urbaine. Érigée entre les XIIe et XIIIe siècles, cette porte fortifiée illustrait parfaitement le double dessein de ces structures imposantes. D’une part, elle incarnait un rempart contre les menaces extérieures, d’autre part, elle affirmait la richesse et le pouvoir de la cité.

Architecture et esthétique : un témoignage de la puissance urbaine

La Porte Chartraine, telle qu’on peut la contempler sur la gravure (ci-dessous) de Belleforest datée de 1575, était flanquée de deux robustes tours et précédée d’un pont-levis enjambant le fossé entourant la ville. Ces tours, probablement mal représentées pour les besoins de la gravure, symbolisaient la force et l’autorité urbaine. Selon l’historien Nicolas Faucherre, de telles portes étaient une « place de choix pour la propagande royale », soulignant le caractère à la fois protecteur et représentatif de ces édifices.

Le côté ville de la Porte Chartraine se parait d’un fastueux décor : un grand cadran solaire, une fleur de lys, les initiales de Louis XII entrelacées dans une cordelière, et deux écussons aux armes de France – un message clair quant à l’autorité royale exercée sur Blois.

Le déclin et l’effacement d’un monument historique

Avec le temps, les fortifications de Blois, devenues obsolètes et malmenées par les guerres, notamment pendant la guerre de Cent Ans, ont souffert. La Porte Chartraine ne fut pas épargnée, connaissant une désaffection qui conduisit à son état de ruine et inéluctablement à sa démolition en 1797, suite à une décision de 1793, lit-on dans « Blois, histoire et patrimoine », de Pascal Nourrisson et Jean-Paul Sauvage (Editions Sutton), à une époque où les symboles du passé royal étaient souvent effacés.

La rue Porte Chartraine, témoin vivant de l’histoire blésoise

Malgré la disparition de la porte, la rue Porte-Chartraine demeure une voie notable de la ville de Blois. Autrefois voie romaine et partie de la « Grande rue », cette artère historique, qui épouse une forte pente, témoigne de la persistance de la mémoire urbaine. Officiellement nommée lors d’une délibération du 21 juillet 1852, la rue continue de tracer le sillon d’un riche passé.

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