Focus sur la conjoncture économique en Loir-et-Cher
Le dernier tableau de bord de la conjoncture économique publié par l’Insee ce jour offre un panorama de la situation économique et sociale du Loir-et-Cher. Entre léger recul de l’emploi, hausse des défaillances d’entreprises et quelques signaux positifs dans la création d’entreprises et le logement, les dynamiques locales soulignent des enjeux cruciaux pour le territoire.
Emploi : un secteur intérimaire particulièrement touché
Au deuxième trimestre 2024, le Loir-et-Cher comptait 116 000 salariés, soit une baisse de 0,7 % sur un an, un recul plus marqué que la moyenne régionale (-0,3 %). L’intérim, indicateur souvent sensible aux variations économiques, a particulièrement souffert, avec une diminution de 6,7 % sur un trimestre et de 8,6 % sur un an, réduisant à 4 900 le nombre d’emplois intérimaires. Cette situation témoigne des difficultés rencontrées par les entreprises locales dans des secteurs sensibles à la conjoncture.
Un chômage stable mais en légère hausse annuelle
Le taux de chômage s’élève à 6,1 % au deuxième trimestre 2024, stable par rapport au trimestre précédent. Toutefois, une très légère augmentation de 0,2 point sur un an est à noter, reflétant un marché de l’emploi en tension pour certaines catégories de travailleurs.
Création et défaillance d’entreprises : des dynamiques contrastées
Le Loir-et-Cher a enregistré 820 créations d’entreprises au troisième trimestre 2024, marquant une hausse de 2,1 % sur un trimestre et de 3,3 % sur un an. Ce dynamisme est porté par le statut de micro-entrepreneur, en forte progression dans le département. Cependant, la santé économique des entreprises existantes reste préoccupante. Entre octobre 2023 et septembre 2024, 290 défaillances ont été recensées, soit une augmentation de 7,5 % sur un an. Ce chiffre, bien que moins alarmant que la moyenne régionale (+12,5 %), témoigne des difficultés persistantes, notamment pour les petites entreprises.
Indicateurs sociaux : une baisse des allocataires de la prime d’activité
Sur le plan social, 7 400 personnes bénéficiaient du Revenu de Solidarité Active (RSA) en juin 2024, un chiffre stable par rapport à l’année précédente (-0,4 %). Cependant, le nombre d’allocataires de la prime d’activité a chuté de 3,9 %, passant à 21 500, traduisant une érosion du pouvoir d’achat pour certains ménages.
Construction : des logements en hausse, mais un recul des locaux non résidentiels
Le secteur de la construction présente des tendances contrastées. Entre octobre 2023 et septembre 2024, 1 170 logements ont été autorisés, soit une hausse modérée de 2,5 % sur un an. En revanche, les locaux non résidentiels enregistrent une baisse de 7,6 %, avec 270 260 m² autorisés sur la même période.
Tourisme : 2024, mauvais cru
Les données récentes de l’Insee révèlent une baisse de la fréquentation touristique estivale dans le Loir-et-Cher en 2024. Le département, qui représente une part significative des nuitées de la région Centre-Val de Loire, a enregistré une diminution de 136 000 nuitées par rapport à l’année précédente. Cette tendance s’inscrit dans un contexte régional similaire, où la majorité des départements ont connu un recul de la fréquentation touristique estivale en 2024. Toutefois, l’Eure-et-Loir a fait exception avec une augmentation de 17 000 nuitées, soit une hausse de 3,5 %.
Les conditions météorologiques défavorables, notamment un été pluvieux, ont contribué à cette baisse de fréquentation. De plus, les Jeux olympiques de Paris 2024 ont pu influencer les choix de destination des touristes. Malgré cette baisse, le Loir-et-Cher demeure une destination touristique majeure, abritant des sites emblématiques tels que le ZooParc de Beauval et le château de Chambord. Les acteurs du tourisme local restent optimistes et envisagent des stratégies pour attirer davantage de visiteurs lors des prochaines saisons.