Noël en Val de Loire : faire de l’hiver une saison touristique à part entière
Lundi, au Château royal de Blois, les acteurs majeurs du tourisme régional ont présenté la nouvelle édition de Noël en Val de Loire, une campagne désormais emblématique (9e édition) qui s’inscrit dans une ambition claire : faire de l’hiver une saison touristique à part entière. Dans la salle, un mot revenait : le collectif. Ceci dans le cadre d’une stratégie régionale, public-privé. En lumière, le Château royal de Blois, le Château de Chambord, le Château de Cheverny, le Domaine de Chaumont‑sur‑Loire, le Clos Lucé (parc Léonard de Vinci), le ZooParc de Beauval, et le Château de Valençay.
Depuis plusieurs années, le Centre-Val de Loire s’engage dans une démarche d’allongement de la saison touristique. L’idée est simple, mais déterminante : ne plus concentrer les flux sur les seuls mois d’été, mais proposer un tourisme continu, vivant, capable de durer du printemps jusqu’aux fêtes. Cédric Marmuse, adjoint au maire de Blois, a a rappelé combien cette dynamique repose sur la coopération : « C’est vraiment très important de mutualiser les énergies et les forces, et c’est ce que nous pouvons faire grâce à la Région pour valoriser nos initiatives sur l’ensemble de nos sites. » L’enjeu est de construire une image commune et puissante.
Pour Catherine Lhéritier, 1ere vice-présidente du Conseil départemental de Loir-et-Cher, cette stratégie a désormais prouvé son efficacité. D’autant plus que le tourisme représente la troisième activité économique du département, environ cinq mille emplois. « Aujourd’hui, la saison s’étend du printemps jusqu’après les fêtes, et c’était un objectif que nous nous étions fixé. Cet objectif est atteint. » Les premiers indicateurs en témoignent : la fréquentation des principaux sites du département affichait fin septembre une progression de 3,9 % par rapport à l’année précédente. Au-delà des chiffres, l’élue a insisté sur l’importance de cette campagne hivernale qu’elle qualifie de « chaleureuse et brillante. »
Une destination pour « nos voisins parisiens »
Cette année encore, la force de conviction de la campagne repose sur son ampleur médiatique, principalement en direction de Paris et de l’Île-de-France, première porte d’entrée touristique du pays. Anne Besnard, fondatrice de Bambou Médias, qui pilote l’opération dans la capitale, a détaillé un dispositif massif, construit sur un total de 1 785 faces publicitaires déployées dans l’ensemble du réseau métropolitain francilien jusqu’au 13 décembre.
La campagne mobilise 1 300 arrières de bus répartis en huit visuels différents, auxquels s’ajoutent 385 faces dans le métro et les stations de tram, ainsi que des diffusions sur les écrans digitaux des gares. Elle s’étend à 169 communes, assurant une présence continue depuis le cœur de ville jusqu’aux périphéries. S’y ajoute un dispositif spectaculaire avec 14 grands arrières de bus adhésivés, visibles sur les axes touristiques majeurs de la capitale, du Trocadéro au boulevard Haussmann.
L’audience potentielle annoncée atteint 7 millions de personnes, avec une couverture de 78 %, un taux de répétition de 28 expositions. Selon Anne Besnard, ce dispositif crée « un sentiment de puissance » et permet d’assurer une présence forte et continue, indispensable pour que les Franciliens identifient immédiatement la destination. La campagne s’offre également un volet spectaculaire avec quatorze bus recouverts en adhésif intégral, circulant dans les zones touristiques majeures, du Trocadéro à Haussmann. « Ce sont des bus que l’on ne peut pas rater, qui mettent vraiment nos sites en lumière », a expliqué Anne Besnard.
Pour François Bonneau cette synergie est devenue un pilier du développement territorial. Le président de la Région Centre-Val de Loire a rappelé l’importance d’abandonner le modèle du tourisme saisonnier. « Très nombreux sont les lieux aujourd’hui qui disent : nous faisons en décembre plus qu’en juillet. Ce n’est pas le petit supplément pour gagner 2 ou 3 %. C’est devenu une part à part entière de l’animation de nos territoires. » Il a souligné également la dimension humaine de l’événement, où l’émotion l’emporte sur la seule performance : « Je suis heureux de voir les gens heureux. Les enfants avec les yeux qui brillent, les parents qui profitent… Faire la fête en décembre, envoyer du joyeux, c’est essentiel. »
Le Centre-Val de Loire, qui n’a ni mer ni montagne, affirme ainsi sa singularité. Il se présente comme un territoire de culture, de patrimoine et de nature, capable de proposer une expérience sensible, immersive, familiale, respectueuse du rythme du vivant. De quoi charmer « nos voisins parisiens ». Mais pas seulement. Des campagnes sont également menées en Belgique, Italie et Angleterre.
