Tenir le cap : l’économie du Loir-et-Cher en 2025

Dans un climat marqué par l’instabilité, l’économie du Loir-et-Cher avance à pas mesurés. L’analyse réalisée le 27 novembre 2025 par l’Observatoire de l’Économie et des Territoires dresse le portrait d’un département qui résiste. Car, à l’échelle mondiale, les tensions géopolitiques et commerciales pèsent lourdement sur les perspectives économiques. Les décisions américaines en matière de droits de douane, conjuguées aux conflits persistants au Moyen-Orient, entretiennent un environnement instable. Dans ce contexte, la croissance mondiale pour 2025 est revue à la baisse et atteindrait +3,0 %. La France, bien que traversée par des inquiétudes politiques et économiques, continue d’afficher une forme de résilience relative. Le PIB français progresserait de 0,8 % sur l’ensemble de l’année 2025.
Une France résiliente, mais sans élan
Cette croissance modérée repose sur quelques secteurs dynamiques, notamment le tourisme, l’industrie aéronautique et l’immobilier. Elle masque cependant une faiblesse persistante de la consommation des ménages, qui privilégient l’épargne malgré une amélioration du pouvoir d’achat. L’investissement des entreprises demeure en retrait et l’industrie française continue de perdre des parts de marché à l’international.
Sur le front de l’emploi, le deuxième trimestre 2025 a réservé une surprise avec une hausse de 52 000 emplois salariés au niveau national. Le taux de chômage s’établit à 7,3 % en France métropolitaine et reste globalement stable, même si une légère progression est anticipée en fin d’année. Cette amélioration concerne principalement le tertiaire marchand et l’intérim, tandis que les pertes se poursuivent dans l’industrie et la construction. La politique d’alternance, en particulier dans l’enseignement supérieur, pourrait connaître un ralentissement en fin d’année sous l’effet d’un durcissement des politiques d’emploi.
Dans le Loir-et-Cher, une économie qui tient mais…
Dans le Loir-et-Cher, l’économie locale s’inscrit dans cette dynamique contrastée. Certains indicateurs apparaissent bien orientés, mais d’autres appellent à la prudence. Les enquêtes show menées auprès des entreprises artisanales et commerciales révèlent un moral des dirigeants fragilisé par la multiplication des défis. Cette inquiétude est particulièrement marquée chez les artisans, notamment dans les métiers de l’alimentation et du bâtiment, où l’incertitude complique le pilotage des entreprises. Si une majorité d’établissements indique un maintien ou une progression de leur chiffre d’affaires, cette proportion demeure inférieure à celle observée les années précédentes, et les prévisions d’activité sont nettement en recul par rapport à 2024.
La pérennité des entreprises et le maintien des équipes restent la priorité des dirigeants, d’autant que les besoins de main-d’œuvre persistent dans certains secteurs, en particulier l’industrie, la construction et les métiers de l’alimentation. Les indicateurs financiers laissent apparaître un nombre encore limité de difficultés, comme en témoigne le faible volume de cotisations sociales en retard de paiement à la mi-2025. Toutefois, les défaillances d’entreprises continuent d’augmenter et se rapprochent progressivement des niveaux records atteints fin 2015.
Dans le secteur agricole, l’année 2025 marque un retour à des rendements plus proches de la normale après une campagne 2024 très défavorable. Cette amélioration reste cependant inégale selon les territoires. Si les volumes sont satisfaisants, la forte baisse des prix fragilise les exploitations céréalières, dont les revenus peinent à couvrir les coûts de production. La campagne de vendanges révèle un bon millésime sur le plan qualitatif, tandis que la production laitière traverse une période plutôt favorable, malgré l’apparition de signaux faibles comme la baisse du prix du beurre.
Tourisme : un millésime favorable malgré le repli hôtelier
Le tourisme constitue l’un des points d’appui de l’économie départementale. L’année 2025 s’inscrit dans la continuité de 2024 avec une dynamique globalement positive. Entre janvier et septembre, les principaux sites touristiques du panel départemental enregistrent une hausse de fréquentation de 3,9 %, portée par la très bonne performance du Domaine national de Chambord et le net rebond de Chaumont-sur-Loire. Cette évolution favorable contraste avec le contexte régional, marqué par un recul généralisé. Dans le même temps, la fréquentation hôtelière du Loir-et-Cher recule légèrement de 1,1 % sur la période, principalement en raison de la baisse de la clientèle française, malgré une progression modérée de la clientèle étrangère.
Les hébergements de plein air poursuivent une croissance plus mesurée, avec une hausse de 1,3 %, se maintenant à un niveau historiquement élevé après le rattrapage post-Covid. Les gîtes et chambres d’hôtes labellisés Gîtes de France enregistrent un léger recul des nuitées de 0,9 %, la stabilité de la clientèle française ne compensant pas la diminution de la clientèle étrangère. Les plateformes de location de type Airbnb, VRBO ou Booking connaissent une progression plus faible de l’offre, de l’ordre de 2 %, tandis que les nuitées augmentent de 4 %, avec un taux d’occupation quasi stable.
Un marché du travail qui surprend mais reste fragile
Sur le marché du travail, la situation de l’emploi salarié privé semble se stabiliser depuis le début de l’année 2025 après une forte dégradation fin 2024. Sur un an, l’emploi recule néanmoins de 1,1 %, une baisse plus marquée qu’au niveau régional et national. Les disparités territoriales s’accentuent : la zone d’emploi de Vendôme affiche une progression annuelle de 1,2 %, tandis que celles de Romorantin-Lanthenay et de Blois enregistrent des reculs respectifs de 0,8 % et 2,0 %. L’intérim reste le secteur le plus en retrait avec une baisse annuelle de 6,7 %. La construction perd 240 salariés en un an, soit un recul de 3,2 %, supérieur à la moyenne nationale. Les autres services reculent de 1,3 % sur un an, notamment dans les activités de services administratifs et de soutien, qui perdent 550 postes. À l’inverse, l’industrie progresse légèrement de 0,3 %, portée par l’agroalimentaire, qui crée 140 emplois. Le secteur de l’hébergement-restauration affiche également une évolution positive de 1,5 % sur un an.
Le taux de chômage s’établit à 6,3 % au deuxième trimestre 2025 dans le Loir-et-Cher, le plus bas de la région Centre-Val de Loire. Il reste stable sur le trimestre mais progresse de 0,3 point sur un an. Des écarts subsistent entre les territoires, avec un taux légèrement plus élevé à Romorantin-Lanthenay, à 6,6 %. Au troisième trimestre 2025, le nombre moyen d’inscrits à France Travail atteint 26 920 personnes dans le département. Parmi elles, 23 870 sont soumises à l’obligation de recherche active, en hausse de 5,3 % sur un an, une progression qui concerne particulièrement les demandeurs inscrits depuis plus d’un an. Les personnes sans emploi représentent 11 990 inscrits, en hausse de 8,1 %, tandis que 11 880 exercent une activité réduite, soit une augmentation de 2,7 %.
La création d’entreprises demeure dynamique, tant pour les micro-entrepreneurs que pour les entreprises classiques, traduisant une capacité de renouvellement du tissu économique local. Dans le même temps, le secteur du logement présente des signaux contradictoires : les mises en chantier progressent de 20,4 % sur un an à fin septembre 2025, tandis que le nombre d’autorisations délivrées recule sur la même période.
RSA, bas revenus, surendettement : la fragilité sociale s’accentue
Les fragilités sociales deviennent plus visibles. Au 30 juin 2025, le Loir-et-Cher compte 7 700 foyers allocataires du RSA, soit une hausse de 4,3 % en un an, supérieure aux moyennes régionale et nationale. Le taux de pauvreté atteint 13,2 % de la population en 2021, son niveau le plus élevé depuis 2015, tout en restant inférieur à la moyenne nationale. Près de 18 700 ménages loir-et-chériens à bas revenus sont recensés fin 2024, un niveau inédit depuis cinq ans. Si le nombre de ménages surendettés recule au troisième trimestre 2025, le cumul sur douze mois affiche néanmoins une hausse de 14,2 %, nettement plus marquée qu’en région ou au niveau national.
Dans ce contexte, le Loir-et-Cher présente une situation conjoncturelle globalement stable et parfois plus favorable que celle d’autres départements de la région, grâce à un taux de chômage contenu et une vitalité entrepreneuriale réelle. Les fragilités demeurent toutefois importantes, notamment dans l’agriculture, l’intérim et la construction neuve. Les besoins persistants en main-d’œuvre, la crainte de licenciements et la progression du nombre de ménages en situation de précarité imposent une vigilance accrue pour les mois à venir.
Attention : faux agents d’Agglopolys en porte-à-porte
Agglopolys alerte les habitants : des individus se présentent actuellement comme des agents de la Direction déchets pour vendre des calendriers 2026. Cette pratique est totalement frauduleuse. La collectivité rappelle qu’elle a interdit la vente de calendriers en porte-à-porte depuis plusieurs années et invite chacun à faire preuve de vigilance. Toute suspicion peut être signalée à la Direction déchets d’Agglopolys.


