[Municipales] Pas d’accord entre LFI et Blois en commun

Un mois de discussions et un constat de rupture. À l’approche des municipales de 2026, le Groupe d’Action LFI Blois annonce que les négociations avec la liste Blois en commun sont au point mort et dénonce des « logiques d’appareil » perçues comme incompatibles avec leur démarche. Quelques heures plus tard, le Collectif Blois en commun répond, revendiquant une méthode citoyenne et locale, et refusant toute forme de validation par des structures nationales.
Ces deux interventions, mises bout à bout, exposent en pleine lumière deux approches de la construction politique locale — l’une s’appuyant sur une gauche de combat qui se dit ancrée dans les masses populaires, l’autre qui veut mettre en avant l’intelligence collective et la souveraineté locale des Blésois et Blésoises.
LFI appelle à une gauche de combat
Suite à ce constat d’échec, Anne-Laure Mager et Violaine Coroller, au nom de LFI revendiquent la politisation des masses populaires dans un contexte national « qui glisse vers l’extrême droite » et appellent à « une gauche de combat » renouant « avec le peuple et pas juste des représentant·e·s trié·e·s sur le volet ».
LFI estime que les écologistes n’assument qu’une “sensibilité de gauche” et cherchent à élargir leur base militante via des collectifs citoyens. Les Insoumis affirment avoir rencontré seulement une fois plusieurs « citoyen·ne·s du collectif », et avoir eu affaire principalement au « numéro deux du parti écologiste », à « la tête de liste » écologiste, et au « comité stratégique », décrit comme « un organe de parti ». Le communiqué souligne toutefois que « la sincérité et la bonne foi des citoyen·ne·s de Blois en commun ne sont pas mises en cause. »
Les insoumis·es avancent enfin que « les chiffres de plusieurs élections précédentes sont clairs » : à Blois, il ne serait pas possible de gagner « au centre », ni par « une addition de bonnes volontés citoyennes au service, toujours, des mêmes écuries ».

La réponse de Blois en commun
En réponse, Blois en commun affirme avoir travaillé « depuis plus d’un an » à construire un projet citoyen, « vraiment ancré dans Blois ». Le collectif revendique une méthode basée sur des « décisions prises localement, par les Blésois et Blésoises, en plénière, et non par des appareils nationaux »
Les partis qui le soutiennent – Les Écologistes et Génération·s – n’imposent rien, précise le collectif, ni places, ni programme, ce qui constitue « une condition pour toute alliance ». La liste citoyenne affirme qu’au cours des échanges, les interlocuteurs de LFI soumettaient leurs décisions à la validation nationale, ce que Blois en commun refuse catégoriquement : « Nous, nous prenons des décisions localement. »
Le collectif détaille ensuite trois engagements obligatoires pour le rejoindre : une signature d’une charte de valeurs et une charte d’exemplarité démocratique (limitation des mandats, temps de travail commun, exigences pour les futurs élus) ; un respect de la souveraineté locale ; une construction d’un programme par l’intelligence collective. Il précise que « ces points n’ont pas été acceptés à ce jour par La France Insoumise ». La conclusion résume la perspective revendiquée : « bâtir une alternative citoyenne, locale, constructive, avec toutes les personnes de gauche qui veulent agir sans logique d’appareil. »
On le voit, les deux organisations maintiennent publiquement des positions divergentes sur les méthodes de construction politique locale et sur le rôle des partis dans le processus décisionnel. LFI affirme poursuivre son engagement autour d’une stratégie de gauche de rupture et de politisation populaire, tandis que Blois en commun réaffirme sa volonté de bâtir une démarche citoyenne fondée sur la souveraineté locale et l’intelligence collective.


